Vendée | 10 ans pour viol sur mineure

non

Incarcéré trois jours après la dénonciation. Quand on veut…
Après deux jours de procès devant la cour criminelle de la Vendée, Sylvain Guittonneau a été condamné à dix ans de réclusion criminelle, ce mardi 13 mai 2025. Reconnu coupable du viol de la fille de sa compagne, alors âgée de 13 ans, son ambiguïté a tranché avec l’authenticité de la victime.

Après deux jours de procès devant la cour criminelle de la Vendée, Sylvain Guittonneau, 39 ans, a été condamné à dix ans de réclusion criminelle pour le viol d’une adolescente de 13 ans,

« Un meurtre psychique. Depuis deux ans que j’observe cette adolescente, plus que je ne l’entends, cette définition prend tout son sens », souffle Emmanuelle Pichodo, l’avocate de la victime.

Face à une victime sans fard, l’ambivalence de l’accusé n’a fait que s’exacerber.

Elle, « l’adolescente introvertie », qui s’était confiée à l’infirmière scolaire grâce à une amie. Qui n’avait pas pu dire ce que lui avait fait subir son agresseur, mais avait pu l’écrire à sa grand-mère.

Qui avait hésité à dénoncer les faits par peur que sa mère, alcoolique, « se suicide » si son compagnon partait en prison.

Elle a semblé souffrir toute l’audience.

« Quelques jours après les faits, elle parlait de cauchemars et de pensées intrusives. Il y avait un fort retentissement psychologique », estime le médecin légiste.

Tout au long de l’instruction, et pendant une partie du procès, Sylvain Guittonneau a pourtant rejeté la faute sur l’adolescente.

Allant jusqu’à inventer des « discussions sexuelles » avec des garçons sur les réseaux sociaux. Ou encore l’utilisation des « sex-toys » de sa mère.

Dans sa plaidoirie, son conseil a même insisté sur le fait « qu’il avait confondu la mère et la fille » à son réveil sur le canapé.

« La vérité est difficile à entendre », ose Mayeul de Saint-Seine, avocat de la défense.

Des « aveux de circonstances »

Gwenaëlle Coto, l’avocate générale, ne l’a pas entendu de cette oreille.

«Il a parlé de pulsion, mais au vu de ce que dit la psychologue, on peut se demander s’il n’attendait pas le bon moment pour passer à l’acte. Je ne sais pas s’il y a une vraie reconnaissance des faits. »

L’avocate de la partie civile va même jusqu’à évoquer des « aveux de circonstances ».

Pourtant, l’accusé avait reconnu le viol dès le stade de la garde à vue. En réalité, tout avait été vite dans cette affaire.

Entre l’arrivée de la victime au domicile de sa mère et le viol de son compagnon, il s’écoule quinze jours. C’était un samedi.

Lundi, elle dénonce les faits à l’infirmière de son collège. Le jour même, un signalement est envoyé à la procureure. Le lendemain, les gendarmes convoquent la grand-mère et la fillette.

après la dénoc« Je tiens à souligner l’importance de la réactivité de tous les professionnels : infirmière, procureure, enquêteurs, France victime », rappelle d’ailleurs Emmanuelle Pichodo.

Trois jours plus tard, l’accusé était incarcéré.

« Celui qui se voyait le sauveur est devenu violeur »

Mais jusqu’au dernier jour, son absence de remise en question a pesé sur la décision des magistrats.

Tout comme l’inquiétant portrait dépeint par les experts. Celui d’un « homme dangereux » qui a « glissé peu à peu dans la folie ». « Celui qui se voyait le sauveur est devenu le violeur », résume l’avocate générale.

En plus de ses dix ans de réclusion criminelle, Sylvain Guittonneau a été condamné à cinq ans de suivi sociojudiciaire.

À sa sortie de prison, il aura notamment l’interdiction de paraître en Vendée et d’entrer en contact avec la victime, sa mère et sa grand-mère.

Un moyen d’aider la victime à se reconstruire avec plus de sérénité.

Source(s):