Sébastien, abusé pendant des années par son grand-père, est condamné à 18 mois de prison pour avoir tué son bourreau

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La cour d’assises du Hainaut a condamné, jeudi, Sébastien van Onacker (23 ans) à 18 mois de prison avec sursis total de cinq ans.

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Accusé de parricide, le jeune homme a finalement été reconnu coupable de coups et blessures ayant entraîné la mort sans intention de la donner par le jury populaire qui avait aussi retenu, jeudi, l’excuse de provocation.

La cour n’a pas voulu banaliser les faits de violence et l’usage d’une arme à feu pour menacer un homme.

Il enterre son lourd secret et devient un délinquant

L’histoire de Sébastien Van Onacker est celle d’un gamin qui a grandi avec un très lourd secret. Pendant dix ans, son grand-père maternel, William Vanderveken, a abusé sexuellement de lui et tout a commencé quand il avait à peine cinq ans. Pendant des années, le jeune homme a vécu avec ce lourd fardeau, multipliant les bétises avec des jeunes gens peu recommandables. “Il était fort influençable“, avaient commenté ses proches.

Sébastien Van Onacker, jeune délinquant, a ainsi été mêlé à un trafic de stupéfiants qui l’a conduit devant le tribunal correctionnel de Mons, lequel lui a octroyé la suspension du prononcé de la condamnation pour une durée de trois ans, en 2013, après que l’accusé a passé trois mois en détention préventive.

En 2010, il aprend que son grand-père a abusé de presque toute la famille

C’est en 2010 que Sébastien Van Onacker a enfin révélé son lourd secret. C’est à sa tante qu’il s’est confié. Elle aussi avait subi les assauts sexuels de son père, William Vanderveken. Son frère également, ainsi que sa soeur, la mère de Sébastien Van Onacker, qui n’avait jamais parlé de son calvaire avec son fils. C’est dans une déposition à la police, découverte par hasard dans un tiroir, que le gamin âgé de 19 ans a découvert les horreurs infligées par ce grand-père, son bourreau, à sa mère puis à ses proches. Le mur du silence était brisé.

Sébastien porte plainte contre son bourreau, mais son grand-père se dit “malade” et fait reporter le procès

Comme il l’a commenté à plusieurs reprises lors de son procès, Sébastien Van Onacker attendait que son grand-père rende enfin des comptes à la justice après la plainte qu’il avait déposée. Mais le jour de l’audience, prévue en septembre 2011, le tribunal correctionnel avait remis l’affaire en janvier 2012 car le prévenu, William Vanderveken, avait remis un certificat médical. L’homme souffrait d’un cancer.

Le jeune homme se rend alors lui-même chez son grand-père violeur, armé

Le 8 novembre 2011, Sébastien Van Onacker a décidé de se rendre chez son grand-père maternel, qu’il n’avait plus vu depuis deux ans, à la rue Abel Oger à Mignault (Le Roeulx) et il a eu la mauvaise idée de voler une carabine 22 LR chez un ami, caïd à ses heures, et de demander à un autre jeune délinquant de le conduire chez son grand-père.

Il était environ 19h45 quand il s’est présenté chez son grand-père, la nuit était tombée et Sébastien Van Onacker a appuyé deux fois sur la sonette, comme le font les habitués, laissant ainsi son profil génétique sur la sonnette. Il aurait insisté pour que son grand-père, qui s’était penché à une fenêtre, se rende au tribunal pour être condamné.

Le vieil homme lui aurait répondu qu’il ne comptait pas se rendre au tribunal et que de toute façon, il serait acquitté, comme vingt ans plus tôt lorsqu’un voisin avait déposé une plainte pour viol contre lui. Vingt ans plus tard, ce voisin est venu raconter son calvaire devant la cour. Sébastien, fou de rage, a tiré à l’arme à feu sur son grand-père l’ayant violé toutes ces années et l’a tué.

Sa mère s’en est voulue de ne pas l’avoir protégé

Les enfants de William Vanderveken ont aussi raconté ce qu’ils avaient vécu durant leur enfance avec ce père pédophile.
Quant à l’épouse de ce dernier, qui s’est constituée partie civile au procès avant de se désister, elle avait fermé les yeux, préférant se consacrer à son travail, quitte à priver ses gosses d’amour.

La question posée au jury était de savoir si Sébastien Van Onacker avait bien prémédité le parricide qui lui était reproché par le ministère public. Après trois jours de procès, un vrai procès d’assises rempli d’émotion et d’humanité, le jury a tranché. Sébastien Van Onacker n’est pas un criminel.

Il a été reconnu coupable de coups et blessures volontaires ayant entraîné la mort sans intention de la donner.
Le jury avait aussi retenu l’excuse de provocation.

Il a été condamné à 18 mois de prison

Jeudi matin, le jeune homme a écopé de 18 mois de prison avec sursis total de cinq ans. La cour n’a pas souhaité banaliser les faits de violence et l’usage d’une arme à feu mais a néanmoins tenu compte du jeune âge du garçon et du contexte de violence verbale, physique et sexuelle dans lequel il a baigné durant son enfance.

Ce procès aura permis au jeune homme de se rabibocher avec sa maman, qui s’estimait coupable de ne pas l’avoir protégé et de l’avoir laissé entre les pattes de celui qui avait été son bourreau.

Sources: http://www.rtl.be/

 

 

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