Depuis le mercredi 2 novembre, le département du Trafic humain de la police surinamaise (TIP) a arrêté plusieurs individus suspectés de pédophilie au Suriname.
Il s’agit d’un groupe qui – sous de faux noms – cherchait des victimes sur les réseaux sociaux surinamais. Jouant sur le désir sexuel, un membre du groupe donnait alors rendez-vous à une victime. Sauf qu’une fois sur place, la victime se faisait abuser par tout un groupe.
L’une d’elles a eu le courage de déposer plainte.
Ce qui a déclenché une investigation de grande ampleur. L’enquête a révélé que les suspects étaient porteurs du sida et avaient pour seule intention de propager le virus. Une fois l’acte accompli, ils obligeaient leurs jeunes victimes à faire de même, les menaçant.
CHASSE AUX SORCIÈRES SUR INTERNET
L’enquête a continué de progresser et la semaine dernière, le TIP a publié les prénoms des suspects : Fedor B., 58 ans ; Sharlton Z., 24 ans ; Milroy W., 26 ans ; Roy C., 44 ans ; et Durgapersad R., 35 ans.
Le TIP a aussi publié les faux noms utilisés par d’autres suspects qui n’ont pas encore été retrouvés, espérant l’aide des internautes. Il s’agit des comptes Facebook fictifs de Moreno Doesburg, Shuan Linveld et Tjah Ganteng Aroema.
La colère publique a depuis entraîné une vraie chasse aux sorcières. Ainsi, Fedor Botse, le principal suspect, aurait été identifié ainsi que Milroy Water- val. Il s’agit d’un enseignant de Moengo (nord-est, ville proche d’Albina).
Raymond VAN HEMERT, à Paramaribo
Le ministre de l’Éducation veut « tuer les pédophiles » et celle de la Justice, « les castrer » et les faire « souffrir »
La colère est montée au plus haut niveau. Lundi, le ministre de l’Éducation du Suriname, Robert Peneux, et la ministre de la Justice et de la Police, Jennifer van Dijk Silos, n’y sont pas allés de main morte.
Très en colère, le premier a déclaré que les pédophiles méritent la mort.
La ministre de la Justice a « nuancé » cet avis :
« Vous les voulez morts ? Moi je veux pire : je veux les castrer, afin qu’ils puissent contempler toute leur vie quelque chose qui n’est plus, une souffrance psychique et une destruction! » Sa déclaration a choqué certains.
Mais elle reste fidèle à son image, qui depuis son installation, est celle d’une combattante féroce des abus sexuels. La ministre a notamment ouvert une ligne ou les jeunes peuvent porter plainte.
« C’est ainsi qu’on se rend compte que dans ce pays, les enfants sont structurellement abusés. Que je le dise, qu’on m’insulte. Mais je suis bel et bien la ministre qui voit ce qui se passe et je suis aussi la ministre qui constate que ses institutions sont perdantes » , a-t-elle lancé, tout en reconnaissant que les instances chargées de protéger les jeunes sont entièrement dépassées par le nombre de cas d’abus.
« Je suis encore sous le choc de ces hommes dégueulasses face à des enfants, a ajouté la ministre, qui assume. Une castration et une souffrance à vie sont des peines méritées! Les organisations des droits de l’Homme vont me crier dessus. »
Source : franceguyane.fr