Beauvais | Thierry Ouvrard encourt vingt ans de réclusion

Thierry Ouvrard, 49 ans, comparaît depuis le mardi 26 pour des viols et des agressions sexuelles sur sept jeunes filles âgées de 12 à 19 ans, entre 2006 et 2016.

M e Benoît Varin aura la lourde tâche, ce mardi, de défendre Thierry Ouvard. crédit-Tony Poulain

Il présidait l’association équestre Les Hercui-Liens à Crillon, puis à Glatigny, près de Beauvais, depuis 2002. Il recueillait des chevaux et participait à des fêtes médiévales.

La jeune fille de 16 ans (elle en avait douze quand elle dit avoir été forcée de pratiquer une fellation à Thierry Ouvrard), entre gilet de sport, pantalon kaki et écharpe épaisse, ne laisse rien paraître de son corps d’adolescente. Ce n’est pas un hasard alors qu’elle témoigne à quelques mètres de celui qu’elle accuse de viol et qui la traite de menteuse (sur sept, il ne reconnaît que trois relations « consenties »).

« II est dans la toute-puissance »

Pas un hasard, non plus, si, des sept victimes présumées de l’ancien président des Hercui-Liens, moniteur d’équitation sans en avoir les diplômes, elle est la dernière à s’exprimer.

Son témoignage fait mal : elle était la plus jeune, elle n’a pas voulu porter plainte et son récit est circonstancié : « Il m’a coincée entre la mangeoire et le râtelier. Il a baissé son pantalon, m’a attrapée par les cheveux et a mis son sexe dans sa bouche. Il m’a dit «Vas-y, tu vas me faire du bien»  ».

« Mais pourquoi elle n’a pas crié ! » s’exclame Ouvrard. Une psychologue lui a déjà répondu en évoquant un état de « sidération ».

« Il n’est pas pervers », dit de lui un psychiatre, qui rappelle qu’un pervers « jouit de l’effroi » d’autrui. L’expert décèle en revanche « l’absence de toute empathie ». Pour lui, « les interdits passent au second plan ».

« C’est le maître, il est dans la toute-puissance, il dirige les chevaux », assène le psychologue, qui note une « préoccupation quasi-obsessionnelle de la sexualité ».

Pour parler des relations sexuelles avec les jeunes filles, Ouvard emploie l’adjectif « naturel ». Il en fixe même la limite morale à la formation. « Mais la nature, ce sont les animaux ! » rappelle le psychologue.

Une circonstance aggravante

La présidente Tortel l’a rappelé lundi à une partie civile : un viol ou une agression, ce sont des actes sexuels obtenus par « menace, violence, surprise ou contrainte ».

Le viol induit une pénétration (anale, vaginale ou buccale). Il est puni de quinze ans de réclusion, peine portée à vingt ans quand la victime est âgée de quinze ans.

Le juge d’instruction aurait pu retenir une autre circonstance aggravante : la notion de « personne ayant autorité ». Il a choisi la minorité car ces deux circonstances ne peuvent se cumuler.

Source : courrier-picard.fr

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