Les réseaux pédocriminels n’existent pas | Round 39 | L’Arche de Zoé

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L’Arche de Zoé
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L’Arche de Zoé était une association française loi de 1901 qui déclarait avoir pour objectif l’aide aux enfants orphelins et l’humanitaire.

Le podcast complet de cet article est téléchargeable ci-dessous (clic-droit puis “enregistrer la cible du lien sous”) ou à retrouver sur notre chaine Youtube.

Podcast – Réseau Arche de Zoé (20′)

Elle fait la une de l’actualité en octobre 2007 lorsque les forces de police du Tchad arrêtent tous les participants d’une opération alors qu’ils s’apprêtent à embarquer 103 enfants dans un avion affrété pour les emmener en Europe.

La justice tchadienne condamne alors les principaux membres aux travaux forcés pour « tentative d’enlèvement de mineurs tendant à compromettre leur état civil, faux et usage de faux en écriture publique et grivèlerie ».

Le processus judiciaire voit également l’intervention du président de la république du Tchad, Idriss Déby Itno et du président de la République française, Nicolas Sarkozy.

Des voix dénoncent une opération portée par une philosophie néocolonialiste, notamment celle de l’homme politique français Noël Mamère qui décrit un « néocolonialisme compassionnel ».

Rapatriés en France le 28 Décembre 2007, les six membres de l’Arche de Zoé voient leur peine de travaux forcés commuée en 8 ans de prison ferme le 28 Janvier 2008.

L’affaire trouve en partie son épilogue le 31 Mars 2008 par la grâce présidentielle tchadienne qui leur est accordée, puis leur libération immédiate.

Un procès en France a commencé en 2012 en l’absence des 2 principaux accusés.

Depuis lors, le site de l’association n’est plus consacré qu’à la défense de l’opération tchadienne et au rappel des opérations passées.

Au terme du procès en France, le 12 Février 2013, le tribunal correctionnel de Paris condamne le président de l’association Éric Breteau et sa compagne Émilie Lelouch à 2 ans de prison ferme et à payer chacun une amende de 50 000 euros

(placés immédiatement en détention, ils font appel de leur condamnation),

les quatre autres prévenus sont condamnés à des peines de 6 mois à un an de prison avec sursis pour deux d’entre eux.

L’association, poursuivie en tant que personne morale, est condamnée à une amende de 100 000 euros et sa dissolution est prononcée.

Historique de l’association

Pour les connaisseurs on remarquera directement le logo avec des éléments suspects qu’on retrouve sans cesse (ours = pedobear et les trois points alignés en bas à droite dans le O = FM).

Cette fois on a pas droit aux papillons bleus…

L’association a été fondée et est présidée par Éric Breteau, pompier volontaire à Argenteuil et par ailleurs ancien président de la Fédération française de 4×4.

Créée à l’origine pour venir en aide aux enfants victimes du tsunami de décembre 2004 en Asie, notamment dans la région de Banda Aceh en Indonésie, elle étend ses activités au Soudan et au Tchad en 2007, au travers de l’« Opération Darfour », également désignée comme opération « Children Rescue ».

4857732-300x224-4203846Lors des opérations de l’association au Darfour, deux associations connexes regroupant les familles qui souhaitaient accueillir des orphelins du Darfour sont créées :

  • Le Collectif des familles pour les orphelins du Darfour (COFOD) en France
  • Kiro et Louna — COFOD en Belgique le 14 Septembre 2007

Actions en Indonésie

En 2005 et 2006, l’association travaille à la réhabilitation des zones sinistrées en Indonésie, lors du tsunami de Décembre 2004 dans la région. L’association met en place quatre camps de réfugiés à l’ouest de Banda Aceh.

L’opération « Books for Children » vise à donner à plus de 100 000 enfants de la région la possibilité « d’accéder à des lieux de culture, d’enrichissement intellectuel et d’épanouissement».

L’affaire tchadienne et le projet de l’association.

L’« Opération Darfour 2007 » vise à collecter des dons et dit vouloir organiser l’évacuation d’au moins 10 000 enfants de moins de 5 ans et orphelins, afin de leur faire obtenir un statut de demandeur d’asile via des familles d’accueil,

voire de permettre par la suite à ces familles d’accueil de procéder à une adoption simple ou plénière des enfants recueillis à la condition nécessaire que l’asile ait été accordé,

puis que l’administrateur ad hoc qui représente l’enfant ait fait une demande de naturalisation, que celle-ci ait été acceptée, ce qui permettrait la demande d’agrément et l’attribution éventuelle par les services de l’aide sociale à l’enfance (ASE).

Les dons faits à l’association étaient en moyenne de 1 490 € par famille.

Déroulement de l’opération

L’association se fait enregistrer sous le nom de “Children Rescue” à Abéché, dans l’est du Tchad. Officiellement, elle est censée gérer un centre de soins pour les enfants victimes du conflit au Darfour.

« Elle prétend avoir l’agrément du Haut-Commissariat pour les réfugiés de l’ONU et des autorités tchadiennes ».

“Même l’armée française nous a apporté son soutien”, assure Christophe Letien, responsable de la logistique au sein de l’association.

Ce que confirment les militaires.

Au moins une partie des parents des enfants concernés ont été trompés sur la vraie nature du projet.

Les membres de l’association l’Arche de Zoé sont accusés d’avoir su qu’il ne s’agissait pas d’orphelins, tout en le niant.

Des organisations humanitaires telles que l’Unicef ont dénoncé la démarche de l’Arche de Zoé.

Le 26 octobre 2007, la secrétaire d’État aux droits de l’homme de la République française, Rama Yade, juge l’opération “illégale et irresponsable”.

Elle assure que les autorités françaises ont “tout fait” pour empêcher les responsables de l’opération de réaliser leur projet.

Deux jours plus tard, le Président de la République française, Nicolas Sarkozy, lui emboîte le pas et dénonce une opération “illégale” et “inacceptable.

Arrestations

Le 25 octobre 2007, plusieurs bénévoles et responsables de l’association, qui accompagnaient un groupe de 103 enfants sur le point de quitter le Tchad, sont arrêtés par les autorités du pays, de même que les membres d’équipage du Boeing 747 affrété à cet effet auprès d’une société espagnole.

Ils sont soupçonnés par les autorités locales de se livrer à un enlèvement d’enfants qu’ils font passer pour une évacuation sanitaire, les enfants étant couverts de faux bandages et de perfusions factices.

Le président tchadien, Idriss Déby, affirme que les enfants concernés ne sont pas orphelins et qu’ils ont pu être « enlevés » pour alimenter « des réseaux pédocriminels » ou encore « un réseau de trafic d’organes ».

L’association évoque quant à elle une opération destinée à « évacuer vers l’Europe des enfants orphelins du Darfour », victimes de la guerre civile qui sévit dans cette région.

Depuis l’arrestation de leurs collègues, les membres de l’association n’en finissent plus de se justifier.

“Nous voulons simplement sauver ces enfants d’une mort certaine, explique Maryse Cales.

Le gouvernement français était au courant.

Nous avons toujours été transparents.

Nous n’expliquons pas ce revirement de situation.”

Au total, six personnes liées à L’Arche de Zoé, dont le président de l’association Éric Breteau et sa compagne Émilie Lelouch, le président du COFOD Philippe Van Winckelberg, le vice-président du COFOD Alain Peligat, la vice-présidente du COFOD et journaliste Marie Agnès Peleran, ainsi que deux autres journalistes qui les accompagnaient, sept Espagnols et deux Tchadiens, sont mis en détention à Abéché, une des villes de l’Est tchadien.

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Équipe de l’Arche de Zoé

Marie Agnès Peleran, journaliste à France 3 Méditerranée et vice-présidente du COFOD, avait pris un congé sans solde pour participer à l’opération.

Les deux autres journalistes couvraient l’opération humanitaire pour les médias : Marc Garmirian, reporter de l’agence Capa et Jean-Daniel Guillou du collectif photo Synchro-x.

Perquisition en France

Vendredi 26 octobre 2007, la justice française effectue une perquisition au siège de l’association qui est également la résidence parisienne du président de l’agence d’évaluation de le recherche et de l’enseignement supérieur, Jean François Dhainaut,

ainsi qu’au domicile d’Eric Breteau, dans le cadre d’une information judiciaire « pour exercice illicite de l’activité d’intermédiaire en adoption de mineurs ou de placement en vue d’une adoption éventuelle de la part des familles d’accueil et après avoir suivi le processus administratif en vigueur conformément à la loi ».

Inculpations

Cette affaire acquiert rapidement un fort écho dans les médias et devient également politique.

Le 30 octobre 2007, les neuf Français sont inculpés d’enlèvement de mineurs et d’escroquerie, tandis que les sept Espagnols sont inculpés de complicité d’enlèvement.

D’après une enquête menée conjointement par l’ Unicef, le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés et le Comité international de la Croix-Rouge, 85 % des enfants que transportait L’Arche de Zoé ne sont pas orphelins (75 % ont leurs deux parents, 10 % en ont un) et les trois quarts sont tchadiens.

Le 31 octobre 2007, Jacques Wilmart, pilote d’avion belge qui avait transporté entre la frontière Tchado-Soudanaise et Abéché une partie des 103 enfants, est inculpé et écroué.

Le 3 novembre 2007, Nicolas Sarkozy se rend au Tchad.

Ce même jour, la justice tchadienne libère les trois journalistes français et les quatre hôtesses espagnoles.

Ils sont ramenés dans leurs pays respectifs avec l’avion présidentiel français jusqu’à l’aéroport militaire de Villacoublay après une conférence de presse commune Sarkozy-Déby.

Après une première escale à Madrid et une brève conférence de presse conjointe entre Nicolas Sarkozy et José Luis Rodríguez Zapatero, l’avion gagne le territoire français.

Le 9 novembre 2007, les trois Espagnols et le pilote belge qui étaient inculpés de complicité avec L’Arche de Zoé sont remis en liberté.

Le procès tchadien

Le procès a débuté le 21 décembre 2007 devant la Cour criminelle de N’Djamena.

Les six ressortissants français sont accusés de « tentative d’enlèvement » sur 103 enfants prétendus orphelins.

D’après le code pénal tchadien, Éric Breteau (37 ans), Émilie Lelouch (31 ans), Alain Péligat (56 ans), Philippe Van Winkelberg (48 ans), Dominique Aubry (50 ans) et Nadia Merimi (31 ans) encourent de 5 à 20 ans de prison accompagnés de travaux forcés.

Le réquisitoire du procureur général a plaidé pour une peine de 7 à 11 ans de travaux forcés tandis que les avocats des accusés ont plaidé l’acquittement.

Le verdict rendu par la cour de justice le 26 Décembre 2007 condamne les six membres de l’association à huit ans de prison assortis de travaux forcés et à une condamnation pécuniaire de 4,12 milliards de francs CFA soit environ 6,5 millions d’euros (40 millions de francs CFA par enfant), à payer aux familles solidairement avec deux autres condamnés dans cette affaire.

Retour en France

Le 28 décembre 2007, à 21h10, ils sont rapatriés en France, à l’aéroport du Bourget, afin qu’ils puissent purger leur peine conformément aux conventions existant entre le Tchad et la France pour l’extradition des ressortissants condamnés de ces deux pays.

Ils sont placés dans la prison de Fresnes, précisément au centre médical de la prison, les six membres de l’arche de Zoé étant affaiblis par une grève de la faim qu’ils ont entreprise au Tchad.

Lors de l’audience du 28 Janvier 2008, le tribunal correctionnel de Créteil a déterminé 8 années de prison ferme comme peine équivalente aux huit ans de travaux forcés auxquels ils ont été condamnés au Tchad.

Suite à cette transposition de la peine en droit français, une demande de grâce a été déposée par les avocats auprès des autorités tchadiennes.

La grâce présidentielle Tchadienne

Le 31 mars 2008, le président du Tchad Idriss Déby Itno signe un décret leur accordant la grâce présidentielle.

Dans la soirée, les six membres de l’Arche de Zoé sont tous libérés.

Toutefois, quatre d’entre eux (Eric Breteau, Émilie Lelouch, Philippe van Winkelberg, et Alain Péligat) restent visés par une instruction menée par le parquet de Paris pour “exercice illégal de l’activité d’intermédiaire en vue d’adoption”, “aide au séjour irrégulier de mineurs étrangers en France” et “escroquerie”.

La question des 4,12 milliards de francs CFA (6,3 millions d’euros) que les condamnés doivent toujours verser “solidairement” aux familles des 103 enfants reste également posée.

Cette question « n’est pas concernée par la grâce », a insisté le gouvernement tchadien.

Procès en France

L’association, son président Éric Breteau et cinq de ses membres, sont renvoyés devant la juridiction correctionnelle en Octobre 2010.

Les deux juges d’instruction ont estimé que les trois premiers pourraient être accusés d’« escroquerie au préjudice de 358 familles accueillantes et de bénévoles »,

d’aide à l’entrée et au séjour irrégulier de mineurs étrangers en France et d’exercice illégal de l’activité d’intermédiaire en vue d’adoption, chefs passibles de dix ans de prison et de 750 000 euros d’amende.

Les juges ont en revanche conclu à un non-lieu vis-à-vis de Nadia Merimi et Dominique Aubry.

En Octobre 2011 a lieu à Digne un procès intenté par l’État tchadien contre le docteur Philippe Van Winkelberg auquel il réclame des dommages et intérêts de 6,3 M€.

Le Tchad est débouté à l’issue du procès.

En Décembre 2012, alors que les membres de l’association devaient comparaître en correctionnelle, ils font savoir à la justice qu’ils n’avaient « pas envie de s’expliquer ».

Les deux principaux protagonistes, Éric Breteau et Émilie Lelouch vivent à cette époque en Afrique du Sud.

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Émilie Lelouch et Eric Breteau

Le 12 février 2013, Éric Breteau et Émilie Lelouch, qui étaient présents, sont condamnés par le tribunal correctionnel de Paris à trois ans de prison dont deux ans d’emprisonnement ferme et, chacun, à 50 000 € d’amende.

Ils sont par ailleurs interdits d’exercer toute profession d’accueil, d’hébergement ou de placement de mineurs.

D’autres collaborateurs de l’Association sont condamnés à des peines plus légères, et L’Arche de Zoé, en tant que personne morale, a été condamnée à une amende de 100 000 €, et sa dissolution a été prononcée.

Le 18 Avril 2013, Éric Breteau et Émilie Lelouch obtiennent leur libération sous contrôle judiciaire, la cour d’appel de Paris ordonne leur remise en liberté immédiate.

Le 14 Février 2014, la cour d’appel relaxe Alain Péligat, et après avoir déclaré coupables Éric Breteau et Émilie Lelouch, réforme les peines prononcées à leur encontre en première instance, les condamnant à deux ans d’emprisonnement intégralement assortis du sursis simple.

Les liens entre l’Arche de Zoé et Paris Biotech Santé

Le 26 octobre 2007, la justice française a effectué une perquisition au siège de l’association L’Arche de Zoé, qui est également la résidence parisienne de Jean-François Dhainaut qui est le père de Stéphanie Dhainaut-Lefebvre, trésorière puis secrétaire générale de l’Arche de Zoé, et directrice adjointe de Paris Biotech Santé.

11-eme-forum-paris-biotech-sante_large-3229890Paris Biotech Santé est une association entre diverses universités et centres de recherche visant à développer des applications de la recherche médicale.

Certains médias, ont souligné les liens organiques qui existeraient entre l’Arche de Zoé et Paris Biotech Santé.

Par ailleurs, François Sarkozy, frère du président français Nicolas Sarkozy et médecin, est membre du comité d’évaluation de Paris Biotech Santé, ce qui expliquerait pour ces médias l’intervention du chef de l’État français dans cette affaire.

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François Sarkozy

Dans un premier temps, l’association Paris Biotech Santé a démenti tout lien avec l’Arche de Zoé autre que la double fonction de Stéphanie Lefebvre.

Par la suite une lettre d’intention a été rendu publique faisant état d’un financement direct de Paris Biotech à L’Arche de Zoé, depuis l’opération tsunami en Asie du Sud ouest.

Nous ne connaitrons jamais les réelles intentions de cette association, ni du soutien qu’elle a pu bénéficier.

La question se pose était-elle honnête ? ou était-ce pour alimenter un réseau pédocriminel ou pour des trafics d’organes.

Honneur, Force et Courage

L’équipe Wanted Pedo

 

Vidéo ici ==> https://www.youtube.com/watch?v=ZSyj-bpFPe4

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