Aurillac | Un homme jugé pour agressions sexuelles sur ses filles

Jeudi, un sexagénaire comparaissait devant le tribunal correctionnel d’Aurillac. Ses filles l’accusent d’agressions sexuelles, dans leur enfance. Le prévenu a assumé, en pleurs.

Les faits se sont déroulés de 1997 à 2007. © CAMILLE SAYEC

Cela fait plusieurs années qu’il n’avait pas revu ses filles, aujourd’hui jeunes adultes. Elles l’accusent d’agressions sexuelles, depuis leur adolescence et ces « flashs » qu’elles ont eus : l’une se rappelle qu’il l’a embrassée « avec la langue », l’autre qu’il lui a fait toucher son sexe… Elles n’avaient pas dix ans. Il aurait aussi embrassé une jeune fille de 15 ans. Des faits étalés entre 1997 et 2007.

Derrière la barre, le sexagénaire comparait sous contrôle judiciaire. Au cours de l’enquête, il a reconnu les faits, avec la « désagréable impression », selon le procureur Marc Rous, que tout n’est pas de sa faute. L’une aurait voulu apprendre à embrasser, l’autre était consentante. Et il était alcoolique.

Il soigne ses problèmes d’alcool

Ce jeudi, le prévenu a fait tomber le voile. L’homme ne se retourne pas vers les victimes, présentes dans la salle d’audience. Dans le cadre du contrôle judiciaire, il suit une thérapie, soigne ses problèmes d’alcool. Devant le tribunal, en sanglots, il assume tout, en bloc, sans la réserve qu’il avait laissé paraître au cours de l’instruction.

Un effort salué par le procureur : « Il a reconnu que son comportement était déplacé, il a conscience du caractère illégal et immoral de ses actions, et il reconnaît que ce sont des victimes », explique-t-il, avant de se tourner vers l’homme. « Oui, Monsieur, vous êtes un agresseur sexuel. »

Ce sont des faits qui ne sont pas anodins, et qui ne doivent pas être banalisés. Elles en souffrent encore aujourd’hui.

Mais cela ne suffit pas à la partie civile. M e Nathalie Fauron, leur conseil, « veut qu’il entende la souffrance de ses filles. » Elle entame alors un exposé, dur, des difficultés que rencontrent les jeunes femmes dans leurs vies affectives, sentimentales mais aussi professionnelles. « Ce sont des faits qui ne sont pas anodins, et qui ne doivent pas être banalisés. Elles en souffrent encore aujourd’hui », explique l’avocate, qui demande 10.000 € pour chacune des filles au titre du préjudice moral.

Pour la défense, M e Pierre Méral utilise l’anaphore. Son client est un « papa », un « papa » aimant, mais un « papa » immature, les expertises le disent, un « papa qui aimait ses filles, mais n’a pas toujours su comment les aimer. »

Le procureur a requis 18 mois de prison avec sursis, assorti d’une mise à l’épreuve pendant trois ans. La décision du tribunal sera rendue le 8 juin prochain.

Pierre Chambaud

Source: La Montagne

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