Affaire Jeffrey Epstein | Sa complice présumée Ghislaine Maxwell arrêtée et inculpée de trafic de mineures
- La Prison avec sursis... C'est quoi ?
- 04/07/2020
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L’ancienne maîtresse et complice présumée de Jeffrey Epstein, accusé d’agressions sexuelles sur mineures, a été arrêtée par le FBI, a révélé NBC le jeudi 2 juillet. Elle a comparu virtuellement devant une juge fédérale du New Hampshire dès l’après-midi, avant d’être inculpée de trafic de mineures.
«Où est Ghislaine Maxwell ?», s’interrogeaient les médias fin juin. Depuis le suicide, le 10 août 2019, de son ami proche Jeffrey Epstein, accusé d’agressions sexuelles sur mineures, l’héritière avait disparu des écrans radars.
Tout juste la Britannique de 58 ans avait-elle été aperçue et immortalisée, cinq jours après le décès de l’homme d’affaires, dans un fast-food de la chaîne In-N-Out à Los Angeles.
L’ancienne maîtresse de Jeffrey Epstein a pourtant été arrêtée à Bradford, dans sa luxueuse propriété du New Hampshire (côte Est des États-Unis), ce jeudi 2 juillet à 8h30, a révélé NBC.
Ghislaine Maxwell est accusée d’avoir repéré et appâté des adolescentes, souvent en rupture de ban familial, jusque dans les résidences d’Epstein pour des séances de «massages» sexuels rétribuées en moyenne 200 dollars.
Son acte d’accusation, long de de 18 pages, a été mis en ligne dans son intégralité par le New York Times, le jeudi 2 juillet.
Elle est également accusée de deux parjures, a révélé Audrey Strauss, procureure du district sud de New York, pour avoir «menti de façon répétée» lors d’un témoignage sous serment, dans le cadre d’un procès au civil en 2016.
Six chefs d’inculpation
L’acte d’accusation mentionne trois victimes présumées, identifiées uniquement par des numéros.
Toutes étaient mineures à l’époque des faits.
Le document indique que Ghislaine Maxwell les a conduites dans les résidences du milliardaire à Manhattan, en Floride, au Nouveau-Mexique, ainsi que dans son propre domicile à Londres, avant qu’elles ne soient agressées sexuellement.
Après son arrestation, la prévenue a comparu virtuellement – en raison de la pandémie de coronavirus – devant une juge fédérale du New Hampshire, au cours de l’après-midi, où elle s’est très peu exprimée.
Elle devra répondre, au total, de six chefs d’inculpation pour avoir «aidé, facilité et contribué aux agressions sur mineures de Jeffrey Epstein», de 1994 à 1997.
Et devait être transférée dans une prison de New York, d’où se dérouleront les prochaines audiences.
Des détails accablants
«Cette affaire Ghislaine Maxwell est le préquel du procès intenté contre Jeffrey Epstein», a affirmé Audrey Strauss lors d’une conférence de presse.
Avant de poursuivre :
«Dans certains cas, Maxwell était présente et a participé à l’abus de victimes mineures (…).
Elle les a attirées, a gagné leur confiance, puis les a conduites dans le piège qu’elle avait mis en place avec Jeffrey Epstein.»
Audrey Strauss a également estimé que Ghislaine Maxwell «normalisait» l’obligation de ces mineures d’avoir un rapport sexuel avec lui, en se déshabillant devant elles et en participant à des massages sexuels.
La procureure a salué le «courage» des femmes ayant accepté de témoigner «des décennies après» les agressions présumées.
L’héritière pourrait encourir à la prison à perpétuité.
L’implication du prince Andrew
Selon des documents judiciaires, Ghislaine Maxwell aurait également aidé le milliardaire à fournir des esclaves sexuelles mineures à ses amis.
L’une de ces adolescentes, Virginia Roberts Giuffre, affirme ainsi avoir été contrainte à avoir des relations sexuelles avec le prince Andrew.
«Nous serions ravis que le prince Andrew vienne nous parler, nous aimerions pouvoir profiter de ses déclarations», a par ainsi déclaré Audrey Strauss.
Désormais âgée de 36 ans, Virginia Roberts Giuffre a expliqué lors d’une action civile qu’elle avait été repérée par Ghislaine Maxwell, qui l’avait fait entrer dans le cercle de Jeffrey Epstein, où elle aurait subi de mauvais traitements de 1999 à 2002 – ce que la socialite avait nié.
Virginia Roberts Giuffre avait donc déposé une plainte pour diffamation contre cette dernière en 2015.
Jeffrey Epstein, de son côté, avait refusé de dire si Ghislaine Maxwell lui avait effectivement fourni des esclaves sexuelles.
Ghislaine Maxwell nie en bloc
A mesure qu’éclatait le scandale Epstein, la fille du magnat des médias Robert Maxwell a toujours gardé le silence.
Jusqu’à la mi-mars 2020, où, alors que les poursuites s’intensifiaient contre elle, elle attaquait en justice les héritiers du financier pédophile décédé, réclamant la prise en charge de ses frais d’avocats, ainsi que des dépenses engagées pour sa protection personnelle et sa mise en sûreté.
Elle indiquait avoir été employée par l’ancien trader «au moins» de 1999 à 2006, pour gérer certains de ses propriétés.
Mais niait en bloc les accusations dont elle fait l’objet.
«Maxwell n’avait pas connaissance des infractions supposées de Jeffrey Epstein et n’y a pas pris part», pouvait-on lire dans une assignation versée au dossier le 12 mars.
Arrêté en juillet 2019, avant de se suicider un mois plus tard dans sa cellule, Jeffrey Epstein était, quant à lui, accusé d’avoir exploité des douzaines de jeunes filles mineures au début des années 2000.
Il encourait la prison à perpétuité.
*Cet article initialement publié le 2 juillet 2020 a fait l’objet d’une mise à jour.
Source : Madame Le Figaro
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