Saint-Étienne | Le prêtre Régis Peyrard condamné à 18 mois de prison avec sursis pour attouchements sexuelles sur des petits garçons pendant 40 ans
- La Prison avec sursis... C'est quoi ?
- 23/12/2018
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Six mois de prison pour l’ex-prêtre pédophile de Saint-Étienne
Le père Régis Peyrard a reconnu avoir abusé de jeunes garçons côtoyés pendant quatre décennies dans le cadre de son ministère.
Il a suffi d’une seule plainte, non prescrite, sur les dizaines, voire peut-être la centaine, de victimes pour conduire le père Régis Peyrard devant la justice et le condamner à de la prison ferme. Âgé de 85 ans, ce prêtre de la Loire, qui reconnaît ses tendances pédophiles et s’être livré pendant quarante ans de carrière à des attouchements sexuels sur de jeunes garçons, a été condamné vendredi 21 décembre à dix-huit mois de prison, dont six ferme.
« Une victoire »
pour ses victimes, même si la condamnation prononcée par le tribunal correctionnel de Saint-Étienne est inférieure à celle requise par le parquet. Le 20 novembre dernier, le procureur avait demandé au tribunal de condamner l’ancien prêtre à trois ans de prison, dont dix-huit mois ferme.
« C’est quand même une très bonne décision pour les victimes et une très mauvaise décision pour la hiérarchie de l’Église »,
analyse l’avocat des parties civiles, Jean Sannier.
« Il faut que la honte que l’Église voulait étouffer redescende sur elle-même. La soutane ne protège plus ! résume maître Jean Sannier. L’un des derniers remparts qui protégeaient les pédocriminels vient de s’effondrer. »
« Les douze lettres de la honte »
L’avocat n’hésite pas non plus à dénoncer la marche de la justice qui a vu, dans cette affaire, les premières plaintes déposées classées sans suite. Mais aussi le principe de la prescription, qui a également empêché la plupart des plaintes d’aboutir. Pour Jean Sannier,
« il y a eu des dysfonctionnements de la justice dans cette affaire. D’autant que le père Peyrard n’a jamais contesté les faits ».
« Il faut également que le rempart des douze lettres de la honte du mot prescription tombe, car elle dispense de toute sanction 90 % des cas de pédophilie, espère-t-il. Il faut que la France cesse d’être l’eldorado de la pédophilie. »
Pour tenter de rectifier ces errements, un nouveau parquet à Saint-Étienne a pris l’initiative d’amener à la barre le père Peyrard dans des délais accélérés.
« Pendant qu’il avait encore toutes ses capacités et qu’il était accessible à la responsabilité et à la culpabilité »,
avait clairement expliqué le procureur André Merle. Et, aux côtés de l’unique plaignant, le représentant du parquet n’avait pas hésité à inviter à s’exprimer, à titre de témoins, d’autres victimes du père Peyrard. De jeunes garçons et adolescents qui l’avaient côtoyé dans leur enfance, dans le cadre de l’aumônerie, à la table familiale du dimanche ou lors des camps d’été qu’il organisait à Peisey-Nancroix, en Savoie.
Les 7, 8 et 9 janvier prochain, le cardinal Barbarin sera jugé pour « non-dénonciation d’abus sexuels » devant le tribunal correctionnel de Lyon dans le cadre d’une citation directe lancée par l’association La Parole libérée. Elle rassemble les victimes du père Preynat, prêtre du diocèse de Lyon accusé d’agressions sexuelles sur les jeunes scouts dont il avait la charge dans les années 1980 et 1990.
Source : lepoint
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