Liban | Le terrain de chasse des pédophiles se nomme Tik Tok
- La Prison avec sursis... C'est quoi ?
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- 31/07/2024
- 03:07
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Actualisation du 22 Juillet:
La justice continue de rassembler le puzzle. Des viols d’enfants filmés auraient été commercialisés sur le darkweb par ce réseau.
Deux mineurs, ainsi qu’un chauffeur de taxi et un dentiste, tous détenus dans l’affaire de pédopornographie sur le réseau TikTok qui avait été révélée au grand jour il y a près de trois mois, ont été interrogés mardi dernier (16 juillet) par le premier juge d’instruction du Mont-Liban, Nicolas Mansour.
Accompagnés de leurs avocats respectifs, les quatre suspects ont été entendus chacun durant deux à trois heures,
Les investigations du juge Mansour ont montré que les mineurs interrogés le 16 juillet, ainsi que deux autres adolescents (un Syrien et un Turc) qu’il avait auditionnés une semaine plus tôt, avaient d’abord été victimes des membres du réseau pédopornographique, avant d’en devenir les complices.
Ces hommes, dont trois se trouvent à l’étranger et plusieurs autres sont sous les verrous, leur demandaient d’attirer d’autres mineurs sur les réseaux sociaux.
Pour ce faire, ils les soumettaient à l’emprise de la drogue, les invitaient à sortir et faire la fête et monétisaient leurs services à travers TikTok (pièces virtuelles convertibles en argent réel).
Les données sur TikTok ont ainsi montré que l’un des deux mineurs interrogés mardi dernier avait encaissé environ 70 000 dollars pour avoir piégé d’autres adolescents.
Si ce dernier a avoué avoir été effectivement gratifié, il a déclaré avoir été payé « seulement » 27 000 dollars.
Selon nos informations, il serait paradoxalement le fils d’un cheikh chiite très pratiquant.
Le financement du réseau était notamment assuré par un dénommé Jay, résidant en Suède, contre lequel la justice libanaise a lancé un mandat d’arrêt international, via Interpol.
Un autre membre du gang criminel, alias Steven, se trouverait aux Émirats arabes unis, et un troisième habite également à l’étranger (probablement en Suisse).
À l’instar de Jay, ces deux derniers font l’objet d’une notice rouge d’Interpol.
Tous trois sont suspectés d’avoir pris part au processus consistant à piéger des mineurs, les violer et vendre à l’international des films de leurs viols, à travers le dark web.
Les agressions sexuelles répétitives étaient commises dans des chalets, dont le premier a été loué au nom du suspect présumé résidant à Dubaï,
Un chauffeur de taxi, auditionné également le 16 juillet, avait été soupçonné par le parquet d’appel de Beyrouth d’avoir assuré le transport des enfants vers les chalets et les en avoir ramenés.
Devant le premier juge d’instruction, il n’a vraisemblablement pas admis qu’il faisait partie de la bande organisée.
Il a argué que, père de trois enfants, il s’était limité à faire son travail de conducteur de clients.
Le chauffeur aurait pourtant été rattrapé par un élément qui contredisait ses allégations, à savoir que son téléphone portable renfermait des vidéos qu’il aurait pris le soin d’effacer, mais que le bureau de cybercriminalité aurait récupérées au cours de son enquête préliminaire menée en mai dernier.
Quant au dentiste interrogé, il aurait harcelé dans sa clinique un adolescent, ce qui serait vraisemblablement sans relation avec le réseau pédopornographique.
L’enquête aurait en outre montré qu’il connaît deux ou trois mineurs en lien avec ce réseau.
Outre les six suspects susmentionnés, le juge Mansour avait également auditionné une influenceuse de 19 ans, qui aurait été chargée d’attirer dans ses filets de jeunes usagers de TikTok avant de les livrer aux autres membres du réseau pédocriminel.
Le premier juge d’instruction devrait entendre mardi encore un mineur, ainsi qu’un membre du barreau de Tripoli qui aurait également trempé dans cette affaire.
Il a prévu ce même jour l’audition d’un Libanais de 40 ans, propriétaire d’une société de communication, ainsi qu’un Syrien de 39 ans.
Le premier est suspecté d’avoir attiré des mineurs et de les avoir « privés de liberté ».
Des vidéos montreraient le second en train de demander à des enfants de se déshabiller.
Ces quatre suspects sont tous actuellement sous les verrous.
Parallèlement au dossier de TikTok, le juge Mansour aura également à interroger mardi un mineur, qui était l’ami d’un enfant de quinze ans.
Ce dernier s’est suicidé parce qu’il aurait été violé et filmé, et que les auteurs du viol l’auraient menacé de publier les images s’il n’acceptait pas de se soumettre à nouveau à leurs desiderata.
L’interrogatoire sera mené dans le cadre d’une enquête basée sur une plainte distincte des parents du jeune suicidé.
Il restera au juge Mansour à auditionner deux suspects parmi les membres les plus fortement impliqués dans le réseau de pédopornographie : un coiffeur et un détaillant de vêtements de prêt-à-porter.
Le magistrat les avait convoqués dès que le parquet d’appel lui avait transféré l’affaire, mais ils lui avaient aussitôt présenté des exceptions de forme qu’il a rejetées.
Ils seront vraisemblablement les derniers à être interrogés au cours d’une séance qui sera fixée ultérieurement.
Une quinzaine d’individus font ainsi l’objet des investigations conduites par le juge Nicolas Mansour, qui devrait au final transmettre le dossier au parquet d’appel pour un avis sans caractère contraignant.
Ce n’est qu’ensuite que le premier juge d’instruction aura à rendre son acte d’accusation.
Article du 4 Juin 2024:
Les Forces de Sécurité Intérieure (FSI) diffusent les visages de deux suspects libanais, tout deux âgés de 45 ans, et lancent un appel à témoins.
Plusieurs personnes ont d’ores et déjà été arrêtées par les FSI, notamment un coiffeur et détaillant de vêtements bien connu sur TikTok, un dentiste, un photographe, un homme qui transférait des fonds entre les membres du gang, un chauffeur de taxi et trois mineurs.
Le 28 mai, un avocat membre du barreau de Tripoli a également été arrêté par l’unité de renseignements des FSI.
L’affaire a éclaté au grand jour en avril dernier, quand des médias locaux l’ont révélée suite à la décision des parents de huit enfants, plus d’un mois auparavant, de déposer plainte pour maltraitance d’enfants auprès du bureau du procureur contre l’un des suspects.
Environ 30 personnes seraient impliquées dans ce réseau pédophile qui, selon la police, attirait les enfants via des messages TikTok et vendait ensuite des images d’eux sur le dark web.
Les Forces de sécurité intérieure ont diffusé mardi les portraits de deux hommes de 45 ans impliqués dans le scandale du réseau pédophile sur le média social TikTok et ont appelé les « victimes à contacter le bureau de lutte contre la cybercriminalité au numéro : 01/293293 », assurant que « les informations relatives aux victimes resteront hautement confidentielles et strictement classifiées ».
Dans leur communiqué, les FSI ont expliqué que cet appel à témoins a été publié « sur la base d’un avis » de la part de la justice, et que les deux détenus, surnommés « Jovi » et « Appo », sont tous deux libanais et nés en 1979.
Selon les confessions des victimes et des détenus, ces deux hommes auraient sexuellement agressé de nombreux mineurs, dont certains sont encore non identifiés, notent également les FSI.
D’autres suspects seraient à l’étranger, ce qui a incité Tanios Saghbini, procureur général près la cour d’appel du Mont-Liban, à envoyer des commissions rogatoires aux pays où ils sont supposés se trouver, afin d’obtenir une entraide judiciaire.
Il a également émis deux mandats d’arrêt, via Interpol, pour deux suspects : l’un à Dubaï et l’autre en Suède.
Le conseil de l’ordre des avocats de Tripoli a lui déclaré lancer « une ligne d’assistance pour fournir un soutien aux victimes ciblées par des mains criminelles, visant à coopérer avec les institutions éducatives et sociales pour sensibiliser les familles et leurs enfants ». Le numéro de la ligne d’assistance est le 81/519782.
Article du 15 Mai 2024:
Le scandale éclate lorsque huit victimes ont bravé leur peur et ont décidé de dénoncer ces abus sexuels.
Ils ont dévoilé les détails de cette nouvelle affaire de pédophilie en portant plainte contre le chef présumé du gang.
D’après une source sécuritaire libanaise citée par l’AFP, six personnes, dont trois mineurs, ont été arrêtés par les forces de l’ordre notamment pour agressions sexuelles présumées sur des enfants.
Les médias libanais ont affirmé par la suite que certains suspects sont des « influenceurs » et des célébrités du réseau social TikTok.
Le principal suspect serait un coiffeur devenu célèbre sur l’application et appartenant à un gang de trafic de drogue et traite d’enfants.
D’après la télévision locale al-Jadeed, les membres de gang seraient les auteurs d’une trentaine de viols sur mineurs.
Toujours selon les médias libanais, les personnes arrêtées font partie d’un groupe de 28 individus identifiés par les forces de l’ordre libanaises.
Le dit gang recrutait en effet des adolescents étrangers (syriens et turcs) pour attirer les enfants libanais via TikTok.
Ce dernier constitue par ailleurs le moyen premier de ce gang pour approcher et attirer ses prochaines victimes comme l’expliquent les premiers éléments de l’enquête.
D’après les témoignages des huit victimes, l’appât utilisé pour les accrocher était un compte de magasin de vêtements proposant des soldes et des démarques alléchantes tout en leur promettant de participer à des campagnes publicitaires.
Les médias libanais expliquent que le chef du réseau, le coiffeur, faisait également valoir sa célébrité, en invitant les enfants pré-sélectionnés sur Tik Tok, à tourner une vidéo avec lui pour la publier sur son compte.
Moyennant une coupe de cheveux et une invitation à une fête, il réussissait à les attirer dans ses filets à Beyrouth et au Mont Liban. Et ils étaient violés collectivement…
Le barreau de Tripoli devrait se prononcer lundi sur une demande de levée d’immunité d’un avocat suspecté d’être impliqué dans l’affaire du réseau pédocriminel d’une trentaine de personnes qui sévissait sur Tik-Tok et qui implique ces influenceurs.
10 individus, pour l’instant, sont détenus.
Parmi eux : un coiffeur et un commerçant de prêt-à-porter célèbres sur Tiktok, un dentiste, un photographe, un homme qui transférait des fonds entre des membres du gang, un chauffeur de taxi, ainsi que 3 mineurs.
Certains suspects étant à l’étranger, le juge Saghbini a adressé des commissions rogatoires aux pays dans lesquels ils se trouveraient, et ce en vue d’une entraide judiciaire.
Il a également livré deux mandats d’arrêt, via Interpol, contre deux d’entre eux, qui se trouveraient l’un à Dubaï, l’autre en Suède.
L’avocat général près du parquet d’appel du Mont-Liban, Tanios Sahgbini, a clôturé mercredi la première étape de l’enquête sur le réseau de pédocriminalité sur TikTok.
L’affaire, dans laquelle une trentaine de personnes seraient impliquées, avait été rendue publique mercredi suite à la décision des parents de 8 jeunes victimes, il y a plus d’un mois, de porter plainte devant le parquet général contre l’un des suspects pour les sévices subis par leurs enfants.
Les poursuites contre les dix détenus se basent sur les articles 503, 504, 506 du Code pénal, qui punissent d’emprisonnement « le viol à l’aide de menaces et de violences », notamment sur des personnes « hors d’état de résister par suite d’une insuffisance physique ou psychique », ainsi que sur des mineurs de 15 à 18 ans.
Le parquet s’est également fondé sur le grief d’attentat à la pudeur.
« Quiconque, à l’aide de violences ou de menaces, contraint une personne à subir ou à faire un acte contraire à la pudeur sera emprisonné pour une durée non inférieure à quatre ans », édicte ainsi l’article 507.
La loi dispose également que les peines seront aggravées si « les crimes ont été commis par deux ou plusieurs personnes, qui ont concouru pour vaincre la résistance de la victime ou qui ont abusé d’elle successivement ».
En cause également, la traite d’êtres humains (exploitation sexuelle) et le blanchiment d’argent (commercialisation de films de viols d’enfants).
Le magistrat a demandé la coopération de la Sûreté générale pour savoir des détails sur les entrées et sorties d’un membre présumé du gang, contre lequel il a livré un mandat d’amener mardi, alors que celui-ci avait affirmé dans des médias avoir lui-même dénoncé le gang.
Selon des documents présentés par ces médias, son casier judiciaire n’est pas vierge : il aurait été emprisonné par le passé pour des actes contraires à la pudeur publique.
Par ailleurs, un avocat du barreau de Tripoli est également dans le viseur du parquet qui a demandé mercredi au Conseil de l’ordre des avocats de Tripoli l’autorisation de le poursuivre, en levant son immunité d’avocat.
Menant son enquête, le Conseil n’a pas encore pris de décision.
Selon nos informations, son secrétaire général, Marwan Daher, et le commissaire du Palais de justice de Tripoli auprès du gouvernement, Jamal Ichrakié, ont interrogé mercredi l’avocat suspect durant plus de six heures.
Ils comptaient poursuivre jeudi après-midi leurs investigations auprès d’autres personnes citées dans le dossier qui leur a été déféré par le parquet.
Leur rapport sera présenté lundi devant l’ensemble du Conseil, lors d’une séance à laquelle a été convoqué l’avocat concerné.
L’Orient-Le Jour a décidé de taire le nom de l’avocat suspect, en attendant une annonce officielle émanant soit de la justice, soit de l’ordre.
Toujours dans la même affaire, des procès-verbaux sont désormais ouverts auprès de la brigade de cybercriminalité, chargée par le juge Saghbini d’enquêter sur l’implication présumée de nouveaux suspects toujours en liberté.
Une femme impliquée dans l’affaire du réseau pédophile qui sévissait sur le réseau social TikTok a été arrêtée dans la nuit de vendredi à samedi, portant le nombre de suspects arrêtés à 11.
Il s’agirait d’une influenceuse célèbre sur TikTok.
Elle aurait été chargée de « séduire » les victimes, avant de les livrer au réseau.
La jeune femme, qui utilisait plusieurs pseudonymes différents, a été arrêtée en vertu d’un mandat de recherche.
D’autres suspects seraient à l’étranger, ce qui a poussé l’avocat général près du parquet d’appel du Mont-Liban, Tanios Sahgbini, à adresser des commissions rogatoires aux pays dans lesquels ils se trouveraient, et ce en vue d’une entraide judiciaire.
Il a également émis deux mandats d’arrêt, via Interpol, contre deux d’entre eux, qui se trouveraient l’un à Dubaï, l’autre en Suède.
Affaire à suivre.
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