Caen | Un pédocriminel multi-récidiviste de 66 ans condamné à seulement 10 mois de prison ferme

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Un pédocriminel à la personnalité « perverse, toute-puissante, dominatrice et manipulatrice »
Un sexagénaire, déjà condamné pour viol et agressions sexuelles, a été jugé, jeudi 5 décembre 2024, pour avoir importuné deux jeunes hommes à Caen et à Hérouville Saint-Clair.

Michel *, un multi-récidiviste de 66 ans, condamné à 10 mois de prison ferme pour avoir importuné deux jeunes hommes à Caen et à Hérouville Saint-Clair.

À l’audience correctionnelle de jeudi 5 décembre du tribunal judiciaire de Caen, deux dossiers concernent Michel*, un homme de 66 ans.

Il a comparu pour harcèlement, entre mars et avril 2024 à Caen, ainsi que pour « envois réitérés de messages malveillants », de juillet 2023 à février 2024 à Hérouville-Saint-Clair.

Jeudi 28 mars 2024, Michel aurait abordé Tom* ( 25 ans) dans une boulangerie de la presqu’île de Caen.

Il se serait présenté comme étant gay et photographe, désirant faire des photos de lui.

« C’était quelqu’un d’atypique qui m’a mis mal à l’aise, a raconté Tom, à l’audience. Il m’a tout de suite demandé mon orientation sexuelle. Il m’a aussi demandé mon numéro de téléphone. Je ne lui ai pas donné, mais comme je ne voulais pas de confrontation, j’ai pris le sien. »

Dès l’après-midi, l’ayant suivi, Michel aurait demandé à des élèves des Beaux- arts, l’école située non loin de là, s’ils ne connaissaient pas « un gay qui s’appelle Tom » .

Il serait venu à plusieurs reprises, pour aller aux WC, pour attendre dehors…

À la barre du tribunal, le prévenu conteste avoir demandé son numéro au jeune homme.

« Je lui ai juste donné le mien pour qu’il soit libre de m’appeler » , assure- t- il.

Ensuite, s’il est entré dans l’école, c’était « pour soulager une envie pressante » . Et s’il y est retourné, c’est qu’il avait « oublié sa bague sur le lavabo » .

Michel finit toutefois par déclarer :

« J’étais inquiet qu’il ne m’appelle pas, il aurait pu égarer mon numéro. »

Le 3 avril, la directrice de l’école appelle la police, car Michel aurait réclamé Tom en s’énervant et en criant.

Le jeune homme, toujours en alerte, est sujet à des crises d’angoisse et un traitement anxiolytique transitoire lui a été prescrit ainsi que deux jours d’ITT.

Un autre jeune avait subi ses avances

Quelques mois plus tôt, en juillet 2023, Michel avait abordé Kevin*, un jeune homme de 20 ans qui travaille chez un fleuriste à Hérouville Saint-Clair.

Il l’aurait trouvé charmant au point de vouloir le photographier.

Kevin aurait accepté, serait allé chez lui et aurait subi des avances. Ils se seraient revus et par la suite, le jeune homme aurait reçu de nombreux appels et messages. Plus de 70 au total, pour la plupart menaçants. Au point que Kevin aurait appelé la police à deux reprises.

Traitement hormonal

Le parcours judiciaire de l’homme, qui débute en 1978, est particulièrement lourd : coups et blessures volontaires, incitation de mineurs à la débauche, attentats à la pudeur avec violence.

Les assises d’Indre-et-Loire l’avaient condamné à 28 ans de réclusion pour viol en réunion.

À la suite de quoi, il aurait encore commis deux agressions sexuelles, dont une sur personne vulnérable.

En 2017, il a été placé sous surveillance électronique mobile, de façon à surveiller ses déplacements.

Depuis quatre ans, un traitement injectable a été mis en place afin d’inhiber sa libido….

Mandat de dépôt à l’audience

L’expert psychiatre a diagnostiqué une personnalité « perverse, toute-puissante, dominatrice et manipulatrice » , se présentant comme une victime, quitte à réécrire l’histoire par des plaintes et des lamentations.

Malgré les sanctions et un traitement hormonal, il éprouve toujours de l’attirance pour les jeunes hommes.

Sa dangerosité étant manifeste, il existe un risque de réitération, selon l’expert.

Le tribunal l’a condamné à une peine de dix mois de prison ferme avec mandat de dépôt à l’audience. Il devra aussi verser 1 500 euros à Tom pour son préjudice moral.

*prénoms d’emprunt

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