Vigneux-de-Bretagne | Un père de famille écope de 6 ans de prison pour viol
- La Prison avec sursis... C'est quoi ?
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- 01/01/1970
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La victime dormait ce soir-là chez un copain de son âge, qui était le petit frère de la petite amie de l’accusé. Ce dernier, âgé à l’époque de 20 ans, s’était alors introduit dans la chambre des enfants, qui se racontaient alors « une histoire d’horreur » dans l’obscurité. Il en avait alors profité pour pénétrer la fillette, d’après les dires de la plaignante.
La victime porte plainte en 2009
Rongée par « la honte » et « la peur de se faire gronder » par ses parents, cette dernière n’avait porté plainte qu’en 2009, à l’âge de 20 ans, alors qu’elle était étudiante à Toulouse (Haute-Garonne).
Le juge d’instruction avait au final donné du crédit à ses dires en s’appuyant sur ses « déclarations constantes et circonstanciées », ses confidences « dès le lendemain » à une amie, mais aussi les « similitudes » avec d’autres affaires d’agressions sexuelles qui avaient été reprochées à l’époque à l’accusé, mais qui n’avaient pas eu de suites judiciaires.
Une amie d’enfance, appelée à témoigner à la cour d’assises, a ainsi raconté comment la victime avait « sexualisé » leurs jeux d’enfants après les faits. Elle avait par exemple demandé un jour à ses amies de jouer à la « princesse violée ».
Le gendarme qui a piloté l’enquête, acquiesce :
« Ce traumatisme va changer sa vie, perturber son adolescence »
L’homme – qui comparaissait libre et n’avait jamais été placé en détention provisoire – a lui « continué sa vie » en fondant une famille avec la même petite amie de l’époque. D’un point de vue professionnel, celui qui était alors gardien de nuit à Saint-Etienne-de-Montluc est devenu commercial. Décrit comme « droit » et « bosseur », ce gendre idéal est aussi « agréable » et « toujours prêt à rendre service », selon certains membres de son entourage. Mais ce « baratineur », pour d’autres, a aussi admis à l’audience qu’il lui était « arrivé de fumer en soirée » du cannabis à l’époque et d’avoir « goûté une fois » aux stupéfiants sur les rave-parties qu’il fréquentait alors.
Il n’a toutefois eu de cesse de clamer son innocence, tout au long de l’instruction puis de son procès. L’avocate générale avait déploré.
« Il n’admet pas les faits, et je pense qu’il ne les admettra jamais. Je le regrette pour lui : c’est un couvercle qu’il met sur une cocotte-minute, et tout pendant qu’il ne reconnaît pas ces faits, il est vain d’engager des soins ».
Une peine « adoucie » à cause du temps passé
La magistrate avait requis six ans de réclusion criminelle à l’encontre de cet homme, alors qu’il en risquait théoriquement jusqu’à vingt. Elle avait pris soin de préciser qu’il n’allait en réalité pas passer six ans derrière les barreaux d’une prison : il va bénéficier de crédits de réduction de peine (CRP) s’il se comporte bien en détention, puis d’aménagements (centre de semi-liberté, bracelet électronique…) une fois passée la moitié de sa peine.
L’avocate générale dans ses réquisitions avait également regretté :
« Si la victime avait eu le courage de dénoncer les faits à sa mère dès le lendemain, on aurait pu faire un prélèvement biologique et les choses auraient été pliées. (…) Si les choses avaient été jugées rapidement, mes réquisitions seraient montées à dix ans de réclusion criminelle, a minima. Mais là, on ne peut pas faire abstraction du temps qui s’est écoulé : la peine devra être adoucie en conséquence ».
L’avocate générale avait insisté :
« Le droit à l’oubli il existe dans la loi, au travers la notion de prescription… Mais ce n’est pas le cas dans cette affaire : il est toujours comptable de ses faits. La victime, elle, n’a pas eu de droit à l’oubli ».
Celle-ci touchera au final 15.000 € de dommages et intérêts, et ses parents 1 € symbolique chacun.
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