Foix | 12 ans après, elle porte plainte pour agression sexuelle

Porter plainte des années après avoir été victime d’agression sexuelle ? La loi le permet. En particulier quand la victime était mineure au moment des faits.

Karline Bouisset, procureur de la République explique : «Une personne victime d’agression sexuelle par un tiers alors qu’elle était mineure de moins de 15 ans a aujourd’hui jusqu’à ses 28 ans pour déposer plainte (majorité + 10 ans) et jusqu’à ses 38 ans (majorité + 20 ans) si le mis en cause est un ascendant ou une personne ayant autorité sur la victime au moment des faits ; 38 ans également s’il s’agit d’un viol sur mineur de moins de 15 ans.»

Cas concret, mardi, au tribunal correctionnel de Foix. À la barre, comparaissait un homme accusé d’avoir agressé sexuellement une fillette de 8 ans, il y a plus de dix ans.

2003, en Guadeloupe. Une petite fille va passer la nuit chez une copine, la fille du jardinier de ses parents. Elle décrit une nuit d’enfer. Très rapidement, elle raconte à ses parents que le jardinier serait venu la toucher dans la nuit, à deux reprises.
Les parents doutent. Une confrontation est toutefois organisée chez un pédopsychiatre entre l’homme, alors âgé de 38 ans, et la fillette. Il minimise, parle de caresses : «En une seconde j’ai compris que j’agissais mal alors j’ai arrêté.» L’affaire en reste là. La petite fille se confie à une amie, plus tard à une professeur. Aucun signalement n’est fait à la justice.

Aujourd’hui, la petite fille est devenue majeure. Elle vit en métropole. Et elle a porté plainte. L’homme, lui, vit près de Mirepoix. C’est pourquoi l’affaire est jugée devant le tribunal correctionnel de Foix. À l’audience, Karline Bouisset, procureur de la République ne se dit «pas fière de cette enquête», déplore qu’on ne se soit pas donné la peine «d’entendre les témoins dans les DOM-TOM», qu’on se soit arrêtés quand «le mise en cause a reconnu les faits» lors de sa garde à vue.

Faits qu’il nie à la barre. Il plaide aujourd’hui la relaxe. Pour Karline Bouisset, il est important de «faire valoir le statut de victime» de la plaignante. Douze ans après.

Le tribunal rendra son jugement le 19 janvier prochain.

Source: http://www.ladepeche.fr/

 

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