Tours | Fabien, un père de famille condamné à 6 ans de prison pour les agressions sexuelles répétés sur sa fille depuis l’âge de 3 ans

Fabien, 41 ans, comparaissait jeudi pour des agressions sexuelles commises sur Sara, son aînée âgée de 3 à 6 ans durant les faits. Malgré les dénégations, il a été condamné à 6 ans de prison ferme

Il y a la précision des détails qui, sortis de la bouche d’une fillette de 6 ans, ne semblent souffrir aucune contestation. Ceux des fellations, des masturbations et des éjaculations imposées à Sara par son père dans l’intimité familiale, à Fondettes

« quand maman dormait ou était partie en courses. »

Une litanie d’actes sexuels déconcertante, à l’image de Fabien, prévenu, jeudi, devant le tribunal correctionnel de Tours, d’agression sexuelle sur mineure de 15 ans.

Chemise blanche trop grande pour lui, bouc discret, traits poupons malgré sa quarantaine tout juste entamée, il s’est efforcé de démonter l’enquête, convaincu d’un « complot » fomenté contre lui. Par son ex-compagne, Brigitte, la mère de ses trois enfants, d’abord poursuivie pour « non-dénonciation de crime », son avocate et sa mère « que je ne peux pas saquer ».

Les « guilis » décrits par Sara ? Les va-et-vient avec la main sur le sexe « tout droit » de son père, la boîte violette posée au pied du canapé pour soulager sa petite mort ?

« Tous les soirs, je me demande pourquoi elle en est arrivée à m’accuser de telles choses, souffle-t-il. Moi, j’ai la conscience tranquille. Je peux me regarder dans un miroir quand je me lève le matin. »

Depuis deux ans et deux mois, Fabien patiente dans une cellule de la maison d’arrêt de Tours, placé en détention provisoire pour les faits incestueux commis sur la plus grande de ses deux filles.

Le secret “ dégoûtant ” confié par Sara

Un dossier dont la teneur avait vocation à être discutée devant une cour d’assises pour juger de ce que les faits rapportent : des viols.
Des viols qui ont dépassé le mur du silence familial après que Sara s’est confiée à son assistante maternelle, fin 2015. « Son secret » dont les étapes du récit sont rythmées par le même adjectif, lancinant : « Dégoûtant ».

Son frère, sa sœur et elle ont été placés en famille d’accueil depuis mai 2015. Un cadre plus serein, loin des turpitudes du couple parental.
Fabien et Brigitte, justement, ont passé près de 14 ans ensemble. Lui comme elle sont protégés sous curatelle renforcée. La mère est handicapée, peine à s’exprimer, tétanisée par la barre derrière laquelle on la prie de bien vouloir se placer. Le père est prolixe, trouve réponse à tout, saisit ce procès comme l’ultime occasion de se défendre, bec et ongles.

« Je n’ai jamais été nu devant elle, je ne le répéterai jamais assez : je ne suis pas le violeur de ma fille »,

martèle-t-il, déterminé.

« Quels que soient les sujets, ce n’est jamais de votre faute, coupe la présidente du tribunal. Vous avez une capacité à éluder les questions ! »

L’examen gynécologique de Sara est épluché, les risques de réitération de Fabien pointés par l’expert psychiatrique soupesés par le tribunal.
Le ministère public, certain

« du véritable mal-être de l’enfant, qui ne peut pas être simulé »,

enfonce un peu plus le prévenu :

« On parle ici de viols correctionnalisés qui sont imposés à sa propre fille depuis l’âge de 3 ans ! »

Oui, mais tout de même : la « crédibilité discutable » des déclarations de Brigitte concernant son ex-compagnon – un coup oui, un coup non – n’entâche-t-elle pas la véracité de ce qui s’est vraiment passé ? La question, c’est l’avocate de la défense, Me Louise Thomé, qui la pose.

Et les scènes racontées par Sara, d’un tonton et d’une amie de la mère présents dans le salon en serviette, au cœur d’un joyeux bordel organisé ?

« Pourquoi ceux-là n’ont-ils pas également à s’expliquer aujourd’hui ? »,

poursuit le conseil.

Le doute entretenu par ses hypothèses n’aura plané sur la salle d’audience que le temps du délibéré.
Le tribunal a condamné Fabien à 6 ans de réclusion, demandant notamment son inscription au fichier judiciaire des auteurs d’infractions sexuelles. Devant une cour d’assises, il encourait une peine d’au moins vingt années.

Source : lanouvellerepublique

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