
Bain-de-Bretagne | 13 ans de prison pour le viol et le meurtre de sa demi-sœur
- La Prison avec sursis... C'est quoi ?
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- 18/03/2025
- 08:59

Le procès s’était ouvert ce lundi 3 mars 2025 dans le huis clos total d’une salle d’audience du premier étage de la Cité Judiciaire qui, contrairement aux autres, aura gardé porte fermée en raison de la minorité de l’accusé jusqu’à l’énoncé du verdict, ce jeudi 6 mars 2025, peu après 18h.
Ce jeune qui va bientôt avoir 17 ans était jugé pour “viol” et “meurtre” commis au domicile de cette famille recomposée.
Une partie se trouvait ainsi sur le banc des parties civiles – représentées par Mes Delphine Caro, Olivier Pacheu et Pierre-Yves Launay – et l’autre, derrière ce jeune accusé, défendu par Mes Pierre Rodius et Bertrand Maillard.
Le couple, formé par le père de la victime et la mère de l’accusé, vivait donc dans cette maison de Bain-de-Bretagne depuis début 2022 avec les deux filles du premier et les deux fils de la seconde…
Mais le 13 janvier 2024, peu avant 15h30, le père de la victime avait découvert son aînée de 15 ans inanimée dans son lit.
Sa compagne – qui avait appelé les pompiers – avait pour sa part tenté un massage cardiaque, en vain, puisque le décès de l’adolescente avait été constaté moins d’une heure après.
La piste du “suicide” d’abord envisagée
L’autopsie réalisée deux jours plus tard avait permis de constater “un syndrome asphyxique” mais, au vu des premières constatations, le médecin-légiste avait d’abord privilégié la piste du “suicide” dans un contexte de “violences sexuelles récentes”.
Une hypothèse de “comportement auto-agressif” à laquelle son père et sa belle-mère n’avaient pas adhéré.
Les auditions des membres de la famille avaient permis d’établir que cette ado et son demi-frère n’étaient pas proches.
Le père de la victime s’était aussi souvenu qu’un an plus tôt, sa compagne avait été réveillée en pleine nuit par les cris de sa belle-fille, qui lui avait alors expliqué avoir été “réveillée avec un couteau” par son demi-frère, qui l’avait “menacée”.
Le jeune homme avait fini par avoir “peur” et avait quitté les lieux, avant d’expliquer à sa mère que sa demi-soeur avait simplement fait “un cauchemar” et les choses n’étaient pas allées plus loin.
Selon ses proches, la jeune fille avait elle-même pensé à “un mauvais rêve”, mais après cet épisode, elle avait pris l’habitude de fermer sa porte à clé.
Une clé qui avait d’ailleurs été par la suite dégradée par l’adolescent au cœur de ce dossier criminel.
En parallèle, les “analyses” réalisées sur les vêtements de l’adolescente et sur son corps avaient donc révélé la présence de sperme et d’un “ADN”.
Or le “lien de filiation directe” avait été rapidement exclu.
Il s’agissait donc de celui de son demi-frère, qui sera interpellé et placé en garde à vue le 12 février 2024.
Une “intention” de tuer avérée
Devant les enquêteurs, le jeune avait commencé par nier, jusqu’à ce que les résultats d’expertise ne révèlent la présence de son ADN ou celui de son frère.
Il sera finalement trahi par son “sperme” : face à ces nouveaux éléments, l’adolescent avait fini par admettre avoir rejoint sa demi-sœur dans sa chambre “après minuit”, alors que tout le monde dormait.
Il l’avait ensuite “étouffée” à deux reprises, avant et pendant qu’il était en train de lui infliger “une relation sexuelle”.
L’adolescent avait expliqué qu’il avait par la suite essayé de la “réanimer” mais avait constaté son décès.
Il avait donc décidé de la “rhabiller” avant de retourner dans sa propre chambre vers 3h du matin, faisant ensuite comme si de rien n’était au moment de la découverte du corps, le lendemain après-midi.
Injonction de suivre des soins
Tout au long des débats, le jeune homme a contesté son “intention” de donner la mort à sa demi-sœur, expliquant l’avoir “étouffée” uniquement pour éviter de “faire du bruit”.
Du point de vue du parquet, il devait être condamné à dix-huit ans de réclusion criminelle et à quinze ans de suivi socio-judiciaire.
Ce jeudi 6 mars 2025, il a finalement été condamné pour “meurtre” et pour “viol” à treize ans de réclusion criminelle, les juges retenant un discernement “altéré”.
“L’intention de tuer est démontrée par le caractère successif des étranglements dont il est universellement connu qu’il peut concourir à la mort”, a expliqué la présidente du TPE de Rennes, devant un jeune homme impassible.
Le fait de la “rhabiller” à des “fins de dissimulation” a aussi orienté le tribunal en ce sens.
À sa sortie de prison, le jeune homme devra se soumettre à un suivi socio-judiciaire pendant quinze ans durant lesquels il aura injonction de suivre des soins, interdiction de pratiquer une activité le plaçant en contact avec des mineurs et de porter une arme.
En cas de non-respect de ces obligations, une peine de cinq ans supplémentaires pourrait être mise à exécution.
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