Algérie | Le Pédophile écroué, mais le fléau ne fait qu’empirer

Le pédophile de Haï Nour écroué

 

Les juges n’affichent aucune clémence en traitant des affaires liées à l’atteinte à la pudeur, séquestration et viols perpétrés contre les mineurs.

Après une cavale qui a peu duré, le pédophile de Haï Nour vient d’être arrêté.

Il s’agit d’un quarantenaire qui a détourné un enfant âgé de 7 ans avant de lui faire subir toutes les affres d’un abus sexuel.

Une telle affaire n’est pas un simple fait divers.

Elle a commencé lorsque les parents de la victime se sont présentés devant les services policiers pour un dépôt de plainte contre le mis en cause.

Pour bien étayer leur accusation, ils se sont munis d’un certificat médical, détaillant le viol perpétré contre leur enfant.

Epinglé par des preuves scientifiques, le mis en cause n’a dû son salut qu’en abdiquant tout en se soumettant aux policiers l’ayant arrêté.

Présenté par-devant le procureur de la République territorialement compétent, le mis en cause a été mis sous mandat de dépôt dans l’attente de son jugement pour atteinte à la pudeur, détournement de mineur suivi de viol.

Ce n’est là qu’un petit exemple d’une criminalité et d’une violence inouïe qui risquent de prendre des ascensions fulgurantes.

Si les médecins légistes ne chôment plus ces dernières années en délivrant des certificats médicaux attestant les violences lambda perpétrées contre des enfants, les policiers et les gendarmes ne sont pas eux aussi de tout repos en traquant les malfaiteurs dès que le dépassement est perpétré.

Idem pour les juges n’affichant aucune clémence en traitant des affaires liées à l’atteinte à la pudeur, séquestration et viols perpétrés contre les mineurs.

Si ces services de sécurité sont sur le qui-vive permanent, il faut toutefois dire que les constats d’échecs en matière de protection de l’enfant se multiplient ces derniers mois dans les localités insuffisamment dotées des moyens leur permettant de mettre à l’abri les enfants, notamment ceux en bas âge, d’où la recrudescence des cas orchestrés à l’encontre de ces chérubins.

A l’ouest du pays, tout comme ailleurs, des cas de viols et d’attentats à la pudeur sont légion.

La wilaya de Mostaganem a, à titre d’exemple, battu tous les records en recensant l’année dernière pas moins de 84 agressions sexuelles sur des mineurs.

De tels chiffres qui donnent froid dans le dos, ont été enregistrés et communiqués par les services de la médecine légale.

A l’analyse d’un tel bilan, il ressort que les mêmes services ont répertorié plus de 30 cas d’attentat à la pudeur, 16 viols, huit affaires liées à l’incitation de mineurs à la débauche, trois cas de pédophilie, 13 cas d’inceste et huit autres délits aussi graves.

La partie visible de l’iceberg si l’on prend en compte des cas qui n’ont pas été déclarés en raison des tabous sociaux et la loi de l’omerta qui entoure de tels phénomènes.

«Plus d’une famille opte pour le silence de peur d’être cataloguée, d’où l’impunité qui risque de régner en maîtresse des lieux», dira un sociologue.

Ainsi, ces chérubins se retrouvent du coup cloîtrés entre les murs des domiciles de leur résidence souffrant en silence et privés du suivi psychologique.

«Ces enfants vivent complexés tout le long de leur existence», dira un sociologue.

Ce n’est pas tout. La bêtise humaine, étant à son apogée, est à prendre au sérieux sur plusieurs fronts et toutes ses facettes afin de pouvoir colmater une brèche qui risque de se transformer en une plaie béante.

Car, le pire est à venir si l’on prend en compte la situation psychologique de ces mineurs souffrant en silence sans pouvoir briser le tabou entourant leur cas.

«C’est soi-disant la règle familiale qui impose un tel silence de peur d’éclater en scandale», dira un spécialiste en sociologie expliquant que «60% de ces abus sont perpétrés dans un cadre familial».

Là est toute la problématique qui est posée. Car la loi est explicite dans ses alinéas, mais pas totalement appliquée par les premiers concernés, les parents ou encore l’entourage de la victime.

Les bilans soulignent que «les violences sexuelles sont incitées par le fait de forcer un mineur à prendre part à une activité sexuelle».

Selon la même loi, un tel fait constitue une atteinte à l’intégrité physique et psychique du mineur.

Car, celui-ci n’est pas encore en mesure de s’imprégner du sens ni des conséquences d’un détournement ou encore du viol dont il est victime.

La loi est, en ce sens, intransigeable en châtiant tout individu dont la responsabilité de détournement et de viol sur mineur est avérée.

Selon le Code pénal, le mineur est une personne n’ayant pas atteint l’âge de la majorité, d’où la nécessité de sa protection.

Les infractions sexuelles tournent autour des viols, des attouchements sexuels, des atteintes sexuelles sur mineurs avec ou sans violence, contraintes ou menaces ou encore de simples propositions.

Corrompre un mineur est une forme d’incitation à la débauche et à la prostitution.

L’Expression DZ

Source(s):