Grand-Fort-Philippe | Un père condamné pour violences et acte incestueux sur ses 2 enfants

Jacek(1) et sa petite sœur Magda(1) n’avaient que quatre et cinq ans quand, en 2014, leur mère est décédée.

Pourtant, ils se souviennent de cette maman « qui avait des bleus et qui nous protégeait de notre papa violent ».

Ce père, comparaissait ce lundi devant le tribunal.

À genoux sur des morceaux de bois

Les deux enfants n’ont pas souhaité être présents à l’audience.

Aujourd’hui placés par les services sociaux, ils ne veulent plus revoir leur père.

Jacek ne supporte même plus de l’entendre.

L’avocate des victimes raconte:

« Au foyer, quand il entendait la voix de son père, même au téléphone, il courait se cacher dans la douche »

Ils n’ont jamais oublié les coups, les claques, les menaces de mort et les humiliations.

Ils se souviennent de ces longues séances où ils étaient à genoux sur un morceau de bois rond, les bras tendus.

Le Grand-Fort-Philippois reconnaît ses excès de colère et les punitions sévères.

Soi-disant parce qu’ils n’obéissaient pas.

Sa fille était contrainte à faire le ménage tout en étant traitée de « petite pisseuse » et de « grosse moche ».

Les deux recevaient des coups de béquille dans les jambes, Les mêmes coups qui sont responsables de la mort de Vicky, la petite chienne de la famille, « partie au ciel comme maman ».

Attouchements répétés

Le prévenu ne respectait pas l’intimité de sa fille dans la salle de bains.

Il devait aussi répondre d’agressions sexuelles commis entre 2016 et 2020.

Sur Magda c’était par-dessus ses vêtements mais suffisamment insistants pour provoquer des lésions.

Jacek se faisait masturber :

« Je me laissais faire. Ça faisait pas mal »

Lors de sa garde, le père a contesté :

« Il s’agissait de gestes tendres, de caresses »

Ce lundi, il évoquait plutôt « des soins ».

L’avocate des parties civiles relaye:

«Aujourd’hui, les enfants ne vont pas bien.  Jacek a des idées suicidaires avec des commencements de passage à l’acte, de la colère et de la haine. Magda se replie sur elle et a des angoisses de mort »

Pour le procureur:

 «Le prévenu s’était inscrit dans un système de tyrannie paternelle, et aujourd’hui il pleure surtout sur son sort, plus que sur celui de son fils et de sa fille ».

(1) Les prénoms ont été modifiés pour protéger l’identité des victimes mineures.

Cinq ans de prison dont trois ans ferme

Le tribunal a condamné le Grand-Fort-Philippois à cinq ans d’emprisonnement, dont trois ans ferme, sans mandat de dépôt.

Les deux ans supplémentaires sont assortis du sursis probatoire avec une obligation de soins psychologiques et psychiatriques.

Il a une interdiction de contact avec ses enfants et doit régler à chacun 7 000 € pour leur préjudice moral.

A titre de peine complémentaire, les juges ont prononcé le retrait de l’exercice de l’autorité parentale.

Le prévenu, qui réside désormais à Bourbourg, est inscrit au fichier des délinquants sexuels.