Canada | Agression sexuelle une jeune fille de 14 ans : Marc Perron écope 20 mois de prison
- La Prison avec sursis... C'est quoi ?
- 22/04/2017
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MAJ du 09/06/17
«Si je ne peux pas te tuer, je vais me tuer avec un coup de couteau dans le coeur.» Rongé par la colère, un garçon de 11 ans a ainsi voulu reporter sa vengeance sur la femme qu’il chérissait comme une mère. En fait, le 20 février dernier, un homme de Shawinigan-Sud, Marc Perron, 50 ans, a fait basculer la vie de ce garçon en l’attirant chez lui et en se livrant à des attouchements sexuels.
Ne pouvant manifester sa colère sur cet homme au passé trouble, la victime a transposé sa violence intérieure sur sa mère d’accueil. Jadis un enfant enjoué, sociable, sportif, le garçon est devenu si violent qu’il a dû être confié à un centre spécialisé de la région de Montréal.
Le jour de l’agression, il s’est rendu tôt le matin au dépanneur Bastien de la rue Saint-Marc à Shawinigan. Il s’y est acheté des bonbons et des biscuits. Voyant qu’un homme chargé de bouteilles vides voulait entrer dans le commerce, il lui a ouvert la porte. Cet homme, c’était Marc Perron. Pour le remercier de sa gentillesse, Perron l’a invité chez lui en lui disant qu’il avait besoin d’un peu d’aide pour faire du ménage. Le garçon ne s’est pas méfié.
Arrivé au domicile de Perron, ce dernier a montré ses véritables intentions en attirant le garçon dans sa chambre et en l’invitant à s’asseoir sur le lit.
Selon Me Sébastien Émond, procureur aux poursuites criminelles et pénales, Perron lui a alors caressé le bas du ventre puis le pénis et les testicules.
Malgré les réticences de la victime, Perron a voulu l’embrasser puis lui toucher les fesses. Le garçon s’est rebiffé et a dit « je veux m’en aller chez ma maman». Perron lui a fait promettre le silence en mentionnant que c’était un secret entre eux. Il a ensuite reconduit l’enfant chez sa famille d’accueil.
Il aura fallu la persuasion de la mère d’accueil pour faire parler le garçon. Honteux et en colère, il avait peur des conséquences dans sa famille.
L’arrivée d’une intervenante qui faisait sa visite régulière dans la famille ce même jour a permis de dévoiler ce qui s’était passé. Le garçon était gravement perturbé.
Déjà aux prises avec plusieurs problèmes de santé et de comportement, il était devenu la violence incarnée.
Selon sa mère d’accueil, il est devenu très violent verbalement et physiquement. «Il me tirait des bouteilles d’eau, des bibelots et des assiettes», a raconté cette femme en disant que ce n’était plus le garçon qu’elle avait élevé depuis son jeune âge.
«Il voulait me voir mourir», a-t-elle précisé au juge Guy Lambert en rappelant que le garçon se promenait tantôt avec une hache, tantôt avec un couteau ou encore avec une scie de type césar.
Elle a dit qu’il entretenait des idées morbides en soutenant qu’il avait mal dans son coeur. Il s’est également mutilé et se faisait vomir.
«Ce n’était pas mon gars, ça», a expliqué la mère qui n’a eu d’autre choix que de le confier à un centre spécialisé en avril dernier. Il pourrait réintégrer sa famille d’accueil à la fin de ce mois.
Marc Perron s’est dit désolé hier du «trouble» qu’il avait causé.
«Je ne voulais pas lui faire du mal, je regrette beaucoup», a-t-il dit au juge Lambert en ajoutant qu’il méritait d’être puni pour ce qu’il avait fait.
Un rapport sexologique a conclu que cet homme n’était pas un pédophile. Ses antécédents judiciaires montrent une affaire de voies de fait armées, de séquestration et de menaces sur une personne mineure en 1995 pour lesquelles il a fait des travaux communautaires.
En 1996, pour une affaire d’attouchements sexuels sur une mineure, il avait été condamné à une peine de deux ans moins un jour de prison.
Hier, Me Émond a réclamé une sentence allant de 3 à 4 ans de prison en insistant sur les risques de récidive révélés notamment par un rapport prépénal. Me Yvan Braun, le procureur de l’accusé, suggérait plutôt une sentence de moins de deux ans.
Le juge Lambert a finalement choisi d’imposer une peine de 20 mois de prison (17 mois dans les faits en raison de la détention provisoire) assortie d’un suivi de trois ans (une mesure rare).
De plus, Marc Perron ne pourra se trouver à proximité d’une école, d’une garderie, d’un lieu public où se trouvent des enfants de moins de 16 ans sauf s’il est accompagné d’un adulte et ce, pour le reste de ses jours.
Il devra aussi fournir un échantillon d’ADN et sera inscrit au registre des délinquants sexuels pour une période de 20 ans.
Source: La Presse
Article du 22/04/17
Canada | Agression sexuelle une jeune fille de 14 ans : la dangerosité de Marc Perron réévaluée
Le dossier Marc Perron était de retour en cour vendredi au palais de justice de Trois-Rivières. La défense a demandé une contre-expertise psychologique sur le niveau de dangerosité de l’accusé.
Marc Perron a plaidé coupable à des accusations de voies de faits graves et de séquestrations d’une adolescente de 14 ans en septembre dernier.
Les plaidoiries sur sa peine ont été reportées à de nombreuses reprises, puisque la Couronne souhaite demander que Marc Perron soit déclaré délinquant dangereux ou à contrôler.
À cet effet, Marc Perron a subi une première évaluation psychologique pour déterminer son niveau de dangerosité.
Le juge responsable du dossier a demandé des précisions sur le rapport d’évaluation, au mois de mars dernier.
En prenant connaissance des précisions, l’avocat de Marc Perron, Me Yvan Braun, a considéré pertinent de demander cette contre-expertise.
Lourd passé judiciaire
Marc Perron a agressé violemment une jeune femme de 14 ans à coups de masse près du Séminaire St-Joseph en octobre 2015.
Multirécidiviste, il est inscrit au registre des délinquants sexuels depuis 2010. Il a notamment été reconnu coupable par le passé d’agressions sexuelles, de contacts sexuels sur un mineur, d’enlèvement et de séquestration.
S’il est déclaré délinquant à contrôler, il devra purger un minimum de deux ans d’emprisonnement, puis sera suivi pour un maximum de 10 ans après sa sortie du pénitencier. S’il est déclaré délinquant dangereux, il fera face à une peine indéterminée, révisable aux sept ans
Source: Ici Radio Canada
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