Saint-Martin-aux-Buneaux | jugé pour avoir couché avec une adolescente de 12 ans

Emmanuel H., de Saint-Martin-aux-Buneaux, avait 26 ans en 2014 quand il a entretenu une relation intime avec une ado âgée de 12 ans. Il est condamné à 12 mois de prison assortis d’un sursis avec mise à l’épreuve.

PHOTO LA VOIX.

«Mais je ne savais pas qu’elle était aussi jeune. Elle m’avait dit qu’elle avait 16 ans, je l’ai crue »,

se défend Emmanuel H. devant le tribunal correctionnel de Rouen quand il est jugé pour atteinte sexuelle sur une mineure de moins de 15 ans.

Il avait en 2014 eu des rapports avec une adolescente de 12 ans, sachant que l’âge de la majorité sexuelle est aujourd’hui fixé à 15 ans.

Une affaire bien emblématique de l’esprit du temps puisqu’à la suite de l’acquittement récent d’un homme jugé pour « viol » d’une fillette de 11 ans, la secrétaire d’État à l’Égalité entre les femmes et les hommes Marlène Schiappa a annoncé avec la ministre de la Justice Nicole Belloubet l’intention du gouvernement de légiférer sur l’âge minimum de consentement d’une personne.

« Au-dessous d’un certain âge, on considérerait qu’il ne peut pas y avoir débat, jamais, sur le consentement sexuel d’un enfant, et que tout enfant au-dessous d’un certain âge serait d’office considéré comme violé ou agressé sexuellement »,

a expliqué Marlène Schiappa, précisant que cet âge légal pourrait se situer « entre 13 et 15 ans ».

L’affaire est en elle-même assez simple : à la suite d’un match de foot en novembre 2014, Emmanuel H. embrasse puis étreint une adolescente âgée de 12 ans.

L’histoire se termine à plusieurs reprises au lit. Ce n’étaient pas les premiers rapports de la jeune femme, qui avait fréquenté au moins un autre homme et une femme. À la suite de la révélation des faits, c’est le père de l’adolescente qui a déposé plainte.

« La petite pute du village »

« Oui, coucher, je m’en foutais. J’avais déjà eu des relations. Au début, il a été gentil avec moi. Après, il m’a traité de pute », détaille aux gendarmes l’adolescente qui a subi à l’âge de 9 ans une fellation imposée, un viol. De quoi, sans doute, marquer son esprit et la rendre fragile.

« Quand avez-vous appris l’âge véritable de votre partenaire ? », interroge le tribunal.

« Six mois après notre rupture ». « Allons, allons, sa cousine vous l’avait dit bien avant », rétorque le président de la juridiction Vincent Adrian.

« Elle avait 12 ans et les photos d’elle prises à l’époque ne souffrent pas d’ambiguïté. » « Elle ment à tout le monde sur son âge, elle voulait bien. L’enquête a été faite à charge. »

« La vérité des choses c’est qu’il a couché avec une fillette de 12 ans, que cette dernière ne pouvait avoir un consentement éclairé et que c’était à lui, l’adulte, de le savoir et de se refréner »,

tempête la substitut du procureur Stéphanie Rabat.

« Ce qu’il veut faire accroire, c’est que la victime – excusez-moi de l’expression – était la petite pute du village et la seule chose qu’il retient de cette aventure c’est que ça lui a coûté de l’argent en sorties diverses. On ne peut pas croire qu’il était persuadé qu’elle avait 16 ans.

Pas un instant il ne s’est posé la question de savoir s’il l’a faite souffrir. Il convient de le garder à l’œil, de lui imposer des soins, de l’obliger à travailler pour lui permettre de faire autre chose que de reluquer les petites adolescentes de moins de 15 ans. »

Estomaqué par la sortie, le prévenu grommelle qu’on a qu’à le juger, qu’il n’a rien à ajouter.

« Alors comme ça, ça se fait dans la campagne de coucher avec des filles de 12 ans ? »,

conclut avec une note sociologique le président Adrian avant de condamner le prévenu à 12 mois de prison assortis d’un sursis avec mise à l’épreuve.

À l’évidence, le président de la juridiction a lu son Maupassant, son Zola : gageons que les mœurs ont changé depuis dans cette pointe de Caux un peu lointaine pour les magistrats rouennais.

Source : Paris-Normandie

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