Belgique – Charleroi | Des milliers de photos pédopornographiques

Eric ne comprenait pas le mal qu’il faisait indirectement aux jeunes victimes

Illustration DH.be
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Eric s’avance à la barre du tribunal correctionnel de Charleroi, le polo trempé de sueur. Le prévenu de 47 ans est en état de stress intense et il ne cache pas que sa comparution devant la Justice le met dans tous ses états, à moins que ce ne soit tout simplement le fait d’entrer en contact avec d’autres humains.

Car le quadragénaire ne le cache pas : il vit reclus comme un ermite et évite tout contact social, hormis au travail. Chez lui, il se réfugie dans les jeux vidéos au point d’en perdre le fil de la réalité. Cet isolement est fondamentalement lié aux faits qu’on lui reproche, à savoir la détention de dizaines de milliers de photos pédopornographiques.

Les faits ont été révélés inopinément, à la suite d’une intervention de la protection civile pour un dégât des eaux. Alors qu’il effectuait des réparations, l’un des agents a remarqué qu’un film scabreux, mettant en scène un enfant de 8 ans avec un adulte, tournait sur l’écran d’Eric.

La perquisition qui a découlé de ce témoignage a permis la saisie de ces photos pédopornographiques qui mettaient en scène de jeunes mineurs, voire des bébés.
Cinq armes non déclarées ont également été découvertes.

Eric, exhalant des sueurs froides par toutes les pores de la peau, est en aveux complets :

“je ne savais pas que je faisais du mal. Je ne me rendais pas compte qu’il y avait de véritables victimes derrière ces photos. Je vis reclus et ma seule passion, ce sont les jeux vidéos”, s’excuse-t-il en évoquant du bout des lèvres une enfance difficile.

Me Tazribine, son avocate, concède que les faits sont répugnants mais qu’une peine de prison ferme ne mettra pas un terme aux problèmes de son client. “Ce qu’il lui faut, c’est un traitement psychologique. Il a déjà entamé des démarches et il reconnaît que le fait de parler avec une psychologue le soulage beaucoup. Il est un peu bizarre, immature et vit dans un monde virtuel. Il a pris conscience que ce qu’il avait fait était mal, mais il y a encore beaucoup de travail à faire”. Bref, un sursis probatoire serait à même d’aider Eric. Et c’est d’ailleurs ce que requiert le parquet, sur une peine de 2 ans de prison.

La substitute Marr, qui réclame 6 mois de plus pour les armes, ajoute que le prévenu se voit aussi reprocher le partage des images pédopornographiques puisque celui-ci est automatique sur le logiciel Emule.

Jugement le 30 novembre.

Source : http://www.dhnet.be/

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