Canada – Trois-Rivières | Il met enceinte une fillette de 11 ans, Mathieu Roy écope de 57 mois de prison
- La Prison avec sursis... C'est quoi ?
- 09/02/2016
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Mathieu Roy a été condamné vendredi à une peine de 57 mois de prison pour avoir agressé sexuellement deux jeunes filles, dont une qu’il a mise enceinte à l’âge de 11 ans.
Si l’on tient compte de sa détention provisoire depuis son arrestation en juin dernier, il devra purger 45 mois de prison. Cette sentence, qui a été entérinée par la juge Guylaine Tremblay, fait suite à une suggestion commune des avocats au dossier, soit Me Catherine Roberge à la Couronne et Me Louis R. Lupien à la défense.
Elle tient compte des facteurs aggravants et atténuants et surtout de la jurisprudence en la matière.
Mathieu Roy a en effet disposé de ses dossiers en plaidant coupable à des chefs d’attouchements sexuels sur deux mineures.
La plus jeune de ses victimes n’avait que 11 ans. Selon ce qui a été relaté devant le tribunal, Mathieu Roy, alors âgé de 32 ans, était un ami de sa famille depuis huit ans. Comme il venait de vivre une séparation, celle-ci a accepté de l’héberger.
Il dormait alors dans la même chambre que la petite. Entre août 2014 et avril 2015, il en a profité pour l’abuser.
Les premiers contacts sont survenus un soir alors qu’il revenait de veiller. Il était en état de boisson et il pleurait. La jeune fille l’a consolé et il l’a ensuite embrassée.
Par la suite, il a profité de l’absence de sa mère et de son beau-père pour accroître les rapprochements. C’est ainsi qu’il a eu avec elle une vingtaine de relations sexuelles complètes, principalement avant d’aller travailler le matin.
Cette dernière ne pouvait se douter à ce moment qu’elle risquait de tomber enceinte. Qui plus est, elle s’était en quelque sorte amourachée de lui puisque ce dernier disait l’aimer et la trouver belle.
Dès qu’elle a commencé à éprouver les premiers symptômes de grossesse, sa mère l’a emmenée voir un pédiatre à plusieurs reprises pour savoir ce qui se passait, mais ce dernier n’a pas établi le bon diagnostic. Il lui aurait plutôt donné des médicaments pour des maux de ventre.
Un gain de poids a de nouveau poussé la mère à retourner à l’hôpital. La terrible nouvelle est finalement tombée à la 36e semaine de grossesse.
Dès lors, les autorités ont été informées de la situation par le biais d’une entente multisectorielle.
Lors d’une première entrevue, la victime a parlé de Mathieu Roy sans toutefois l’incriminer directement. Il a fallu une deuxième rencontre pour qu’elle lève le voile sur les abus dont elle avait été victime.
La jeune fille a accouché à l’âge de 12 ans le bébé se porte bien. Il est sous la responsabilité de la mère et du beau-père. Ces derniers projettent même de l’adopter.
Par contre, la victime a vécu un traumatisme important. Par le biais d’une lettre qu’elle a écrite au tribunal et qui a été lue par la procureure, elle a déclaré à Mathieu Roy:
«Alors que tout ce que je voulais, c’était de parler avec toi et consoler ta peine, tu en as profité pour me toucher et m’abuser.»
Depuis, sa vie a complètement changé. «Il n’y a pas de mots pour décrire toute la souffrance que tu m’as fait vivre. Ç’a été un choc d’apprendre que j’étais enceinte. Ça fait peur aussi. Je n’ai eu que trois semaines pour m’y habituer. Accoucher a été un processus difficile», a-t-elle indiqué en faisant référence également aux douleurs physiques qu’elle éprouve encore.
La peur a été omniprésente au cours de la dernière année. Peur des représailles, peur de perdre son enfant, peur de Mathieu Roy, peur d’être éloignée de sa famille en lien avec l’intervention de la DPJ.
Toute cette histoire l’a forcée à mentir à ses amis et ses proches dont son petit frère. Elle a été jugée, pointée du doigt et rejetée. En bout de ligne, elle vit aujourd’hui avec de la rage, de la frustration, de l’agressivité, de la culpabilité, de la solitude et l’isolement sans compter la perte d’estime de soi.
Et surtout, elle a perdu sa vie d’enfant. «Est-ce que je suis une femme? Une enfant? Une mère? Une adolescente? Qui peut-on être après avoir vécu de telles douleurs?
Aujourd’hui je veux vivre ma vie et passer à autre chose. J’ai choisi mes parents pour être les parents de la petite. Je veux qu’elle soit ma petite soeur et reprendre ma place de jeune adolescente.»
Sa mère a elle aussi vécu des moments très difficiles. En tout premier lieu, elle se sent trahie par Mathieu Roy, lui qu’elle considérait comme un ami, un membre de sa famille.
«Comment a-t-il pu se permettre de toucher ma fille? On était là pour lui, pour l’aider. Comment a-t-il pu penser qu’il pouvait faire ça? On ne vit pas sur la même planète», a-elle écrit.
Les abus sexuels dont sa fille a été victime et la naissance de l’enfant ont complètement chambardé sa vie, tant sur un plan financier, personnel que familial.
Les problèmes de santé, le stress, la fatigue font désormais partie de son lot quotidien. Elle a surtout perdu confiance en autrui.
«On a dit de moi bien des mauvaises choses sur les réseaux sociaux. Des gens ont dit que j’avais été une mère irresponsable, innocente. On m’a accusée de ne pas avoir été protectrice, alors que depuis septembre, j’étais dans les hôpitaux avec ma fille afin de savoir ce que cachait son état de santé et faire des examens. Aujourd’hui, même si je ne fais rien de mal, j’ai peur du jugement des autres. Je n’avais pas ce trait de caractère avant. Je n’ai pas été une mauvaise mère et je veux que tout le monde le sache», a-t-elle précisé.
Quant à l’autre victime, cette dernière était âgée de 14-15 ans lorsqu’elle a été abusée entre décembre 2013 et avril 2014.
Mathieu Roy a eu des relations sexuelles complètes avec elle lors de balades en véhicule. La jeune fille avait accepté de le fréquenter même si sa mère n’approuvait pas cette relation puisqu’elle n’avait pas l’âge de consentement et que Roy était plus âgé qu’elle.
La victime doit désormais composer avec plusieurs séquelles dont des troubles de sommeil, des problèmes d’estime de soi et des difficultés dans ses relations interpersonnelles.
Pendant la lecture des déclarations de victimes, on a pu voir Mathieu Roy sangloter à plusieurs reprises dans le box des accusés. Selon son avocat, il comprend la douleur qu’il a causée et regrette ses gestes. Me Lupien a aussi mentionné que son client était un homme sans antécédent judiciaire, âgé de 33 ans, père d’un enfant de 4 ans et qui avait travaillé toute sa vie. Qui plus est, il est ouvert à suivre une thérapie à sa sortie de prison.
La juge a finalement conclu que la suggestion de 57 mois de prison était raisonnable tout en précisant qu’aucune peine ne réussirait à réparer les gestes commis.
Selon elle, le seul facteur positif dans toute cette affaire est qu’il a plaidé coupable, évitant ainsi la tenue d’un procès.
Elle a par ailleurs ordonné que Mathieu Roy soit inscrit au Registre des délinquants sexuels à vie.
De même, pendant dix ans, il lui sera interdit de se trouver en présence d’un enfant de moins de 16 ans sauf exceptions, de se rendre dans des lieux publics susceptibles de regrouper des jeunes de moins de 16 ans et enfin, d’occuper un emploi qui le placerait en leur présence.
Source: http://www.lapresse.ca/
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