Mer | 3 ans de prison et un mandat d’arrêt contre le grand-père incestueux

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Tétanisé, le petit-fils n’a pas pu résister quand le grand-père lui a baissé son pantalon de pyjama.
Un homme de 79 ans était convoqué mardi dernier à la barre du tribunal correctionnel pour répondre du délit d’agression sexuelle sur son petit-fils âgé d’une vingtaine d’années. Le prévenu, établi en Turquie, était absent pour raison de santé mais il était représenté par son avocat.

Les faits reprochés se sont produits à son domicile à Mer en février 2019.

Le jeune homme, placé sous curatelle renforcée et qui habituellement réside dans un établissement spécialisé, était venu passer quelques jours chez ses grands-parents où habitent également son père et d’autres proches.

À son retour dans l’établissement qui l’héberge, il s’est confié à un éducateur, lui expliquant que son grand-père l’aurait agressé sexuellement à deux reprises.

Une première fois dans la salle de bain où le septuagénaire lui aurait épilé le pubis et l’anus avant de tenter de le pénétrer.

Devant le refus clair du petit-fils, le vieil homme a fini par quitter la pièce.

Mais selon la victime, il a de nouveau essayé de le violer le lendemain à l’aube en venant le rejoindre dans son lit alors que tout le monde dormait.

Tétanisé, le petit-fils n’a pas pu résister quand le grand-père lui a baissé son pantalon de pyjama.

Le septuagénaire a renoncé à son entreprise en raison d’une érection insuffisante.

Entendu par les gendarmes, le grand-père a confirmé la scène de l’épilation, pratiquée selon lui au nom de préceptes religieux et parce que son petit-fils aurait été incapable de se raser lui-même, mais il a contesté toute agression sexuelle, expliquant avoir des problèmes de prostate qui l’empêchent d’avoir des érections.

Le juge d’instruction a ordonné une expertise médicale pour vérifier ce point mais cet examen n’a pas pu avoir lieu car le grand-père, alors sous contrôle judiciaire, a sollicité et obtenu de la part du magistrat instructeur, l’autorisation de se rendre en Turquie pour y subir une opération.

Le septuagénaire n’est jamais revenu en France et le juge a fini par délivrer en janvier 2020 un mandat d’arrêt qui est demeuré sans effet.

Ce qui a fait bondir l’avocate du jeune homme, Me Anne Durand:

« Cette dérobade favorisée par une décision inconséquente du juge d’instruction est une immense déception pour mon client qui a déjà accepté la correctionnalisation de ce dossier pour éviter un délai de jugement trop long. Ces agressions se sont produites alors que ce jeune homme, victime d’un viol commis durant son enfance par son demi-frère, avait retissé des liens avec sa famille après avoir été placé. Reconnaissez-lui le statut de victime en condamnant son grand-père et en lui accordant la réparation de son préjudice. »

Un comportement anormal

Dans son réquisitoire, la procureure Chantal Moulin-Bernard, a salué le courage du jeune homme qui a dénoncé son grand-père et résisté aux pressions familiales:

« Les dénégations du prévenu ne tiennent pas, son petit-fils n’avait aucun intérêt à l’accuser, je requiers 4 ans d’emprisonnement dont 1 avec sursis probatoire, une interdiction du territoire pendant cinq ans et je demande au tribunal de décerner un mandat d’arrêt. »

En défense, Me Boualem Bendjador a admis que le grand-père avait eu un comportement anormal.

Il a demandé une application modérée de la loi pénale:

« Mon client n’a pas insisté quand son petit-fils a exprimé son refus dans la salle de bain. Quant à ce qui s’est passé le lendemain à l’aube, leurs versions s’opposent. Ce vieil homme qui n’est pas un pervers, a des problèmes de santé indiscutables qui l’empêchent de voyager. Cette affaire a provoqué un séisme familial. »

Le tribunal a condamné le grand-père à 3 ans d’emprisonnement dont 18 mois assortis de sursis et a décerné un mandat d’arrêt.

Il constate son inscription au Fijais (fichier judiciaire des auteurs d’infractions sexuelles).

Il devra verser 4.360 euros en réparation du préjudice de la victime.

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