Cournon-d’Auvergne | Coupable d’agressions sexuelles, il reconnait être un « prédateur »

« Je suis un prédateur, c’est quelque chose d’imprimé dans ma tête, qui ne peut pas disparaître. »

Cournon-d’Auvergne

Un cadre d’une compagnie d’assurances a été condamné, mercredi, à quatre ans de prison ferme pour des agressions sexuelles commises dans l’Allier et à Cournon-d’Auvergne

À la barre du tribunal correctionnel de Montluçon, ce pédocriminel de 59 ans raconte le lourd secret qu’il a gardé en lui une grande partie de sa vie. Une moustache finement rasée, une chemise à carreaux, une veste claire, il porte beau malgré son incarcération l’été dernier.

Depuis la découverte de sa sexualité, pendant l’adolescence, ce Puydômois est attiré par les jeunes garçons, âgés de 8 à 12 ans.

« Je l’ai caché pendant quarante ans. J’ai dit la vérité à ma femme quand nous nous sommes mariés (il avait alors 53 ans, NDLR). Elle pensait que notre union enlèverait cette maladie, je l’espérais aussi, mais malheureusement ça ne s’est pas fait. »

Au cours de réunions familiales dans un village de l’Allier, il appâtait les enfants avec un quad. Il était le seul adulte à les laisser prendre les commandes de l’appareil, alors les petits neveux par alliance se laissaient tenter par une balade.

Pendant qu’ils conduisaient, il leur caressait les cuisses, posait parfois sa main sur le short au niveau du sexe, comme l’a dit un jour un enfant à la police.

En 2013, pour la première fois, un couple a porté plainte.

Trois de ses enfants ont subi des « caresses » dans la résidence familiale. Une enquête a permis de trouver d’autres victimes, mais elles ne se sont pas portées parties civiles.

« On a l’impression qu’il y a beaucoup de choses qui ont été réglées en famille », remarque la présidente.

« Ce n’était pas par crainte du scandale, réagit le prévenu, mais ils m’ont plus facilement accordé leur pardon. »

Une autre agression à Cournon-d’Auvergne

Après avoir détaillé les séquelles qu’ont laissé ces agressions sexuelles à ses trois enfants, un père a posé la question du nombre de victimes que le prévenu a laissées derrière lui au cours de ses mutations.

« Le livre n’a pas été totalement ouvert », a-t-il avancé.

Placé dans un premier temps sous contrôle judiciaire, le quinquagénaire a été incarcéré après d’inquiétants faits à Cournon-d’Auvergne, près de son habitation, en juillet 2017. Il a approché des enfants à la médiathèque et a tenté de les ramener chez lui.

L’un des garçons a raconté qu’il l’a touché « de la tête au zizi », ce que le prévenu nie. L’intervention d’un père de famille l’a fait fuir.

Dans sa maison, les enquêteurs ont trouvé des images pédopornographiques dans son ordinateur, des tenues de scout et de marin pour enfants, des menottes et des godemichés.

Le pédocriminel livre ses états d’âme

« Je suis un prédateur, avoue-t-il. J’ai beaucoup travaillé avec le psychiatre de la prison sur la pédophilie, c’est quelque chose d’imprimé dans ma tête, qui ne peut pas disparaître. La seule façon d’éviter la récidive est de trouver une activité qui se superpose à la pathologie. »

Il se verrait bien ouvrir une bouquinerie et suivre une formation de relieur de livres en cuir. Suivant les réquisitions, le tribunal l’a condamné à quatre ans de prison et un suivi sociojudiciaire de dix ans.

Source : lamontagne

Source(s):