Saint-Denis | Un homme de 63 ans jugé pour des faits d’agression sexuelle incestueuse

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Pédocriminel En liberté

Par deux fois, il a touché la fille de sa belle fille mineure de moins de quinze ans
Agression sexuelle: « C’est un acte fort de la mère qui croit sa fille et dépose plainte immédiatement ». Par deux fois, il a touché la fille de sa belle fille qui, après quelque temps, est parvenue à dénoncer ces faits sans nom.

À la barre du tribunal judiciaire de Saint-Denis, La Réunion, Eugène C., 63 ans, reconnait les faits et, chose assez rare chez les prévenus dans ce type d’affaire, ne cherche pas à se dérober. Si cela n’enlève rien à la gravité de ce qui lui est reproché, cela permet, à minima, à la victime de mieux se reconstruire.

Les faits remontent aux mois de septembre et décembre 2023.

Par deux fois, le sexagénaire a eu des gestes plus que déplacés sur la fille de sa belle-fille, alors âgée de 14 ans.

Cette jeune fille au parcours familial compliqué va trouver, quelques mois plus tard, le courage de dénoncer celui qu’elle appelle  “papy”.

En effet, lors d’une intervention au collège en avril 2024 sur les contraintes sexuelles, elle comprend que ce qui lui est arrivé n’est pas normal.

Elle décide de s’exprimer en envoyant une lettre au collège, expliquant ce qu’elle avait subi. Le collège va, après réception du courrier, aviser sa mère qui aura le bon réflexe de croire sa fille et de déposer plainte immédiatement.

Le gramoune est alors placé en garde à vue le 16 juillet dernier et reconnait les faits.

Il est jugé en comparution immédiate ce mercredi 17 juillet.

L’homme évoque une consommation excessive d’alcool, de deux bouteilles de rhum par semaine voire plus.

Pour autant, malgré l’insistance de la présidente, il sera impossible de savoir pourquoi il a fait ça à cette enfant qu’il connaît depuis qu’elle a 4 ans.

Je ne suis pas attiré par les enfants, je ne sais pas pourquoi j’ai fait ça” ,

explique-t-il, avant d’ajouter,

ma dû avoir une envie comme ça de la toucher. Je cherche une explication” ,

et de conclure,

c’est pas normal de faire ça, c’est une honte”.

De son côté, la partie civile regrette

“de ne pas avoir de réponse précise sur les explications de ce geste.

La robe noire revient sur les déclarations du prévenu en garde à vue qui avait déclaré :

En décembre, ce n’était pas la même pulsion que le mois de septembre” ,

mettant en exergue que ça aurait pu aller beaucoup plus loin si elle ne l’avait pas dénoncé

La victime n’avait pas besoin de ça pour grandir

Prenant la parole pour ses réquisitions, le parquet explique que

la victime n’avait pas besoin de ça pour grandir alors qu’elle est dans un contexte familial compliqué”.

Pour le procureur,

c’est un acte répété, il est certain qu’il a une attirance pour cette jeune fille. Ce n’est pas de l’ordre de l’égarement, même s’il ne le reconnaît pas aujourd’hui. C’est acte fort de la mère qui croit sa fille et dépose plainte immédiatement, il est important de le noter. Cette enfant ne s’attendait pas à cela, elle n’était pas armée pour se défendre”,

conclut le magistrat qui requiert 3 ans de prison avec sursis probatoire pendant 3 ans, des interdictions de contact et de paraître au domicile de la victime ainsi que son inscription au fichier des délinquants sexuels.

 “Selon moi, il n’y a pas de caractère incestueux car il est père du conjoint de madame (la mère, ndlr)”,

répond la défense du prévenu.

Contrairement à ce que l’on voit dans ce tribunal, il a reconnu les faits et n’a jamais cherché à se dérober, ce qui est, à mon sens, important pour la victime. Pour la peine, 3 ans me paraissent hors norme, car il est rare que les prévenus ne nous racontent pas de ‘cracks’. Il se rend compte de la gravité des faits. Il a une addiction certaine à l’alcool qu’il va devoir traiter. Il faut l’accompagner dans cette démarche”,

plaide la robe noire qui demande une peine moins longue.

Après en avoir délibéré, le tribunal requalifie les faits en agression sexuelle par majeur sur mineur de moins de 15 ans avec plus de 5 ans d’écart et condamne le prévenu à la peine de 2 ans de prison avec sursis probatoire pendant 2 ans, lui fait interdiction de contact et de paraitre au domicile de la victime, ordonne une obligation de soins et prononce son inscription au fichier des délinquants sexuels.

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