Conflans-Sainte-Honorine | Puceau désociabilisé il collectionnait les vidéos de viol d’enfant

C’est un homme au « cerveau pornifié» , dont le plaisir passait avant la souffrance d’autrui, que jugeait ce mercredi 6 novembre le tribunal correctionnel de Versailles.

Âgé de 33 ans, il a été condamné à deux ans de prison, dont douze mois avec sursis probatoire renforcé, pour avoir importé, visionné et partagé des fichiers pédopornographiques.

Cet habitant de Conflans Sainte-Honorine au casier judiciaire jusqu’alors vierge en détenait précisément 29 587 sur son ordinateur, saisi par les enquêteurs.

Il a été un contributeur actif des plateformes d’échange de vidéos sordides du Darkweb, la face cachée d’Internet.

Son adresse IP a été identifiée, parmi d’autres, par des gendarmes spécialisés de la Section de recherches de Versailles et transmise au parquet qui a diligenté des investigations.

C’est ainsi que dans le courant de l’année, cet économiste de la construction, employé d’une entreprise familiale, a été placé en garde à vue.

Il achetait du contenu sur le Darkweb

L’examen de son matériel numérique a mis au jour des scènes insoutenables.

« Il s’agit d’enfants pratiquant des fellations ou se faisant pénétrer. Ce n’est pas parce que ce sont des images sur un écran que ces actes n’existent pas », a tenté de lui faire prendre conscience la présidente du tribunal.

La plupart de ces contenus, qu’il payait parfois pour obtenir, semblent avoir été filmés dans des pays lointains.

Lors de ses auditions, ce trentenaire rondouillard a reconnu avoir commencé à nourrir des fantasmes déviants à l’âge de 24 ans, seul dans sa chambre d’étudiant de Montpellier (Hérault).

« Je fréquentais à l’époque un forum où il y avait du porno adulte, puis je suis venu petit à petit aux enfants », a-t-il confié du bout des lèvres, pâle comme un linge, à la barre du tribunal.

Aucune empathie pour les enfants selon le psychologue

La psychologue qui l’a examiné en garde à vue a relevé qu’il n’éprouvait pas la moindre empathie pour ces mineurs, parfois très jeunes, violés pour satisfaire sa « curiosité » plus que malsaine et celle de dizaines de milliers d’autres pédocriminels à travers le monde.

La substitute du procureur, craignant de le voir passer un jour du réel au virtuel, avait requis une peine de douze mois de prison à purger sous bracelet électronique, soulignant qu’il contribuait à sa manière à « un trafic international ».

Victime d’inceste dans son enfance

Pour sa défense, son avocate s’est employée à démontrer comment l’isolement social a fait sombrer son client dans cette sombre addiction: « Il ne sort pas de chez lui, travaille de chez lui et passe son temps à jouer aux jeux vidéo. Il n’a pas d’ami, n’a jamais eu de petite amie, ni de relation sexuelle. »

À cela s’ajoute une personnalité bâtie sur un champ de ruine affectif laissé par une enfance ponctuée d’incestes.

«Lui-même se déteste. Il se trouve abominable. »

Suivi par un psy depuis son arrestation, il a désormais interdiction de côtoyer des mineurs pendant trois ans.