Tours | Sébastien Pousse, un beau père incestueux

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5 ans de prison ferme pour le beau-père incestueux
(illustration). © thinkstock.
Sébastien Pousse, 48 ans, a été condamné pour les agressions sexuelles incestueuses commises sur sa belle-fille alors âgée de 13 ans. Il a été incarcéré hier.

Et soudain une voix traverse le prétoire. Celle d’une adolescente, fragile mais convaincue, dont le prénom n’avait été évoqué jusqu’alors qu’au travers d’histoires d’adultes.

La jeune fille, 16 ans, s’est présentée à la barre avec courage, hier, devant le tribunal correctionnel de Tours, pour raconter la relation qui l’a liée à Sébastien Pousse. Son beau-père.

Devant une salle d’audience pleine comme elle l’espérait, cette élève de seconde a tenu à ce que sa vérité soit entendue. Des faits sombres d’agressions sexuelles incestueuses pour lesquels « la juridiction naturelle, c’est la cour d’assises », rappelle Anne-Sophie Morel, substitut du procureur.

Le dossier a été renvoyé en correctionnel au bénéfice de délais de jugement raccourcis. Il ne perd toutefois pas de sa gravité.

À 6 reprises entre l’été et l’automne 2018, la plaignante, enfant alors âgé de 13 ans, a été victime d’une relation sexuelle avec le compagnon de sa mère.

Dans sa chambre, un samedi matin, alors que la maison était endormie. Dans la cabine de son camion, à lui, ensuite, quelque part sur la route de Bordeaux.

Ces événements, que la victime a d’abord cru drapées d’amour, portent un nom : « viols » grondent son avocate, Me Laura Izemmour, la présidente du tribunal, puis la représentante du parquet. Une accusation qui semble perler sur Sébastien Pousse, droit comme un « i », mains derrière le dos.

« Il ne s’est pas fait piéger, il s’est piégé lui-même »

« Je reconnais, j’ai fait une connerie. Ça n’aurait jamais dû se produire »,

souffle maladroitement le routier de 46 ans.

Hier soir, il a été condamné à 5 de prison ferme et incarcéré à l’issue de l’audience. Tremblotant au moment où l’escorte fondait sur lui pour l’acheminer vers la maison d’arrêt, peut-être a-t-il déjà commencé à

« réfléchir sur les agressions très graves dont il s’est rendu coupable »,

comme venait de le suggérer Christine Blancher, la présidente du tribunal.

Plusieurs heures durant, Sébastien Pousse a décrit « le petit manège » dont il pense avoir été victime. Les postures suggestives sur le canapé, les attitudes provocantes, les formes déjà bien dessinées… « Elle me cherchait », tente le quadragénaire, repris par une présidente essoufflée par « l’inconscience totale » avec laquelle il s’illustre tout au long du dossier. Il reconnaît. Mais n’assume pas.

« Il ne s’est pas fait piéger, il s’est piégé lui-même »,

concède Me Louise Thome, son conseil, animée par l’intention de faire mesurer « la honte » qui l’a fait s’écrouler quelques jours plus tôt à son cabinet. En vain, il laissera ses auditeurs sur leur fin.

L’adolescente plutôt timide, bonne élève, attendait cette date. Pour poursuivre sa reconstruction.

Et puis il demeurera une ombre. Celle dont elle espérait voir la silhouette, assise parmi le public. Sa mère. Une femme tellement absente, hier, d’un drame joué à 8 clos dont elle a pourtant été le témoin aveugle.

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