Aulnay-sous-Bois | Trois ans de prison pour avoir prostitué une ado pendant deux ans…

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Pédocriminel En liberté

La rabatteuse lui organisait dix rendez-vous avec des clients par jour…
Les deux proxénètes d’une ado de 14 ans condamnés à trois ans de prison ferme. Une femme et un homme ont été condamnés, mercredi par le tribunal de Bobigny, à cinq ans de prison dont trois ferme pour proxénétisme et violences sur une adolescente de 14 ans, en 2018 à Aulnay-sous-Bois.

La peine infligée, dont une partie a déjà été effectuée en détention provisoire, est aménageable, a indiqué le tribunal, ajoutant que les auteurs seront inscrits au Fichier des auteurs d’infractions sexuelles ou violentes (Fijais).

La condamnation est inférieure aux réquisitions de la procureure, qui avait requis six ans de prison avec mandat de dépôt, rappelant le “fléau” du proxénétisme sur mineures, dont le corps est réduit à “un simple outil de commerce”.

L’action se déroule au cinquième étage d’un immeuble d’Aulnay-sous-Bois (Seine-Saint-Denis) au nord-est de Paris, dans un studio transformé en squat par ses occupants.

A l’intérieur de ce bouge se prostituent des adolescentes, dont la victime au cœur de ce dossier, sous le joug de leurs bourreaux présumés. Âgée de 14 ans lors des faits, elle tombe dans ce réseau au gré d’un parcours d’errance et de violences.

Aux enquêteurs, elle a expliqué comment elle a suivi, d’abord sans contrainte, une amie d’un foyer de Toulouse, surnommée “Sarah”, qui lui avait demandé si elle voulait “faire des sous”.

Mais rapidement s’instaure une véritable exploitation sexuelle.

Propriétaire de six téléphones, “Sarah” rabat les “raclis” (“filles”, en argot) et gère les rendez-vous des clients – environ dix par jour pour la victime – via le site peu scrupuleux Wannonce.

“1h, c’est 150 euros”, pointe la présidente du tribunal.

La victime ne tire aucun bénéfice de ses activités: elle doit remettre instantanément l’argent à ses Thénardier. Elle parviendra à prévenir la police en contactant une amie par les réseaux sociaux.

Âgée de 23 ans, “Sarah” a démenti tout concours dans le proxénétisme, invoquant des trous de mémoire sur les faits. Autour de cette geôlière au parcours également chaotique, deux jeunes hommes gravitent.

Tout en haut se trouve le donneur d’ordre, un gaillard baraqué de Sarcelles, rappeur nébuleux sous le nom de “DM Thug”. Quand la victime demande à ne pas travailler à cause de douleurs vaginales, il refuse et lui achète du lubrifiant. Quand elle tente de fuir, il la violente.

Après deux ans de détention provisoire, ce suspect est sorti sous contrôle judiciaire. Puis il s’est évaporé. En cavale, il est visé par un mandat d’arrêt européen.

A ses côtés, “Jo” le suit comme son ombre. A 26 ans, cette armoire à glace d’1,95m pour 95 kg n’a pas justifié ses multiples visites dans le studio.

“J’ai rien à voir avec ça”, a-t-il répliqué.

Le tribunal lui reproche aussi, comme à “DM”, des violences aggravées envers la victime, qui a reçu des claques et des coups de pistolet à impulsion électrique quand elle a tenté de se rebeller.

“Je me salissais, c’était ma première fois, c’était de l’esclavage”, a écrit la victime à son avocate dans un courriel lu à l’audience, où elle décrit ses “cauchemars”, son suivi psychologique pour se reconstruire.

Encore trop fragile, elle n’a pu se rendre à l’audience.

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