Tours | Seulement du sursis pour le grand-père incestueux
- La Prison avec sursis... C'est quoi ?
- 06/09/2019
- 00:00
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Poursuivi pour agression sexuelle incestueuse sur mineur de 15 ans, Albert (*), 83 ans, a choisi de se défendre seul, ce jeudi 30 août, devant le tribunal correctionnel.
Entre mai et août 2018, il aurait caressé le ventre et la poitrine de sa petite-fille de 14 ans – ce qu’il reconnaît sans difficulté – mais aussi ses cuisses et son sexe, par-dessus puis dessous les vêtements – ce qu’il réfute catégoriquement.
Lui parle de « bêtise », de « moments d’égarement » :
« J’ai oublié que c’était ma petite-fille. Je n’ai vu qu’un corps de femme formée […] Je reconnais que j’ai fait une faute. A mon âge, ce n’est pas permis. J’en demande pardon à [ma petite-fille] et à ses parents. »
Séparés depuis des années, ceux-ci se sont constitué partie civile, même si le père de la victime est retourné vivre chez ses parents, dont Albert. Sur lequel des soupçons planaient, admettra le père, malgré tout « très surpris des faits qu’on lui reproche ».
Au cours de l’instruction du dossier, la présidente pousse l’octogénaire dans ses retranchements pour finalement demander : « N’auriez-vous pas les plus grandes difficultés à reconnaître ce que vous avez fait ? »
Le vieil homme, Compagnon du Devoir, ancien combattant, n’arrive pas, considère Mme Blancher, « à assumer ce que vous reproche votre petite-fille ».
Dans cette famille, où « une loi du silence pèse sur certaines personnes », le procureur Jacques-Édouard Andrault se félicite des révélations de l’adolescente et du dépôt de plainte de sa mère.
Pour lui, les faits sont parfaitement établis, circonstanciés et confirmés par le frère.
Estimant, lui aussi, que le prévenu ne veut pas affecter son image sociale, il requiert une peine de douze mois d’emprisonnement assortie d’un sursis mise à l’épreuve avec interdiction d’entrer en contact avec la victime et obligation de soins et inscription au fichier des délinquants sexuels (Fijais).
Pour sa défense, Albert considère : « C’est lourd pour ce que j’ai fait. »
Après délibéré, le tribunal le déclare coupable d’agression sexuelle sur sa petite-fille de 14 ans à l’époque des faits et suit les réquisitions du parquet. Il devra en outre verser 2.000 € en réparation du préjudice moral.
(*) Le prénom a été modifié pour empêcher toute possibilité d’identification de la victime.
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