Toul | Un récidiviste condamné à 6 mois ferme pour corruption de mineur à la gare
- La Prison avec sursis... C'est quoi ?
- 19/11/2017
- 00:00
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Christian, Toulois de 59 ans, a les mains posés sur la barre comme sur un prie-Dieu. Droit comme un i, il écoute religieusement le président Gastaldi qui détaille ce qui lui est reproché. L’homme est placé sous contrôle judiciaire depuis le 2 août, au lendemain des faits pour lesquels il est poursuivi. Trois jours plus tôt, près de la gare de Toul, il a abordé un ado de 13 ans qui attendait « un pote ». « Il s’est collé à moi, m’a demandé si ça allait et mon âge. Puis il m’a demandé si je n’avais pas envie de me faire sucer ». Le quinquagénaire lui propose d’aller dans les toilettes, que cela va durer tout au plus cinq minutes. L’ado l’envoie paître, Christian sera interpellé dans la soirée.
Le prévenu ne se cache pas d’être homosexuel. « C’est la deuxième fois que je le voyais, ce garçon.
« – Vous avez quand même vu son âge, non ? ».
« – Oui, j’ai vu qu’il était un peu jeune mais j’étais dans une pensée sauvage ».
L’expert psy qui a sondé les méandres du cerveau de Christian note l’absence de personnalité perverse mais la présence de fantasmes sexuels de nature perverse. Allez comprendre…
Le magistrat : « – S’il vous avait dit oui, vous seriez passé à l’acte, dans les toilettes ? ».
« – Oui, je pense ».
Christian affiche deux mentions à son casier. Un outrage mais aussi et surtout, plus inquiétant, en 2014, 3 mois avec sursis pour « agression sexuelle sur personne vulnérable ».
Christian reprend la parole, se tourne vers l’ado :
« Finalement, c’est grâce à lui que j’ai été arrêté. Je me demande si je ne fais pas ça pour me faire souffrir, pour me faire interpeller ».
La réflexion fait bondir François Perain, le procureur, « troublé par ces propos », qui requiert 6 mois ferme, la révocation des 3 mois de 2014 et un suivi socio-judiciaire de 5 ans, avec obligation de soins.
« Quelque part, il nous dit qu’il peut être dangereux à l’égard de mineurs. Il en est conscient et doit donc être fermement suivi ».
Me Sébastien Schmitt, avoue que son client est « un drôle de personnage ». « Rares sont les délinquants qui se livrent comme lui. La première condamnation pour une infraction sexuelle est seulement intervenue en 2014 et ce alors qu’auparavant, il avait travaillé comme agent technique dans des établissements scolaires. Il n’est pas ciblé comme le rôdeur de la gare de Toul ou des écoles et il a su gérer son contrôle judiciaire depuis août ». Le tribunal suit les réquisitions.
Source : Est Républicain
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