Royaume Uni | Démission du chef de l’Eglise anglicane suite à un rapport accablant

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Le scandale étouffé des agressions d’enfants éclate
Plusieurs responsables religieux anglicans appelaient depuis quelques jours à la démission de Justin Welby, après la publication d’un rapport accablant. L’Église d’Angleterre est accusée d’avoir camouflé un scandale qui a fait plus de 130 victimes, essentiellement des garçons mineurs.

Après avoir sollicité la gracieuse permission de Sa Majesté le Roi, j’ai décidé de démissionner de mon poste d’archevêque de Canterbury, annonce mardi Justin Welby dans un communiqué.

Plusieurs responsables religieux anglicans appelaient depuis quelques jours à sa démission, après la publication d’un rapport accablant.

L’Église d’Angleterre est accusée d’avoir camouflé un scandale qui a fait plus de 130 victimes, essentiellement des garçons mineurs, agressés physiquement et sexuellement par un avocat lié à l’institution religieuse.

« J’espère que cette décision montre clairement à quel point l’Église d’Angleterre comprend la nécessité d’un changement, et notre engagement profond à créer une Église plus sûre », a écrit le chef de l’Église anglicane.

« Ces derniers jours ont ravivé mon profond sentiment de honte face aux échecs historiques de l’Église d’Angleterre en matière de protection. Depuis près de douze ans, je me bats pour apporter des améliorations. Il appartient à d’autres de juger ce qui a été fait »

A poursuivi cet homme de 68 ans, au visage bien connu des Britanniques pour avoir officié durant plusieurs évènements royaux majeurs ces dernières années, dont les obsèques de la reine Elizabeth II ou le couronnement du roi Charles III.

Un rapport cinglant sur une « campagne de dissimulation »

Entre les années 1970 et le milieu des années 2010, John Smyth, un avocat qui présidait une association caritative gérant des camps de vacances avec l’Église d’Angleterre, est accusé d’avoir agressé 130 garçons et jeunes hommes au Royaume-Uni puis en Afrique, notamment au Zimbabwe et en Afrique du Sud, où il s’était installé.

Si le sommet de l’Église a été officiellement informé de ces faits en 2013, des responsables du culte en avaient eu connaissance dès le début des années 1980 mais les ont tus dans le cadre d’une « campagne de dissimulation », a conclu une enquête commanditée par l’Église, dans un rapport publié jeudi dernier.

John Smyth « est sans doute l’agresseur en série le plus prolifique associé à l’Église d’Angleterre »,

Affirme ce rapport, qui détaille les souffrances physiques, sexuelles et psychologiques « brutales et horribles » qu’il infligeait à ses victimes.

Il faisait par exemple venir de jeunes garçons à son domicile du sud de l’Angleterre où il les battait avec une canne, parfois jusqu’au sang, invoquant des justifications théologiques.

Aucune « enquête vigoureuse » n’avait été diligentée

Justin Welby avait assuré après la publication du rapport qu’il n’avait « aucune idée ou soupçon » avant 2013 mais qu’il reconnaissait avoir « personnellement failli à s’assurer » qu’après cette date « cette horrible tragédie fasse l’objet d’une enquête vigoureuse ».

« Je crois que me retirer est dans l’intérêt supérieur de l’Église d’Angleterre, que j’aime profondément et que j’ai eu l’honneur de servir. Je prie pour que cette décision nous ramène à l’amour que Jésus-Christ a pour chacun d’entre nous », a-t-il écrit dans sa lettre de démission.

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