Loudéac | 3 ans de prison ferme pour avoir agressé sexuellement deux de ses apprenties

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« Le patron est un vrai pervers ! »
Le pédocriminel a répondu d’accusations d’agressions sexuelles aggravées par le fait qu’elles ont été commises en qualité de personne ayant autorité et de surcroît, pour l’une d’entre elle, commises sur une mineure.

Un boulanger exerçant près de Loudéac (Côtes-d’Armor) a été condamné pour des agressions sexuelles sur deux apprenties.

Jeudi 11 mars 2021, un boulanger de la région de Loudéac a dormi en prison.

Les accusations d’agressions sexuelles dont il devait répondre sont aggravées par le fait qu’elles ont été commises en qualité de personne ayant autorité et de surcroît, pour l’une d’entre elle, commises sur une mineure.

En juin 2018, une jeune fille de 16 ans à la recherche d’un stage découverte se présente dans une boulangerie. Son gérant, un homme de 48 ans, accepte de la prendre pour quelques jours.

Les premiers gestes ambigus vont rapidement se manifester, comme poser ses mains sur les hanches de la jeune fille ou sa tête sur son épaule, avec une petite tape sur les fesses. Un malaise s’installe.

Le lendemain il passe à la vitesse supérieure : il lui vole un bisou sur la joue et exige en retour qu’elle lui en fasse un aussi. Très agacée, elle refuse. Mais il insiste, promettant que cela restera entre eux.

« Il m’a attrapé mon visage d’une main et m’a embrassé de force à pleine bouche, et ensuite il a mit ses mains partout ».

La jeune fille aura 30 minutes de répit avant le second assaut. Il souhaite qu’elle se rende au labo pour nettoyer des moules à gâteaux :

« Il était dans mon dos, j’ai senti son souffle et ses mains sur ma poitrine, je n’osais pas bouger, il m’a déshabillée et a mis ses doigts partout avant de m’obliger à m’agenouiller face à lui ».

La suite est trop dure à dire. L’adolescente rentre chez elle en larmes :

« Le patron est un vrai pervers ! »

La réaction est immédiate : la mère dépose plainte dans l’heure, tandis que le père s’en va coller son poing dans la figure du gérant.

La Covid a obligé le tribunal à reporter son procès d’une année, ce qui donne au boulanger l’occasion, en juin 2020, de réitérer le même mode opératoire avec une autre jeune femme. Agée de 20 ans, elle est à la recherche d’un emploi.

Dès son premier jour, les gestes dérapent, il se dit « très tactile », toujours « en recherche de câlins », c’est donc tout naturellement qu’il tente d’embrasser sa nouvelle proie.

Il lui prend la main et la force à la poser sur ses fesses.

« Il a essayé de me prendre plusieurs fois dans ses bras, je le repoussais… C’était angoissant. Il me frôlait en touchant mes mains ».

Elle n’en dira pas plus, se réfugiant dans le silence.

La jeune femme décide de ne pas revenir chez le boulanger, malgré le contrat qu’il venait de lui signer et dépose plainte sur les conseils de sa famille.

A ce jour, elle est toujours suivie par un psy. Il faudra oublier cette expérience très vite.

Pour sa défense, le prévenu – qui ne nie pas les faits – tente d’expliquer qu’à ses yeux, ces jeunes femmes étaient consentantes.

Maître Sandrine Dangeon et Maitre Anne Sarrodet les deux conseils des victimes, trouvent les mots appropriés pour apporter la pleine mesure du préjudice moral et psychologique des deux victimes.

La procureure ne trouve aucune circonstances permettant d’atténuer la gravité des faits. Aucun problème pour entrer en voie de condamnation : elle requiert 7 ans de prison dont 2 ans avec sursis.

Le tribunal, plus mesuré, condamne le commerçant à 5 ans de prison, dont 2 avec sursis, un mandat de dépôt est décerné ainsi qu’une inscription au FIJAIS (fichier des délinquants sexuels).

Une peine supplémentaire complète la sentence : 9000 € accordés à la victime mineure au titre des divers préjudices. Pour la seconde victime, les demandes sont renvoyées sur intérêts civils.

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