
Paris | Un animateur de maternelle suspendu suite à des suspicions de violences sexuelles
- La Prison avec sursis... C'est quoi ?
non
- 20/04/2025
- 11:57
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Il y a ceux qui ont dénoncé les faits mercredi.
Ceux qui ont découvert vendredi que leur enfant était concerné.
Et ceux qui tremblent aujourd’hui à l’idée que leur progéniture fasse partie des victimes sans l’avoir dit.
En tout cas, les parents de l’école maternelle Alphonse-Baudin à Paris (XIe), située dans le quartier Saint-Ambroise, vivent tous un week-end cauchemardesque.
Mercredi 9 avril, comme nous l’a indiqué le maire (PS) François Vauglin, deux familles ont fait part d’agressions sexuelles infligées à leur enfant par le même animateur périscolaire.
Le jeune homme a aussitôt été suspendu.
Deux jours plus tard, lors d’une réunion extraordinaire à laquelle ont participé une centaine de personnes à l’école, deux autres parents ont fait état de violences sexuelles dont aurait été victime leur enfant.
Une maman a évoqué un viol, confié par sa petite fille une heure avant la réunion.
Une autre parent d’élève a assuré qu’elle avait dénoncé une agression sexuelle en septembre 2024 sans que cela occasionne des poursuites.
« Cela part dans tous les sens sur le groupe des parents »
Combien de plaintes ont été déposées ?
« Les représentants des parents nous ont parlé de quatre plaintes », précise le maire du XIe.
Un chiffre que nous ne sommes pas en mesure de confirmer.
D’après la même source, la Brigade de protection des mineurs, le service spécialisé de la police judiciaire parisienne, a été saisie.
On ignore si l’animateur a déjà été entendu.
Contacté ce dimanche matin, le parquet ne nous a pas répondu.
« Il faudrait qu’on fasse vraiment la part des choses parce que ça part dans tous les sens sur le groupe des parents, lâche une maman. On parle de dix plaintes et d’un autre animateur concerné. On ne sait plus où on en est. »
« Le 9 avril, le directeur de l’école nous a informés que deux familles lui avaient fait part de suspicions d’attouchements sexuels », recadre le maire.
Une première réunion s’est tenue vendredi midi avec six représentants des parents.
C’est à ce moment-là que le chiffre de quatre plaintes a été évoqué.
Le soir, avec tous les parents et en présence de deux psychologues dépêchées pour l’occasion, le ton est monté.
« Une maman a rappelé qu’elle était allée voir le directeur de l’école en septembre car l’animateur en question avait touché le sexe de son fils pour soi-disant l’aider à faire pipi. Le directeur lui a répondu de s’adresser au service périscolaire. »
Tout le service animation est en effet géré par la municipalité et non par l’école.
« La responsable du périscolaire à Alphonse-Baudin, qui n’était pas présente à la réunion de vendredi soir, a répondu à la maman que son fils devait confondre car il était alors question d’apprendre aux enfants à tenir un stylo. L’animateur a été transféré des petits aux moyens. »
Interrogé sur ce signalement, le maire n’était pas au courant.
Un contexte tendu avec le service périscolaire
D’après un parent, l’animateur en question travaille depuis avril 2024 dans cette maternelle qui compte plus de 120 élèves.
« Une de ses collègues m’a dit qu’il avait toujours des enfants dans les bras ou sur les genoux alors que même les femmes évitent de se retrouver dans des situations comme celle-là », souffle une maman.
« Il faut être très prudent dans ce genre d’affaire et rappeler la présomption d’innocence, tempère un policier spécialisé. Les parents ont peur mais à la fin, on peut se retrouver avec quelqu’un jeté en pâture pour rien. Il est plus sage d’attendre. »
La situation est en tout cas d’autant plus tendue que ces révélations interviennent dans un contexte où les parents ne cessent de dénoncer des dysfonctionnements au sein des ateliers périscolaires.
« Depuis plusieurs mois, les enfants pleurent tous les jours pour ne pas aller au goûter (les activités périscolaires se tiennent sous forme d’ateliers de 16h30 à 18h30 et le mercredi après-midi), souligne une maman. Avec ce qu’on vient d’apprendre, on se pose forcément la question de savoir si cela n’a pas un lien. »
Toute une liste de reproches avait été envoyée par les parents délégués aux responsables.
Parmi les points dénoncés, « un animateur qui se promène seul dans l’école avec un enfant parce que l’enfant a du chagrin ».
S’agit-il du même animateur ?
On ne sait pas.
« Le contexte avec le périscolaire est dégradé, convient le maire. Les parents nous ont effectivement signalé des problèmes avec la responsable. Nous étions en discussion. »
Rien à voir avec les faits de violences sexuelles dénoncés ?
C’est possible.
« En tout cas, souffle la maman d’une petite fille, les vacances viennent à peine de commencer et on appréhende déjà la reprise. »
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