Compiègne | Un individu soupçonné d’avoir forcé une lycéenne à une fellation
- La Prison avec sursis... C'est quoi ?
- 26/04/2019
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Le 14 décembre 2015, un homme alors âgé de 20 ans, a-t-il forcé une lycéenne de 16 ans à lui faire une fellation ? Presque quatre ans après, cet ouvrier dans le bâtiment comparaissait devant le tribunal correctionnel de Compiègne.
Les faits se sont déroulés à proximité du lycée Mireille-Grenet. À la sortie des cours, Ali réclame des excuses après la diffusion d’une vidéo sur Snapchat où il se fait insulter par une jeune fille de la même communauté turque que lui. Les deux se connaissent depuis près de deux ans, ils sont voisins.
L’homme exige que la jeune fille monte à bord de son véhicule. D’abord calme, il se met à accélérer et s’éloigne pour stationner à l’abri des regards indiscrets : « J’attendais des excuses de sa part. Comme elles n’arrivaient pas, je lui ai dit : fais-moi une pipe et j’oublie tout » Si la passagère ne coopère pas, il lui promet en retour une mauvaise réputation.
« Il est question de tout dans ce dossier sauf d’amour. Il a voulu l’humilier à son tour »
La victime, présente à l’audience avec sa famille à ses côtés, témoigne courageusement devant le tribunal :
« Je m’étais excusée pour la vidéo, j’ai clairement refusé sa proposition mais il m’a pris par la nuque pour m’obliger ». Une version contestée par le prévenu, qui lui aurait « juste maintenu son cou et caressé ses cheveux qui s’allongeaient sur son dos. »
Pour son avocat, qui plaide la relaxe, la contrainte morale est loin d’être établie : « Ils se connaissaient, s’échangeaient de nombreux messages. Mon client évoque un flirt par le passé. Si contrainte il y a, elle est d’ordre religieuse, familiale. Dans leur culture, les relations sexuelles sont interdites avant le mariage. »
Pour l’avocate de la partie civile, Me Murielle Bellier :
« Il est question de tout dans ce dossier, sauf d’amour » Elle dépeint « un jeune homme blessé, humilié par une vidéo et qui exige des excuses. Et comme il n’obtient pas la bonne réponse, il exige en réparation une fellation. Pour humilier à son tour. » La jeune fille, de retour à son lycée, s’effondre en larmes devant ses copines.
À la barre du tribunal, le prévenu reconnaît avoir entendu la victime soupirer sans pour autant reconnaître le viol. « Je le regrette. Ce n’était pas la bonne réaction. Je me suis senti mal quand j’ai appris qu’elle allait mal. » Au point de rater son bac l’année suivante et d’arrêter sa scolarité.
À l’issue des débats, le substitut du procureur a requis une peine aménageable de dix-huit mois de prison et une inscription au fichier des délinquants sexuels. La partie civile a demandé 10 000 euros de dommages et intérêts pour le préjudice moral. L’affaire a été mise en délibéré au 14 juin.
Source : courrier-picard.fr
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