Ivry | Un pédocriminel écope de 18 mois de prison pour viols et corruption de mineurs

Le magistrat instructeur avait estimé que la victime de 15 ans était consentant et n’avait décidé de retenir que l’atteinte sexuelle. Une prévention requalifiée en viol par les jurés.

Le prédateur entrait en contact avec des adolescents afin de leur demander des photos érotiques. S’ensuivait alors un chantage où l’homme menaçait de mettre en ligne les images compromettantes. Pris au piège, certains adolescents ont accepté de rencontrer le prédateur. Trois ont été violés.

Cet habitant d’Ivry obtenait de préadolescents des images compromettantes. Il faisait ensuite chanter ses victimes pour les violer.

Palais de justice de Créteil. Après seulement deux heures et demi de délibéré, la cour d’assises a condamné cet habitant d’Ivry pour viol et corruption de mineurs.

Le pédocriminel sévissait par écran interposé, parvenant à traumatiser ses victimes – que des préadolescents de 11 à 17 ans – sans même les rencontrer. Mais s’il pouvait aller encore plus loin avec du chantage, il le faisait.

Un habitant d’Ivry âgé de 34 ans a été condamné vendredi 13 mars après-midi par la cour d’assises du Val-de-Marne à 18 ans de réclusion criminelle pour viol et corruption de mineur, principalement de juillet à décembre 2017. Une peine identique à celle requise par l’avocate générale.

Sur ses neuf victimes, six se sont portées parties civiles.

De son propre aveu, il serait entré en contact avec une centaine de proies potentielles. Un profil de prédateur sexuel qui fait froid dans le dos.

Cheveux noir corbeau, grosses lunettes de geek et teint impeccable, cet homme qui vivait encore chez ses parents fait plus jeune que son âge. Sur ce sujet en particulier, il mentait systématiquement à ses victimes. Et il se faisait passer pour un jeune homme ou une jeune femme, selon son intérêt.

Première étape de sa chasse : repérer des proies.

Il entre en contact avec des adolescents via les réseaux sociaux comme Facebook, Snapchat ou Messenger. Il devient leur « ami » virtuel ce qui élargit son champ d’action avec de nouvelles victimes potentielles.

Deuxième étape : il gagne la confiance en parlant de tout et de n’importe quoi. Il demande alors à sa victime de lui envoyer des photos érotiques ou des vidéos où il se masturbe. Si l’autre accepte, il peut enfin le faire chanter.

C’est alors qu’il demande à le rencontrer. Et s’il refuse, il le menace de mettre en ligne les images compromettantes. Ce qu’il ne fera jamais.

Pris au piège, certains adolescents acceptent. Ils se retrouvent alors au domicile du prédateur, chez eux, ou dans des lieux publics.

Trois ont été violés.

Parmi eux, le magistrat instructeur avait pourtant estimé que l’adolescent de 15 ans était consentant et n’avait retenu que l’atteinte sexuelle. Une prévention requalifiée en viol au terme du procès.

L’accusé a admis aux assises que sa victime n’était pas homosexuelle, ce qui excluait l’hypothèse d’un consentement.

Pour les autres parties civiles, il s’agissait de corruption de mineurs.

« Réalité du danger que représentent les réseaux sociaux »

Mais cette requalification au début de ce procès qui s’est déroulé à huis clos serait révélatrice du manque de crédit accordé aux victimes au cours de l’enquête.

C’est en tout cas ce que pointent les avocats des parties civiles :

« Un naufrage annoncé rattrapé devant la cour d’assises », estiment Vanessa Guellec, Sivane Seniak et Velia Volland.

Il a fallu seulement deux heures et demi aux jurés pour se forger une conviction et condamner le prédateur à 18 ans de réclusion et l’interdiction définitive d’exercer un métier en rapport avec les enfants.

« Un délibéré éclair pour une sanction exemplaire justifiée par la réalité du danger que représentent les réseaux sociaux pour nos enfants », analysent Eva Bergamaschi, Sevim Kasay et Florent Fache.

 

Source : leparisien.fr

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