Alençon | 10 mois de sursis pour le papy accusé d’agressions sexuelles sur sa petite fille

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« Une amnésie sélective »
Le tribunal d’Alençon a condamné un ancien gendarme âgé de 65 ans pour avoir commis deux agressions sexuelles sur sa petite-fille dans l’Orne. Elle avait 11 et 12 ans lors de ces faits. Durant l’audience le grand-père a assuré que la jeune femme ne mentait pas tout en avançant ne se souvenir de rien

La voix de la jeune femme est brisée, noyée dans des sanglots.

« Mes grands-parents, je les considérais beaucoup. Après tout ça, je ne peux plus l’apprécier… Mais ça reste mon grand-père. »

Malgré tout, elle a le courage de prendre la parole devant le tribunal d’Alençon, ce jeudi 13 mars 2025.

Prévenu de deux faits d’agressions sexuelles, son papy ne réagit pas.

En 2024, alors qu’elle sort avec son petit ami, la jeune fille de 17 ans croise son grand-père dans la rue.

 « J’ai les scènes qui reviennent et j’ai l’impression que ça recommence. »

Les souvenirs refoulés surgissent. Elle en parle à son petit ami, qui la persuade de révéler les faits.

Après un passage chez un psychologue, elle dépose plainte en gendarmerie.

« J’étais tétanisée »

Entre 2018 et 2019, alors qu’elle a entre 11 et 12 ans, celle qui est « la préférée » du grand-père subit de sa part deux faits d’agressions sexuelles.

À chaque fois, durant des vacances chez le retraité, il la fait monter sur ses genoux pour lui caresser le sexe.

« J’étais tétanisée », raconte-t-elle aux enquêteurs.

Devant les juges d’Alençon, cet ancien gendarme à la retraite répond à toutes les questions en haussant les épaules.

« Je ne me souviens de rien », répète-t-il.

L’homme souffrait à l’époque d’un alcoolisme chronique, une consommation quotidienne de deux bouteilles de rosé, et évoque qu’il n’était pas dans son état normal.

« Vous avez été gendarme et vous savez que l’alcool n’explique pas tout », lui rétorque le juge Hugo Rialland.

Pour l’expert psychiatre, « c’est une amnésie sélective ».

Dix mois avec sursis

Et en même temps :

« Je ne veux pas lui jeter la pierre. Ce n’est pas une menteuse. »

La jeune femme témoigne d’une situation difficile depuis la révélation des faits :

« Ma famille est éclatée. Ma tante et ma grand-mère ne veulent plus me parler. »

Le psychologue qui a examiné la plaignante estime « crédible » sa parole.

Ce que considèrent aussi les juges.

Le grand-père est condamné à dix mois de prison avec sursis probatoire pendant deux ans, avec obligation de soin et d’indemniser la victime à hauteur de 4 000 €.

Son identité est inscrite au Fijais (Fichier judiciaire automatisé des auteurs d’infractions sexuelles).

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