Dunkerque | Le prof retraité, jugé pour agressions sexuelles, a recueilli chez lui une centaine de jeunes filles

Le tribunal a mis son jugement en délibéré au 18 octobre. Le parquet a réclamé une peine de trois ans dont 18 mois ferme contre le septuagénaire. PHOTO MARC DEMEURE

Un septuagénaire était jugé mercredi, à Dunkerque, pour des agressions sexuelles commises sur des jeunes filles. Son domicile était devenu une auberge espagnole pour adolescentes en difficulté.

Roland V., 70 ans, est professeur d’histoire à la retraite. Il était jugé mercredi pour une agression sexuelle sur une mineure de moins de 15 ans et deux tentatives : l’une sur une fille âgée de 17 ans et l’autre sur une jeune majeure.

Depuis janvier 2014, le septuagénaire dunkerquois avait pris l’habitude, mais aussi la liberté, d’accueillir chez lui des jeunes filles, mineures pour la plupart, et souvent en détresse.

La plus âgée, majeure, suivait un traitement contre une dépression.

En l’espace de trois ans, pas moins d’une centaine d’adolescentes auraient séjourné chez lui sur des périodes variant de quelques jours à parfois une année entière.

C’est le cas de l’adolescente mineure qui l’accuse de l’avoir agressée sexuellement. À la barre, il avoue lui-même s’être laissé aller, ému par les postures que prenait parfois cette dernière sur son lit.

Le propre fils de Roland décrit son père comme libidineux

C’est d’ailleurs le point commun aux deux affaires de tentatives d’agression : le prévenu partageait la couche de ses victimes, abusant ainsi de leur vulnérabilité, d’après le parquet.

Il usait de la même méthode : les victimes étaient touchées durant leur sommeil avant de se réveiller et de le repousser.

Le prévenu se défend d’être un « pervers »

Face à ses juges, Roland est très prolixe. Il se défend d’être un «  pervers  », lui qui «  mate  » pourtant avec insistance les jeunes filles, de l’avis du copain de l’une d’entre elles.

Le propre fils de Roland décrit son père comme libidineux.

Il avait d’ailleurs fermé son compte Facebook, sur lequel figuraient les clichés de plusieurs des filles que son père prenait en photo quand elles étaient en maillot de bain.

Roland dit ne pas comprendre ce qui lui est reproché et se met par moments à sangloter. Il va jusqu’à évoquer l’hypothèse d’un complot contre lui, rappelant sa générosité envers les adolescentes.

Le parquet a requis trois ans de prison dont dix-huit mois avec sursis contre le Dunkerquois.

Le jugement a été mis en délibéré au 18 octobre.

Source : La Voix du Nord

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