Saint-Malo | Un récidiviste condamné pour détention de plus de 6000 fichiers pédopornographiques

Il avait déjà avait été condamné en 2011 pour avoir agressé sexuellement son neveu.

Tout au long des débats, le célibataire de 44 ans, convoqué par le tribunal correctionnel de Saint-Malo (Ille-et-Vilaine), jeudi 7 novembre 2024 répétera cette phrase pour répondre à toutes les questions du tribunal.

” Je n’aurais jamais dû aller sur des sites comme ça. “

Ce qui finit par irriter la procureure.

” On est en face de quelqu’un qui n’a pas conscience de la gravité des faits qui lui sont reprochés. “

Le 18 décembre 2023, des policiers de Rennes perquisitionnent un logement dans une commune du pays de Saint-Malo.

Ils ont été contactés par une fondation pour la protection de l’enfance, à la suite d’un signalement du moteur de recherche Google

Une première condamnation en 2011

Les enquêteurs, après avoir saisi deux tablettes, un ordinateur et trois disques durs externes découvriront 1 215 téléchargements pour un total de plus de 6 000 fichiers illicites : des vidéos à caractères pédopornographiques, des photos d’enfants ou d’adultes nus, des photos de bébés, voire de nourrissons, pas toutes pédopornographiques. Ainsi que des dessins pornographiques mettant en scène des adultes et des enfants.

En essayant de comprendre les raisons pour lesquelles cet agent d’entretien, déjà condamné en 2011 pour une agression sexuelle sur un de ses neveux, a téléchargé autant de fichiers, pour ” ne les regarder qu’une seule fois “, le tribunal se retrouve en face d’un homme qui parle davantage de son mal-être :

” Je suis gay. J’aurais aimé être comme tout le monde, hétéro. J’aimerais juste avoir un logement, et aller dans les parcs d’attractions, pour les grands 8. “

« C’est inquiétant pour l’avenir »

Il réside toujours au domicile de son ex-compagnon, qu’il considère désormais comme un ami. Il n’estime pas être addict à la pédopornographie.

” Non, car j’ai totalement arrêté depuis mon arrestation l’année dernière. J’ai tenu ma promesse. “

Pour autant, la procureure s’interroge.

” J’ai du mal à comprendre qu’avec une condamnation avec une mise à l’épreuve pendant trois ans, on n’ait pas d’explications et de remise en question. C’est inquiétant pour l’avenir. “

Pour son avocat, Me Pierre Stichelbaut :

” qu’est-ce que vous voulez qu’il vous dise ? Depuis qu’il est tout jeune, il se sent différent des autres. Il est frustré de ne pas vivre sa sexualité. Malgré lui, il est attiré par les enfants. “

Le tribunal le condamne à trois ans de prison dont deux assortis d’un sursis probatoire d’une durée de trois ans avec une obligation de soins.

Il écope d’une interdiction définitive d’exercer toute activité avec des mineurs.

Source