Vannes | Des parents accusés d’agression sexuelle et privation de soins sur leurs enfants

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3 enfants agressés sexuellement, mal nourris et déscolarisés
Outre les agressions sexuelles, le père et la mère ont été reconnus coupables de privations de soins sur leurs trois enfants, décrits comme dénutris et avec des retards intellectuels

Actualisation du 23 Mai 2022

Un logement social devenu insalubre.

Trop petit, sans doute aussi, pour accueillir un couple et ses trois enfants de 4, 5 et 9 ans.

Mal nourris et déscolarisés, ils accusent tous les trois d’importants retards intellectuels.

L’enfant de 5 ans ne parle pas et n’est pas propre.

Sa sœur de 9 ans ne sait pas écrire son prénom.

C’est dans ce contexte de misère, qu’une famille vivait recluse dans un logement social de Vannes (Morbihan) jusqu’en 2018 et le placement des enfants.

​Déjà condamnés en première instance, le père et la mère ont vu la cour d’appel de Rennes confirmer leur culpabilité, rapporte Ouest-France.

Le père a été condamné à quatre ans de prison pour agression sexuelle incestueuse et privation de soins.

La mère, qui contestait les maltraitances, a écopé d’un an de prison avec sursis pour la privation de soins.

Dans cette affaire, certains détails glacent le sang.

On apprend par exemple que les enfants sont régulièrement témoins de scènes sexuelles entre leurs parents, car toute la famille dort dans la même chambre.

Toute la famille vivait visiblement nue.

La famille était déjà placée sous curatelle.

Le père ayant vu sa peine de prison être assortie d’un mandat de dépôt, il a été incarcéré à l’issue de l’audience.

Article du 10 Décembre 2021

Les faits jugés par le tribunal avaient été signalés par le conseil départemental du Morbihan en juillet 2020.

Placée en famille d’accueil avec ses deux frères depuis deux ans, la fille du couple avait alors :

« Dénoncé avoir subi des violences sexuelles de la part de son père et vu ses parents avoir des relations sexuelles », était-il indiqué dans la procédure lue lors de l’audience.

Aujourd’hui âgée de 10 ans, la jeune fille avait été entendue par les enquêteurs en septembre. Celle qui avait alors « confirmé ses déclarations » avait notamment indiqué avoir masturbé son père.

Elle avait précisé lors de son audition :

« De la crème blanche sortait et il aimait bien ça ».

Interrogé sur les faits dénoncés par sa fille, celui qui avait été défini comme « très violent » par sa première femme n’a pas contesté qu’elle avait pu le masturber.

Il a toutefois précisé, aussi bien aux enquêteurs qu’à la barre, que :

« Je n’ai jamais éjaculé ».

Mais, à en croire la mère de famille, ce n’est pas le père qui avait demandé à la fillette de faire un tel geste.

Elle a fait savoir devant le tribunal que :

« C’est elle qui a voulu le faire. Je l’ai vu faire quelques fois, mais à chaque fois nous lui disions d’arrêter ».

Inconnus de la justice jusqu’à présent, les deux prévenus vivaient dans un petit appartement composé d’une seule chambre et d’une pièce. Et, selon les pièces rattachées au dossier, ils avaient l’habitude de vivre nus « quand il faisait chaud » devant des enfants qui n’allaient pas à l’école.

Dans le cadre de ce dossier qualifié de « saisissant » avec des enfants « qui n’avaient pas été éduqués et sous l’emprise de leurs parents », Magali Pauthier, représentante du Ministère Public, a expliqué que la jeune fille et ses deux frères ont :

« Découverts le monde quand ils ont été placés. »

Elle a requis une peine de cinq ans de prison pour le père de famille et une de trois ans pour la mère.

Après avoir délibéré, le tribunal a condamné le père de famille à une peine de 5 ans de prison.

La mère, sourde et muette, a quant à elle écopé d’une peine de 2 ans de prison.

Pour les deux prévenus, le tribunal a prononcé « un retrait de l’autorité parentale, un retrait des droits civiques, civils et de famille pendant cinq ans et une inscription au Fijais. »

Ils devront également verser 5 000 € à chaque enfant. De plus, ils devront verser 3 000 € à la jeune fille pour les faits incestueux dénoncés.

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