Orléans | Le tyran familial prend 5 ans de prison : inceste, viol, tabassage sur sa femme et sept de leurs enfants.
- La Prison avec sursis... C'est quoi ?
- 15/02/2017
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Cet homme de 51 ans a nié, tout au long de son procès, les agressions physiques et sexuelles qu’on lui imputait.
Le parquet a requis sept ans de prison contre lui.
De longs cheveux blonds filasse tombant sur les épaules, moustache et fines lunettes, Fabrice fait preuve, depuis son box, de l’arrogance des prévenus figés dans un positionnement de déni absolu.
D’une voix forte, cet Orléanais de 51 ans balaie avec cynisme les accusations concordantes que sept de ses enfants, devenus adultes, portent sur ce père au comportement indigne.
Entre 1999 et 2016, dans un climat familial extrêmement alcoolisé, Fabrice s’est livré à des accès de violence quotidienne.
Un couteau sous la gorge
Sans raison aucune, il frappait ses enfants à coups de poing, de pied et de matraque.
Tous les jours, il tabassait leur mère, elle-même réfugiée dans une alcoolisation massive.
Il convoquait les filles et les fils de cette famille recomposée afin qu’ils assistent à ces scènes insoutenables où il s’acharnait sur leur mère à terre, allant parfois jusqu’à pointer un couteau sous sa gorge.
À ses enfants, Fabrice n’aura décidément rien épargné.
Ni les coups de pied balancés aux chiens.
Ni le spectacle cruel de ces chatons qu’il prenait plaisir à égorger en leur présence.
Les uns et les autres ont grandi comme ils ont pu, silencieux et passifs, muselés dans la peur et sous l’emprise effrayante de ce tyran domestique, qui faisait régner la terreur dans le huis clos oppressant d’une maison de l’Argonne, où les services sociaux n’étaient pas les bienvenus.
Et puis, comme s’il convenait que l’horreur fut intégrale, deux de ses filles ont dénoncé, en 2015, les agressions sexuelles et les viols qu’elles ont subis quand elles étaient petites, de la part de cet homme sans emploi qui prétend, au début de l’audience correctionnelle de ce mardi,
« s’être occupé pendant vingt ans de ses enfants ».
De son enfance à la DASS, des abus sexuels dont il aurait lui-même été victime, Fabrice ne veut rien dire.
Pourtant, ce passé douloureux renferme peut-être les ressorts intimes d’un comportement de « tortionnaire », qui aurait tout aussi bien pu le conduire devant une cour d’assises.
Un complot
À part une addiction à l’alcool, dont il revendique volontiers la réalité, et des violences sur son épouse qu’il qualifie de « réciproques », le prévenu persiste à s’enfermer dans le déni, allant jusqu’à évoquer un complot fomenté par ses enfants, avec la supposée complicité de l’aide sociale à l’enfance.
Au moment d’exposer ses réquisitions, le procureur de la République exprime sa gêne.
« Je ne sais pas avec quels mots je peux résumer autant de souffrances », déclare Alain Leroux avec dégoût.
« Pour vous, il n’y a pas de victime, pas de violences.
Il y a un monsieur dans la toute puissance qui n’a aucune limite »,
dénonce le magistrat, avant de réclamer une peine d’emprisonnement à hauteur de sept ans.
Enfermée dans un système de défense suicidaire, l’avocate de Fabrice n’a d’autre choix que de plaider une relaxe.
Le tribunal inflige au quinquagénaire une peine de cinq ans de prison assortie d’un maintien en détention.
Aux parties civiles, Fabrice devra verser, au total, 28.000 euros de dommages et intérêts.
Source : La République du Centre
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