
Meaux | Un prof de lycée condamné pour corruption de mineur
- La Prison avec sursis... C'est quoi ?
non
- 04/05/2025
- 08:07

Il ne reviendra pas faire cours au lycée Coubertin de Meaux, ce lundi.
Il n’y reviendra d’ailleurs jamais, puisqu’il n’a plus le droit d’exercer une activité impliquant un contact habituel avec des mineurs pendant dix ans.
« La lecture de ces messages me fait honte, j’ai du mal à les affronter » : ce professeur habitué à délivrer son savoir devant des élèves n’en menait pas large à la barre du tribunal correctionnel de Meaux, devant lequel il a été jugé pour corruption de mineur.
La voix basse, le visage rouge et les mains jointes devant lui, le quinquagénaire a tenté d’expliquer pourquoi — et comment — il s’est permis d’envoyer des messages particulièrement salaces à une de ses élèves, une adolescente âgée de seulement 14 ans.
L’heure étant avancée, la classe de collégiens venue assister à l’audience avait fini par quitter la salle.
La présidente Cécile Lemoine ne s’est pas privée de lire les messages envoyés à la jeune fille via le réseau social WhatsApp :
« Tu m’as fait bander toute la soirée. Tu m’embrasserais ? Des caresses ? Un baiser ? »
Si l’enseignant a été placé en garde à vue en février dernier, c’est grâce au signalement effectué par une CPE (conseillère principale d’éducation), informée d’« interactions pour le moins inadaptées » entre le quinquagénaire et une de ses élèves de seconde.
L’enseignant avait rapidement été suspendu.
La lycéenne, fragile psychologiquement, pensait avoir noué une relation « amicale » avec son professeur.
« Dans mon déni, je pensais l’aider »
Mais en guise d’aide, il lui avait très rapidement posé des questions focalisées sur la sexualité, dans des messages très crus, échangés le soir comme le week-end.
La jeune fille ne savait que répondre.
Tandis que ses parents ignoraient le contenu de ces messages, où il était question de « la faire jouir » et de pratiquer des « jeux de soumission et de domination ».
À l’audience, le prévenu a évoqué « une vanité masculine flattée » :
« On a noué la conversation, je n’étais pas insensible à cette jeune fille ».
La présidente Cécile Lemoine l’a immédiatement recadré :
« Vous étiez dans une relation asymétrique.Elle avait 14 ans, c’était votre élève. Il n’y a rien qui va dans cette histoire. Elle était extrêmement vulnérable. On se demande si vous ne l’avez pas ciblée. »
Les explications du père de famille, divorcé, n’étaient pas toujours fluides :
« Il y avait des sentiments et du désir. Je me suis imaginé que ce n’était pas grave, parce qu’il n’y a pas eu de relation physique. »
Ses toutes premières déclarations devant les policiers ont démontré une certaine inconséquence.
« Je me suis rendu compte de la gravité des faits lors du deuxième jour de garde à vue. Ce sont des violences insupportables que je lui ai fait vivre. Dans mon déni, je pensais l’aider. J’ai peut-être contribué à son malheur ou à son malaise », a bredouillé l’enseignant.
La magistrate se demandait si le prévenu vivait « dans une grotte », eu égard aux multiples affaires de viols et de pédocriminalité médiatisées ces dernières années :
« On n’arrête pas d’en parler. Vous vivez sur la même planète que nous ? À quel moment vous ne percutez pas ? »
Une « figure d’autorité » agissant comme « un prédateur », selon le parquet
Pour l’avocate de la mineure, l’enseignant a « exploité la détresse de cette enfant pour assouvir son besoin ou son envie ».
Et Me Flora Maillard de se demander :
« Jusqu’où les choses auraient-elles pu aller ? »
La lycéenne — qui n’assistait pas à l’audience — est aujourd’hui en grande détresse.
Un médecin a évalué l’ITT pénale (incapacité totale de travail) à dix jours, eu égard aux conséquences considérables : peur, troubles du sommeil, scarifications, chute des résultats scolaires, absentéisme car tout le lycée a eu vent de l’affaire.
La substitute du procureur Myriam Khouas n’a pas minimisé le « cheminement » du prévenu ainsi que sa « démarche volontaire pour essayer de comprendre son passage à l’acte ».
Toutefois, estimant que cette « figure d’autorité » avait agi comme un « prédateur », elle a requis deux ans de prison, dont un ferme à effectuer sous bracelet électronique, avec interdiction d’exercer une activité en lien avec des mineurs pendant dix ans.
Des réquisitions suivies par les juges, qui n’ont toutefois pas prononcé de suivi sociojudiciaire, comme elle l’avait demandé.
L’avocat de la défense, Me Aminou Bouba, a quant à lui insisté sur l’évolution de son client, accessible selon lui à une peine de sursis probatoire et « conscient des dégâts » sur la victime.
Source(s):
Les articles en liens


Conflans-en-Jarnisy | Un homme écope de 6 mois de sursis pour prostitution de mineure

Bayeux | 6 mois de prison avec sursis pour un homme ivre qui a agressé des jeunes en colonie de vacances
