Orphelinats de Jersey | Nouvelle enquête ou étouffoir en règle?
- La Prison avec sursis... C'est quoi ?
- 10/05/2014
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Un policier anglais qui a travaillé sur l’affaire de l’orphelinat de Jersey, Lenny Harper, a publié une lettre ouverte, adressée au sénateur de Jersey Ian Le Marquand, afin de dénoncer la manière dont on a les autorités locales ont interféré dans l’enquête. En parallèle, une nouvelle enquête « indépendante » vient de démarrer, lancée par le parlement de Jersey. Etrange, alors que la justice est censé avoir été rendue.
Lenny Harper, qui a mené le début des investigations concernant les abus commis à l’orphelinat Haut de Garenne, n’a pas apprécié de se faire traiter d’incompétent et de subir une enquête disciplinaire comme son supérieur Graham Powell, qui a été suspendu par Le Marquand et éloigné de l’enquête.
Ian Le Marquand fait partie de cette caste de notables politiciens toute puissante à Jersey. Ancien magistrat, sénateur depuis 2008 et aujourd’hui « ministre » des Affaires intérieures de Jersey. Aujourd’hui, un nouvel appel à témoins est lancé, auprès de tous ceux qui ont été résidents dans les orphelinats de Jersey.
Lenny Harper a été viré en août 2008 de cette enquête. Il faut dire qu’Harper avait parlé des ossements d’enfants, de tortures, de complicités politiques et judiciaires… Il avait dit qu’il serait « transparent » avec les médias, ce qui lui a valu l’inimitié de l’establishment local.
Son remplaçant, un « flic expérimenté » dénommé Mick Gradwell, s’est empressé de dire que tout cela n’était que du fantasme au cours d’une conférence de presse tenue en grande pompe: « Il n’y a pas d’accusations crédibles de meurtre, il n’y a pas de suspect de meurtre », a-t-il dit. Il a démonté tous les détails qu’il a pu démonter dans l’enquête d’Harper. Ainsi, les cellules situées dans les caves étaient devenues des vides sous plancher si bas qu’un adulte ne pouvait pas s’y tenir.
Les victimes ont dénoncé les mensonges de Gadwell, qui n’a eu comme réponse que d’exhiber ses récompenses professionnelles devant les médias du pays.
L’enterrement en règle
L’affaire des ossements n’est toujours pas éclaircie. On a fait plein de fouilles et d’expertises, pour finalement conclure que les fragments étaient trop petits pour être expertisés. Et même avec le carbone 14, impossible de dater les ossements plus précisément qu’entre 1650 et 1950. Mais, pile avant la période couverte par l’enquête, évidemment. A un moment, les médias ont titré sur les restes de cinq corps d’enfants qui venaient d’être retrouvés.
Mais après des mois à décrédibiliser les faits, les successeurs d’Harper ont quand-même du reconnaître qu’on avait bien retrouvé les fragments d’au moins trois corps humains (dont un tibia d’enfant) et des dents de lait d’enfants provenant d’entre 10 et 65 enfants de tous âges. On n’a par contre jamais su expliquer comment ces restes s’étaient retrouvés là. Ni pourquoi il y avait d’importantes traces de sang dans une baignoire située dans cette cave.
Haut de la Garenne a été fermé en 1986 en tant qu’orphelinat. Plus de 200 anciens résidents de cet orphelinat ont dénoncé des abus, viols et tortures qui y ont été commis durant toute son existence par des membres de l’équipe et par des « visiteurs ».
A plusieurs reprises depuis les années 60 au moins, des membres du personnel ou d’ancien résidents de Haut-de-la-Garenne ont tenté de dénoncer qu’il s’y passait, mais rien ne s’est passé. Dans deux autres orphelinats de l’île, des membres du personnel ont aussi maltraité et violé des enfants.
Quant aux victimes, quand elles finissaient par avoir le courage de porter plainte, chacune de leur côté,elles se trouvaient face à des murs et les affaires étaient systématiquement étouffées.
En 2007, une enquête est lancée sur des abus commis dans plusieurs orphelinats de Jersey, dont Haut-de-la-Garenne. En décembre 2010, l’enquête est close et seulement huit personnes sont poursuivies et quatre condamnées (voir la page sur l’affaire)[1].
Lenny Harper et Graham Power, les deux flics initialement chargés de l’enquête, ont lancé un appel aux victimes afin de recouper un maximum de témoignages. Ils voulaient coincer ces VIP qui venaient à Jersey se taper des orphelins, et cela « régulièrement ».
L’enquête a été difficile dès le départ, semble-t-il. Lenny Harper a expliqué que les jeunes flics qui voulaient aider les victimes étaient vite bloqués par des supérieurs corrompus.
Quand l’enquête a vraiment dérangé l’establishment local, une campagne de décrédibilisation a été lancée. Comme pour les affaires Dutroux ou Outreau, on a dénoncé les coûts de l’enquête[2], les excavations qui prenaient du temps et ne donnaient soi-disant rien, on a dit que tout cela donnait une mauvaise image de Jersey…
Il y avait aussi un sénateur de Jersey, Stuart Syvret, qui a tenté de secouer le bananier[3], s’est retrouvé mis au ban de la vie politique et a même été envoyé en taule en novembre 2010, pour avoir affirmé sur son blog qu’un rapport secret mentionnait des morts suspectes à l’hôpital de Jersey. Il continue à dénoncer l’étouffement de ce scandale.
Dans ce rapport de la police, il est dit que des enfants ont été tués puis brûlés dans un fourneau afin de faire disparaître les corps. Selon les flics, celui qui a fait enlever ledit fourneau, le directeur du foyer dans les années 60 Colin Tilbrook, savait à quoi il avait servi. De plus, sa fille adoptive a décrit les années d’abus sexuels auxquelles elle a été soumise par Tilbrook.
Finalement, pour l’opinion publique en général, l’affaire s’est bien dégonflée.
Pourtant, il n’en est rien. Déjà, lors de la procédure de 2010, une centaine de victimes ont obtenu des indemnités de plus de 60.000£[4]. Sept personnes sont poursuivies, et trois ont été condamnés pour des viols.
La police disposait de dénonciations de plus de 190 victimes, concernant 150 abuseurs, dont Savile, mais beaucoup n’ont pas subi d’investigations plus poussées. Pourtant, comme l’a dit une victime, résidant de Haut-de-la-Garenne pendant 12 ans, les viols et tortures « survenaient chaque nuit, et arrivaient à tout le monde« . Certains enfants ont même carrément disparu, selon les victimes. Mais comme tous les registres des entrées et sorties de l’orphelinat ont disparu, impossible de vérifier de qui il s’agissait.
Mais, il faut dire que Jersey est une île (90.000 habitants, 250 milliards de livres d’actifs financiers) dans laquelle on a autorisé un certain Roger Holland à se faire élire comme flic en chef en 1992 alors qu’il avait reconnu avoir agressé sexuellement deux gamines, dont une handicapée mentale, à la fin des années 80. Il a été réélu en 1995 et promu en 1997. C’est seulement en 2001 qu’il a fini par être condamné, pour une autre agression, celle d’une fillette, à l’arrière d’un van de police.
On a aussi appris qu’un certain Edward Paisnel, « la Bête de Jersey » qui a terrorisé l’île pendant 11 ans, était un visiteur de Haut-de-la-Garenne. Il passait pour fou « obsédé par le satanisme »[5], prenait les enfants ou les femmes dans leur lit et les violait, mais au même moment il faisait aussi le père noël à l’orphelinat. Il aimait bien les déguisements : pendant ses attaques, il portait un masque et un grand manteau.
Paisnel a finalement pris 30 ans de prison en 1971, pour 13 agressions de femmes et d’enfants.
Rebondissements
Avec l’affaire Jimmy Savile et le flot de révélations qui s’en est suivi, on a eu la confirmation que l’orphelinat était bien devenu un centre d’approvisionnement en enfants. Plusieurs nouvelles victimes de Savile à l’orphelinat de Jersey se sont fait connaitre en 2012.
Lenny Harper a confirmé que Jimmy Savile, pourvoyeur d’enfants pour les VIP, était allé plusieurs fois à Haut-de-la-Garenne, contrairement à ce qu’il a toujours dit[6]. Harper a dit qu’il n’a aucune raison de douter que Savile a violé des enfants dans l’orphelinat.
En 2012, Carrie Modral, présidente du Jersey Care Leavers’ Association (association des orphelins de Jersey) a dit : « C’est très bien que le scandale Savile amène les gens à repenser à ce qu’il s’est passé ici [à Jersey]. Mais pourquoi l’Etat de Jersey admet-il seulement les choses maintenant à propose de Savile ? Parce qu’il est mort et qu’il ne peut pas parler ou balancer les noms des autres pointures. Savile n’était que la pointe de l’iceberg« .
Lenny Harper, quant à lui, a expliqué que plusieurs victimes ont déclaré que les enfants étaient « loués » à des membres de la « yachting fraternity », et à d’autres éminents citoyens. Autrement, le club de yacht du coin et leurs copains utilisaient les services de cet orphelinat, sous le prétexte de sorties récréatives[7]. Mais durant ces sorties, les enfants étaient sauvagement abusés et souvent violés.
Quand ils avaient le malheur de se plaindre, ils étaient à nouveau frappés par l’équipe de l’orphelinat et enfermés dans des cellules. Cellules qui, bien évidemment, n’existent pas officiellement. Une victime a dit que quand il parlé des viols subis dans l’orphelinat à son psychiatre, celui-ci lui a répondu que s’il en reparlait il irait en hôpital psychiatrique.
Ce sont les personnalités locales qui facilitaient les contacts pour Savile et les autres VIP amateurs d’enfants. Selon une victime, le lien entre la pédophilie à Jersey et les célébrités était l’Opera House de Jersey, justement là où un acteur de série TV a violé deux enfants dont l’un venait de Haut-de-la-Garenne.
Un flic a dit à la presse que ses supérieurs couvraient tout car beaucoup de membres du réseau pédophile basé à Jersey et à Islington sont des gens puissants. Parmi eux, des aristos, des curés, des responsables des services sociaux, et bien sur ils ont des amis flics, tant qu’à faire. Les enquêtes des jeunes flics étaient toujours classées.
Le nom de Savile est apparu dans l’enquête dès 2004. D’anciens pensionnaires des années 70, filles ou garçons, ont dit avoir été violés par le présentateur de Top of the Pops. En 2008, Savile était encore vivant et les enquêteurs de l’affaire de Jersey se sont penchés sur les actes qu’il avait commis à Jersey. Bien qu’il ait toujours nié y avoir mis les pieds, on disposait de preuves depuis longtemps.
D’après une de ses victimes, Savile visitait aussi d’autres orphelinats de l’île régulièrement. A chaque fois, il venait sous le prétexte d’actions de charité.
Deux des abuseurs de cette femme ont été condamnés, et faisaient partie du personnel du foyer. Savile est mort, une autre star court toujours, de même qu’un autre, occupant un poste à responsabilités à Jersey [8].
Toutefois, Savile n’était pas le plus sadique de tous les visiteurs du home.
Une autre star a été citée par plusieurs victimes : l’acteur Wilfrid Brambell de la série Steptoe and Son. L’un des enfants qu’il a violés dans un opéra de Jersey venait de Haut-de-la-Garenne.
Wilfred Krichefski, un politicien de Jersey, a été identifié par des victimes de Haut-de-la-Garenne. Il y venait souvent pour violer des enfants, depuis au moins le début des années 60 jusqu’à sa mort en 1974. Il a été le premier directeur de la télé publique de Jersey.
Mais surtout, le nom de Ted Heath, ancien premier ministre de 1970 à 1974, et de son yacht le Morning Cloud, ont été cités par des victimes.
Ted Heath, j’en ai déjà parlé à moult reprises puisqu’on le retrouve à Elm Guest House, au Kincora Boys Home à Belfast et dans les orphelinats du Pays de Galles. Dès le début de sa carrière, Heath s’était fait prendre avec des mineurs dans les toilettes publiques, et les flics de Londres lui avaient dit de se faire plus discret car il serait ensuite trop facile de le faire chanter. Ce qui n’a pas manqué : les anglais lui reprochent encore d’avoir vendu son pays à l’Europe.
Bref, Heath était un visiteur régulier de Jersey, et en particulier de l’orphelinat Haut-de-la-Garenne. Il y a un témoin qui a vu Savile amener des garçons à bord de son yacht pour des virées durant le week-end.
Heath était un sataniste très élevé dans la hiérarchie, cité dans une liste sortie récemment, mais aussi par divers témoins. Selon un certain Michael Shrimpton (et d’autres témoignages), Ted Heath était même un meurtrier d’enfants, adeptes des « sacrifices ».
Les connexions
Nicholas Rabet était éducateur à Haut-de-la-Garenne, puis il a exercé son art à Islington, un arrondissement de Londres où les 12 orphelinats ont connu des scandales d’abus sexuels dans les années 70 et 80. Là, Rabet a été durant 15 ans superintendant des orphelinats, sous la supervision de Margaret Hodge[9], devenue la toute première « ministre de l’Enfance », nommée par Tony Blair.
Régulièrement, Rabet emmenait des enfants des orphelinats d’Islington en camping à Jersey. Un travailleur social natif de Jersey qui travaillait à Islington a organisé la plupart des voyages. Cette information a été communiquée à la police, mais rien n’a bougé.
Il a quitté l’Angleterre en 1995, dès que son nom a été cité dans la presse, mais il a été condamné en Thaïlande en 2006 pour avoir abusé une trentaine de garçons à Pattaya[10], le paradis des pédos. Il attirait des gamins chez lui pour les violer et les payait s’ils ramenaient d’autres victimes.
En 1995, la presse l’a mentionné quand l’affaire des orphelinats d’Islington a commencé à faire des vagues. A cette époque, il avait ouvert sa propre structure d’accueil dans la campagne, dans une grande propriété léguée à Rabet par une riche veuve. Pourtant, à l’époque il avait déjà essuyé des accusations de pédophilie, et était en contact avec des pédophiles condamnés.
Les enfants venaient dans cette espèce de lieu de vie pour y découvrir la vie, un peu comme pour l’Ecole en Bateau.
Lors de cette enquête, on a « oublié » d’entendre les victimes d’Islington. Quant à rechercher d’autres victimes, n’y pensons même pas. Pourtant, les enquêteurs et la justice disposaient de nombreuses photos saisies chez Rabet et Hocquart.
Rabet s’est suicidé peu avant son procès en Thaïlande, tout comme son collègue Neil Hocquart qui s’est suicidé en 1991. Hocquart a été coincé pour avoir violé des enfants, dont un garçon rencontré dans le foyer de Rabet où il venait souvent (il en avait les clés et y avait investi 13.000£), et pour possession de pédopornographie. Un des collègues de Hocquart a aussi disparu durant les investigations, et certains pensent que Rabet et lui faisaient partie du même réseau pédophile que Sidney Cooke, l’ex premier ministre amateur des orphelinats de Jersey Edward Heath, l’agent double Anthony Blunt ou encore Jimmy Savile et Cyril Smith. Des voyages étaient organisés jusqu’aux Pays-Bas où on pouvait violer des mineurs à peu près tranquillement.
Quatre anciens membres du personnel des orphelinats d’Islington ont été condamnés pour avoir commis des abus dans ces orphelinats, et d’autres ont été condamnés par la suite, généralement pour d’autres affaires.
Mais on sait qu’il y avait des membres du personnel pédophile dans chacun des 12 orphelinats publics d’Islington à cette époque, et que cela n’étonnait personne de voir des adultes défiler la nuit dans les dortoirs.
Les enquêteurs comme Lenny Harper ou la journaliste Eileen Fairweather, par exemple, estiment que le réseau d’Islington était relié à celui de Jersey. Bien sûr, il a été hors de question pour les autorités qu’on pousse les recherches vers ce réseau, qui comprenait aussi des VIP, protégés par des flics.
Ce réseau d’Islington était aussi relié à celui de Sidney Cooke, responsable de plusieurs meurtres d’enfants, mais condamné pour l’un d’eux seulement, celui de Jason Swift en 1985[11]. Un certain nombre d’enfants ont en effet disparu dans le secteur de Cooke ou à Londres, sans qu’on ne sache ce qu’il leur est arrivé.
En outre, une association qui vient en aide aux survivants d’abus rituels a diffuse récemment une liste de membres d’un réseau pédo satanique d’élite. Parmi les noms cités, suite à différents témoignages de victimes ou de complices repentis, il y a Cyril Smith, Ted Heath, Margaret Hodge, mais aussi une certaine Patricia Thornton.
Pendant plus de 20 ans, Patricia Thornton a été infirmière à Haut de la Garenne, et elle y a même exercé des responsabilités, jusqu’à son départ en 1973. Mais, elle a déclaré que selon elle, il ne s’y était jamais rien passé de grave, du moins quand elle y était, du début des années 50 à 1973. En 1996, Thornton a reçu une médaille pour services rendus par la Reine d’Angleterre, probablement parce qu’elle n’a cessé de répéter dans les médias qu’il ne s’est rien passé à Haut de la Garenne[12].
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Pour conclure, je dirais que je serais très surprise que cette nouvelle investigation remonte jusqu’en haut de la pyramide de vice et de corruption qui a fait tant de victimes parmi les enfants les plus vulnérables de Jersey. Il y a de fortes chances pour que cette nouvelle enquête ne serve qu’à faire patienter encore les victimes, qui continuent à demander justice.
[1] Parmi elles, Michael Aubin, qui a admis des viols dans les années 70 quand il était résident à Haut-de-la-Garenne, Gordon Claude Wateridge, condamné pour « agressions sexuelles », le couple Jordan
[2] Il ya eu un rapport détaillé sur les coûts jugés énormes de cette enquête. On a juste oublié que le nombre de victimes est lui aussi impressionnant.
[3] Mis au courant des faits lorsqu’il était ministre de la Santé et sénateur, il a été viré dès qu’il a voulu soulever la question au Parlement.
[4] Et encore, les victimes ont du se regrouper pour porter plainte à Londres, parce que la procédure leur a été refusée à Jersey.
[5] Apparemment, il disait être un disciple de Gilles de Rais et faire partie d’un culte satanique secret sur l’île, dont des « gens importants » étaient également membres. Chez lui, on a retrouvé tout l’attirail du parfait sataniste.
[6] Il a même menacé de poursuivre les médias qui auraient eu l’envie d’affirmer cela.
[7] Plusieurs victimes ont parlé des « yachtmens », et de leurs bateaux luxueux dans lesquels se déroulaient les sévices.
[8] Malgré qu’Harper l’ait arrêté pour deux autres viols d’enfants, ce type est resté fonctionnaire et haut placé à Jersey. D’après Harper, quand les excavations ont commencé dans les caves de l’orphelinat, ce type est arrivé, demandant à descendre pour chercher un truc qu’il y avait oublié il y a longtemps. Apparemment, ce type est l’un de ceux qui font le plus peur aux victimes. Il leur a d’ailleurs fait comprendre qu’il était protégé. « S’il tombe, il fait tomber le gouvernement à cause de ce qu’il savait sur d’autres personnes » de Jersey, a expliqué Carrie Modral.
[9] Hodge a été avertie à plusieurs reprises des abus qui avaient lieu dans les orphelinats publics de sa ville, mais elle a fermé les yeux. Elle a même insisté pour que la police close une enquête concernant ces abus. En outre, elle a tout fait pour décrédibiliser publiquement les victimes qui parlaient. Finalement, elle a du s’excuser en 2003.
[10] En réalité, Rabet avait des gamins chez lui tous les jours et il était depuis 11 ans, donc on peut estimer que le nombre de ses victimes dépasse largement la centaine. La police parlait de 300 victimes probables.
[11] Jason Swift était un gamin de 14 ans passé par les orphelinats d’Islington. On a dit qu’il se prostituait, alors qu’il était censé être protégé par les services sociaux. Il aurait été tué par Sidney Cooke et d’autres pédophiles au cours d’une partouze.
[12] Pourtant, c’est bien pour des faits commis lorsqu’elle était à Haut-de-la-Garenne qu’un certain Gordon Claude Wateridge a été condamné en janvier 2008. Il a été reconnu coupable des agressions sexuelles commises sur des mineures entre 1969 et 1979.
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