Albi | Un professeur des écoles condamné à 18 mois de prison pour pédopornographie

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Le professeur des écoles avait 100 000 photos et vidéos pédopornographiques
Un professeur des écoles était jugé jeudi 28 octobre à Albi pour détention et diffusion d’images à caractère pédopornographiques. Il a été condamné à 18 mois de prison ferme.

«On ne choisit pas ces penchants pédophiles, on découvre qu’on les a…»

Mais pourquoi alors choisir de travailler avec des enfants? L’homme de 45 ans a été repéré par les enquêteurs pour ses activités en ligne. Il téléchargeait et stockait des dizaines de milliers de fichiers photos et vidéos pédopornographiques.

Problème, il est professeur des écoles, travaille depuis plus de 15 ans avec de très jeunes enfants. Certes, l’enquête très minutieuse des gendarmes n’a jamais mis au jour un quelconque comportement déplacé avec ceux-ci. Son activité pédophile est strictement virtuelle. Mais qu’importe. Il veut croire que c’est un crime sans victime, commis dans l’intimité des murs de sa chambre.

«Mais ça ne vous fait rien de savoir que ces images proviennent de viols commis par des familles, par des réseaux pédocriminels?»

«J’aurais préféré ne jamais découvrir cela. J’ai découvert cette pornographie par accident, et quand on la découvre on lutte pour arrêter. Mais la tentation d’y revenir finit toujours par être plus forte.»

Murmures dans la salle d’audience pleine.

L’homme n’est pas avare d’explications. Il avait d’ailleurs demandé un huis clos, pour pouvoir «s’exprimer plus librement». Ce qui lui a été refusé. Les débats se doivent d’être publics, surtout dans ce type d’affaire, lui répondent en substance procureur et tribunal.

« Je suis enfermé dans ce rôle de pédophile »

Son dernier poste, il l’occupait dans l’école d’un petit village du Gaillacois. L’histoire a bien évidemment déjà fait le tour. Solitaire, le prof mis à l’écart est aujourd’hui encore plus isolé.

«La rumeur a fait son chemin. Je ne parle plus à personne. Je suis enfermé dans ce rôle de pédophile, et j’ai peur de le rester toute ma vie».

Le procureur n’entend pas les choses de la même oreille. Un crime sans victime?

«Pas du tout! Monsieur se pose en spectateur désabusé de la perversion du monde. Il nous dit : ‘j’en ai profité dans ma chambre et c’est tout’. Ce serait une erreur profonde d’imaginer qu’il ne peut y avoir de passage du monde virtuel au monde réel».

Il ne veut plus voir cet homme s’approcher d’enfant et demande à ce que soit prononcée une interdiction définitive d’exercer auprès d’un jeune public.

«Parce que dans ces vidéos, je ne sais pas si vous aurez le courage de les regarder Messieurs du tribunal, ce ne sont pas des ados que l’on voit, mais de petits enfants. De 4, 6 ou 7 ans.»

Me Raymond Labry loue «l’honnêteté» de son client. Il en appelle à de soi-disant grands psychiatres, avec l’affirmation douteuse :

«Que nous disent ces spécialistes? Que l’on ne choisit pas son orientation sexuelle, et la pédophilie, c’est une inclinaison non choisie qui fait souffrir les personnes concernées».

«J’aurais aimé être quelqu’un de normal, soyez-en sûr. Fonder une famille, être normal pour la société. C’était presque le cas. J’avais un métier, des relations amicales…»,

regrette en fin d’audience le prof déchu.

18 mois de prison ferme, suivi socio-judiciaire et soins, et interdiction définitive de contact avec des mineurs, le tribunal n’a pas mis longtemps à se décider.

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