Un homme a agressé sexuellement sa belle-fille à Pézenas durant des années. Il s’est enfui du tribunal de Béziers avant d’entendre sa condamnation à quatre ans de prison.
Un homme a été condamné à quatre ans de prison pour l’agression sexuelle de sa belle-fille mineure de moins de 15 ans.
Il a profité du temps de délibération du tribunal pour prendre la fuite. “C’est son choix”, a expliqué sa compagne seule pour entendre le délibéré. De 24 ans sa cadette, elle avait rencontré le prévenu au lycée Jean-Moulin de Béziers. Un mandat d’arrêt a été lancé contre le fuyard. Il est aussi inscrit sur le fichier national des délinquants sexuels.
Des faits qui remontent à 2007
Le mis en cause doit répondre à la barre de faits qui remontent à 2007. Des faits mis au jour en 2010, lors du dépôt de plainte de la mère de la victime. Cette dernière vient de recueillir les confidences de sa fille ; elle explique aux enquêteurs qu’elle a, à maintes reprises, retrouvé sa fille dans le lit conjugal sans pour autant se méfier de la situation.
L’ensemble des détails avancés alors par la victime sont des plus sordides mais l’homme nie tout en bloc. De plus, et alors que les services sociaux sont alertés, rien ne bouge. On laisse ces six enfants avec le prévenu sans diligenter la moindre procédure. Ce manque de réaction sera largement souligné lors de l’audience.
Il nie tout ce qu’on lui reproche
“Jamais, je n’ai commis de tels gestes. Mon ex-belle-fille est perturbée, manipulée et guidée par sa mère après notre séparation”, insiste l’homme qui travaille au lycée Léon-Blum à Perpignan.
“Elle et sa mère ne s’entendaient pas. Je la considère comme ma fille et elle est très attachée à moi. Je ne m’explique pas tout ce qui est dit, si ce n’est la colère de la séparation. Et s’adressant à la victime. Tu es une menteuse !”
Selon le rapport psychiatrique, l’homme, narcissique, souffre d’un trouble de la personnalité et d’un manque de considération portée à l’autre. “Il peut répéter des faits d’emprise sexuelle sur des personnes avec qui il a le dessus.”
La mère est totalement absente
Me Mathieu, pour la victime :
“Je me remémore la rage de son père aujourd’hui décédé en voyant la souffrance de sa fille. Lui, est incapable de fournir la moindre excuse. Il persiste dans ses mensonges et dit qu’elle est influencée par sa mère. C’est impossible car la mère est totalement absente et ne s’est jamais occupée de cette enfant. Nous sommes dans un contexte d’abandon. Il a gâché la vie de cette petite. Elle souffre d’avoir été manipulée.”
“Fallait-il attendre des aveux, un revirement lors de cette audience ? Non !, constate le vice-procureur Jean-Philippe Rey. Nous sommes sur des faits figés avec une procédure qui aura duré 9 ans. Il y en a un des deux qui se réfugie dans le mensonge depuis des années. C’est compliqué car nous n’avons pas de témoins. Dans cette affaire, il n’y a pas d’amour maternel. D’ailleurs, elle n’est pas là pour soutenir sa fille. Elle a raconté ce qui s’est passé avec des mots d’enfants et est aujourd’hui rongée par la culpabilité d’avoir dénoncé ces faits. Elle a honte de ce qu’elle a subi. Il a largement abusé d’elle car elle était dépendante. Aujourd’hui, il se drape dans le mensonge.” Il va requérir 4 ans de prison et le mandat de dépôt assorti d’un suivi socio-judiciaire de 10 ans.
Pour la défense, Me Nicolo : “C’est un dossier difficile, mais je ne comprends pas le mandat de dépôt alors qu’il est en liberté depuis 7 ans. Il n’est pas dangereux. On lui reproche des attouchements. Rien de plus. Je ne dis pas non plus qu’elle ment. Mais y a-t-il des certitudes pour le condamner ? Je vous demande de le relaxer.”
Source : midilibre.fr