Foix | Victime de pédocriminels : «Je veux que les grands me protègent des méchants»
- La Prison avec sursis... C'est quoi ?
- 19/04/2016
- 00:00
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La semaine dernière comparaissait un ouvrier agricole accusé
d’agression sexuelle sur une enfant de 5 ans et demi.
C’est la maîtresse de cette dernière qui avait donné l’alerte. Le jugement sera rendu le 3 mai.
«Nous n’avons pas demandé le huis clos car ce n’est pas à la victime de baisser la tête». La semaine dernière, devant le tribunal correctionnel, Me Dedieu défendait les intérêts d’une petite fille âgée aujourd’hui de 8 ans.
En décembre 2013, celle-ci a fait des terribles confidences à sa maîtresse. Son oncle lui faisait «des chatouilles où je fais pipi», et l’employé agricole sur l’exploitation agricole de ses parents l’aurait fait asseoir sur son sexe, mais «c’est un secret»….
À la demande de l’institutrice, elle fait deux dessins. Précis. «Glaçants», avance la substitut du procureur. L’Éducation nationale a immédiatement fait un signalement auprès du parquet et une enquête a été ouverte.
En novembre, l’oncle a été condamné pour attouchements sexuels à 30 mois de prison dont 18 mois de sursis et mise à l’épreuve de deux ans.
Mardi, c’est l’employé agricole, 56 ans, qui était présenté aux juges. Et comme lors du premier procès, l’ambiance était pesante dans la salle. Les parents effondrés, le prévenu prostré. Il a toujours nié les faits.
«Pour vous, la petite fille ment ?», l’interroge la présidente du tribunal. «Oui. Je ne comprends pas pourquoi.»
Les faits se seraient déroulés le premier week-end de décembre 2013. Comme régulièrement, les parents – qui font les marchés – laissent leurs jeunes enfants à dormir chez leur employé.
De retour à l’école, le lundi, la petite fille dont le comportement a changé les semaines précédentes, confie ce qui se serait passé. «Je ne l’ai jamais touchée», répète à la barre le prévenu.
Pour Me Casellas-Ferry, son avocat,
«c’est la parole de l’un contre la parole de l’autre. La version de Monsieur n’a jamais varié. Il a eu beaucoup de contacts avec des enfants et il n’y a jamais eu de problème. On ne peut pas savoir, il y a un doute.»
«Il n’y a pas de problème avec sa parole»
La substitut du procureur, elle, a «la certitude absolue que la petite fille alors âgée de 5 ans et demi a été victime d’agression sexuelle. À aucun moment elle n’a fait de confusion entre ce qui a été fait par l’un ou l’autre des agresseurs.»
Dans sa plaidoirie, Me Dedieu a souligné :
«L’oncle a nié pendant deux ans. Il a été condamné et il n’a pas fait appel… Il n’y a pas de problème sur la parole de cette enfant.»
«Quelle peine prononcer pour des atteintes sur les êtres les plus vulnérables de notre société ?, a interrogé la substitut du procureur. Le prévenu n’a pas eu un seul jour de détention, il n’arrive pas à avoir un mot pour cet enfant.»
Elle a requis deux ans de prison dont un an de sursis avec mise à l’épreuve pendant deux et une obligation de soins.
Le tribunal s’est donné jusqu’au 3 mai pour rendre son jugement.
Source: http://www.ladepeche.fr/
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