Ille-et-Vilaine | Un Comorien condamné pour agression sexuelle incestueuse
- La Prison avec sursis... C'est quoi ?
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- 05/06/2024
- 19:12
Dans le huis clos familial censé les protéger, ces enfants de 16, 12 et 11 ans à l’époque des faits, ont vécu des violences « physiques et psychiques qui les marqueront pendant toute leur existence », souligne Chrystèle Vitre, procureure de la République.
L’aînée essuie ses larmes en entendant les scènes décrites à l’audience, hier.
Le plus jeune est assis à côté de sa mère.
Chaque mois, il voit une psychologue pour tenter de chasser ses mauvais souvenirs et se reconstruire.
« Il faut saluer leur courage d’avoir dénoncé les faits et d’être présents aujourd’hui. Un courage qui tranche avec l’absence du prévenu qui a préféré s’enfuir », remarque la magistrate.
Cet homme de 38 ans est jugé pour agression sexuelle incestueuse, violence et menace de mort envers les trois enfants qu’il considérait « comme les siens ».
Pas eux. L’un des enfants avait confié aux enquêteurs qu’il aurait préféré « ne pas avoir de beau-père ».
Sous prétexte de lui apprendre à conduire, l’homme avait demandé à la fille aînée de s’asseoir entre ses jambes, sur le siège conducteur d’une voiture.
Il en avait profité pour lui infliger des gestes à caractère sexuel.
Un autre jour il lui avait reproché une tenue trop provocante à son goût, tout en lui touchant les fesses.
Celle- ci finit par quitter le domicile après de nouvelles violences, le soir du 14 juillet 2023.
Sur le palier de l’appartement où vit la famille, son beau-père lui avait arraché son portable, l’avait giflée et elle était tombée dans les escaliers.
Il avait ensuite menacé les plus jeunes, le couteau à la main, de leur couper la tête ou les doigts, pour les obliger à ne plus communiquer avec leur sœur aînée.
Entendu à quatre reprises en garde à vue, l’homme violent avait reconnu seulement une gifle.
Placé sous contrôle judiciaire le 30 novembre 2023, il est aujourd’hui aux Comores, son pays d’origine.
Et s’il n’a pas pu se rendre à l’audience, c’est « parce que son passeport est périmé », assure son avocate.
Qui met en doute les propos des enfants.
« Dans ce dossier, il y a beaucoup de on-dit et de sous-entendus, c’est parole contre parole, or, pourquoi accorderait- on plus d’importance à la parole des enfants qu’à celle de leur beau-père ? »
Elle plaide la relaxe.
Le tribunal, suivant les réquisitions de la procureure, condamne le beau-père incestueux (1) à 3 ans de prison ferme et prononce un mandat d’arrêt à son encontre.
(1) La loi interdit de donner l’identité des auteurs d’une agression sexuelle dès lors qu’un lien de parenté, ou tout autre élément, permet d’identifier la victime.
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