Coutances | Condamné pour agression sexuelle sur mineure trente ans après les faits
- La Prison avec sursis... C'est quoi ?
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- 19/01/2025
- 09:23
Cette dernière, traumatisée, qui avait le choix entre « vivre et ne pas vivre », a fini par choisir, en 2012, «de vivre » en dénonçant les faits.
Il aura encore fallu attendre une douzaine d’années avant que l’auteur des faits soit renvoyé devant les juges.
« J’ai très honte. Si c’est possible, je demande pardon », a déclaré le prévenu, 73 ans, sous contrôle judiciaire, devant le tribunal correctionnel de Coutances, ce mercredi 13 novembre.
Il répondait de faits d’agression sexuelle sur mineure commis entre 1995 et 1998, à plusieurs reprises sur une fillette, âgée à l’époque de 9 à 12 ans.
L’homme, célibataire, était à l’époque le fils d’une voisine de la mère de la fillette, et s’occupait d’elle en l’emmenant à la plage, à la piscine, au bowling.
On lui reprochait des caresses sur sexe, des pénétrations digitales, notamment, en voiture, lors de ces sorties.
« J’étais déconnecté, à côté de mes pompes », répète le prévenu, comme un leitmotiv.
Il élude les questions embarrassantes, notamment sur des photos suggestives, « malsaines », selon l’avocat de la plaignante, ou les bonbons ou cadeaux qu’il lui offrait, ou le non-lieu évoqué par la présidente pour d’autres faits de viol, en assurant ne pas s’en souvenir, ou « ne plus s’en souvenir ».
La victime assure quant à elle qu’elle en a conservé un fort ressentiment psychologique.
Le septuagénaire reconnaît n’avoir jamais eu aucune relation sexuelle au cours de sa vie, avouant même son impossibilité d’érection depuis toujours.
Selon l’expertise, l’homme se croit rejeté par les femmes et en a peur.
Préférant les jeunes filles, « il vit dans un stade infantile ».
Il est suivi pour ses troubles de schizophrénie dysthymique.
Le procureur de la République a requis à son encontre la peine de cinq ans d’emprisonnement, dont trois ans ferme.
« Cela fait presque trente ans. Cela peut créer une discordance. Mais il faut reconnaître son altération pathologique et psychologique »
Le septuagénaire, au casier judiciaire vierge, a finalement été condamné à trois ans de prison, dont deux ans avec sursis probatoire de deux années avec soins psychologiques et psychiatriques, interdiction de contact avec la victime et les mineurs.
La peine d’un an ferme a été aménagée sans délai sous surveillance électronique.
Son nom sera inscrit au Fichier judiciaire automatisé des auteurs d’infractions sexuelles (Fijais).
Le tribunal a ordonné une expertise psychologique de la victime, avant l’audience sur intérêts civils du 20 mai 2025.
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