Bourges | Pas de prison pour le pédocriminel qui a agressé sexuellement deux jeunes filles
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Pédocriminel En liberté
- 10/06/2022
- 13:21
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Un habitant du Cher, âgé de 48 ans, était jugé pour des soupçons d’agression sexuelle sur deux jeunes filles, en mars 2020, dans une commune de Savoie. Le tribunal a atténué les réquisitions du parquet qui réclamait un an ferme.
« Il a d’abord mis ses deux mains dans son pantalon. Puis il m’a laissé passer devant lui. Après, il a tenté de me toucher. Alors, j’ai accéléré le pas pour rentrer plus vite chez moi. Il avait sorti son sexe et se masturbait. »
Le récit de cette jeune fille mineure, lue par Sylvie Barucco, la présidente du tribunal correctionnel de Bourges, est glaçant.
À la barre, stoïque, le prévenu, un habitant du Cher âgé de 48 ans, décortique à sa façon, avec un détachement singulier, les deux agressions sexuelles pour lesquelles il a été reconnu coupable et condamné à quatre ans de suivi sociojudiciaire, ce mercredi.
Ces scènes de « traque » face à des « proies » ont eu pour théâtre une commune de Savoie, le 9 mars 2020.
L’homme rentre d’un séjour à la neige avec son épouse. Il s’arrête dans cette commune de plus de mille habitants, prétextant avoir un petit creux. Son regard croise une première jeune fille, âgée de moins de 15 ans. Et le bouton « pulsion » est enclenché.
Patiemment, la présidente du tribunal parvient à lui faire dire que s’il gare sa voiture, c’est parce qu’il a vu une jeune fille et qu’il sait ce qu’il veut lui faire.
Elle a expliqué qu’il l’a agressée sexuellement, dans un endroit isolé, avec une capuche sur la tête. C’est le cri de la victime qui désoriente le prévenu.
« Ça m’a réveillé, ça m’a remis les pieds sur terre », explique-t-il à Sylvie Barucco, étonnée « de ce mode opératoire ».
Les deux victimes étaient absentes mercredi, sur les bancs du tribunal.
Seul, le prévenu lissait, longuement, ses explications destinées à amortir la violence des faits. L’œuvre, selon le parquet d’un « homme trop parfait ». Marié, grosse berline, vacances à la neige, emploi bien rémunéré, père d’une adolescente. Un Monsieur-tout-le-monde, « dangereux pour la société », estime le parquet.
« Il agit dans une commune où il n’est pas connu, capuche sur la tête, dans une dimension sadique. »
Les réquisitions sont à la hauteur de la méfiance du parquet, certain que les faits « ne sont pas un accident » et que « le risque de récidive est important ».
Un an de prison avec mandat de dépôt et huit ans de suivi sociojudiciaire sont demandés. Mais les conclusions du ministère public sur la récidive tranche avec celles d’un expert psychiatre, soutient Me Estelle Illy, l’avocate du prévenu.
« Prédateur sexuel, mandat de dépôt… Ce n’est pas comme ça que je voyais le dossier. Je ne suis absolument pas d’accord avec l’analyse du parquet. Il était vraiment dans un état second, ce qui peut correspondre à cet état de pulsion dont parle l’expert », poursuit l’avocate.
Sur le même ton monocorde, presque mécanique, le prévenu invoque un « burn-out » dont les signaux n’ont pas été diagnostiqués par les expertises. Il parle aussi de sa « colère » et de son « anxiété » depuis des années, « liées à [s]on environnement professionnel ».
Le tribunal a finalement condamné le quadragénaire pour agression sexuelle, exhibition sexuelle et tentative d’agression sexuelle à titre de peine principale à quatre ans de suivi sociojudiciaire avec deux ans d’emprisonnement en cas de non-respect, avec obligation de soins, 2.000 euros d’amende, interdiction d’exercer des activités en contact avec les mineurs pendant dix ans, inéligibilité pendant cinq ans et une inscription au fichier des auteurs d’infraction sexuelle
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