Pépieux | Un pédo de plus piègé par “Les Enfants D’Argus”

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“Elles ne sont pas pubères, même pas formées. Ce sont des enfants !”
un Narbonnais de 36 ans a été jugé devant le tribunal correctionnel de Carcassonne à délai différé, pour avoir fait à une petite fille de 12 ans des propositions sexuelles, via les réseaux sociaux. Il s’agissait en fait d’un profil virtuel mis en ligne par l’association “Les Enfants d’Argus”

Laura Rahier est une petite fille de 12 ans virtuelle, dont le faux profil a été créé sur les réseaux sociaux par l’association “Les enfants d’Argus”, afin de traquer et d’identifier les pédocriminels sur la toile.

Dans le département de l’Aude, c’est à Pépieux qu’un Narbonnais de 36 ans s’est ainsi fait piéger, alors qu’il entretenait avec cette fillette des discussions sur Facebook depuis le 7 juillet dernier, sous le pseudo de David Henri.

Il n’a jamais caché être plus âgé qu’elle.

Sans que ça ne le dérange plus que ça, les conversations qu’il va avoir avec sa très jeune interlocutrice vont très rapidement dériver :

“Il fait trop chaud… Tu dois être trop belle en maillot ! Tu peux m’envoyer des photos, quand tu veux.”

Derrière l’écran, le faux profil créé par l’association “Les enfants d’Argus” n’est pas du tout en demande de photos.

La petite fille de 12 ans n’est d’ailleurs pas dans la provocation.

Malgré tout, les discussions vont aller crescendo de la part de David, qui sollicite de la fillette qu’elle lui décrive ses sous-vêtements :

“Ça me fait un truc sous mon boxer”

Il lui envoie ainsi une photo de son sexe en érection.

De ces échanges entretenus durant plusieurs semaines, le fameux David Henri ira même jusqu’à expliquer à la petite fille de 12 ans comment faire l’amour, ou comment se masturber.

Avant de se projeter dans une rencontre avec des rapports sexuels, qu’il pourrait avoir avec la fillette dans une voiture…

Saisie par l’association “Les enfants d’Argus”, qui leur a fourni plus de 180 pages de conversations, la gendarmerie ne tardera finalement pas à identifier David Henri comme étant l’un des pseudonymes de Thomas V., un Narbonnais de 36 ans, résidant à Pépieux.

Sur ses deux téléphones portables, l’exploitation de son compte Facebook par la gendarmerie va mettre à jour qu’il était en lien avec 1 560 profils féminins, dont une vingtaine âgée entre 11 et 17 ans.

De la perquisition des gendarmes, des fichiers pédopornographiques seront aussi saisis, avec cinq vidéos et dix-sept images.

Il s’agit de quelqu’un qui a une très grosse activité sur les réseaux sociaux, que ce soit Facebook ou Snapchat.

Il s’était même connecté à un site pédophile, sur lequel il n’a jamais été actif.

Je cherchais à discuter de sexe, pour pallier un manque d’assurance que je n’ai pas dans la vie de tous les jours.

Placé sous contrôle judiciaire depuis le 11 octobre dernier, c’est libre que Thomas V. est arrivé devant le tribunal ce lundi 27 novembre après-midi pour répondre de “propositions sexuelles faites à un mineur de 15 ans par un majeur utilisant un moyen de communication électronique”, de “corruption de mineur par une personne mise en contact avec la victime par un réseau de communication électronique”, et d’”incitation d’un mineur de 15 ans par un majeur utilisant un moyen de communication électronique à commettre un acte de nature sexuelle”.

La période de prévention de ces faits court du 24 mars 2018 au 9 octobre 2023, à Pépieux.

Le prévenu était également poursuivi pour la “détention de l’image d’un mineur présentant un caractère pornographique”, le 9 octobre à Pépieux.

Face au tribunal, devant lequel son avocat Me Quentin Poirot-Seynaeve avait sollicité que les débats se tiennent à huis clos, le prévenu a reconnu les faits :

“C’était pour avoir de l’attention. Je cherchais à discuter de sexe, pour pallier un manque d’assurance que je n’ai pas dans la vie de tous les jours… C’est venu par palier, car c’était plus facile pour moi de discuter avec des jeunes filles qui parlaient !”

De quoi faire réagir la présidente Anne Nappez, car:

“Elles ne sont pas pubères, même pas formées. Ce sont des enfants !”

De la personnalité de Thomas V., marquée par “une inhibition névrotique” selon l’un des psychiatres qui l’a examiné, on apprend qu’il est célibataire et sans enfant.

Ancien boulanger, il est aujourd’hui au chômage suite à un licenciement économique.

De sa vie sentimentale, on découvre qu’il a eu deux idylles avec une fillette de 14 ans alors qu’il en avait 24, et une autre de 16 ans alors qu’il en avait 32… Il fallait surtout se cacher des parents.

Constituée partie civile dans cette affaire, l’association “Les enfants d’Argus” a réclamé 2 000€ pour son préjudice moral.

Au ministère public, la procureure Géraldine Labialle a remercié l’association pour son signalement, avant de qualifier le prévenu “de prédateur sur les réseaux sociaux, qu’il faut immédiatement sanctionner. À la fois il est malade, et en même temps il est addict aux réseaux sociaux”.

La peine de quatre ans de prison, dont trois assortis d’un sursis probatoire renforcé pour une durée de trois ans, a ainsi été requise.

Avec la possibilité d’un aménagement de la partie ferme en détention à domicile sous surveillance électronique (DDSE).

Pour la défense, Me Quentin Poirot-Seynaeve a indiqué que son client s’était senti libéré après son arrestation :

“C’est quelqu’un qui a toujours été enfermé dans une grande solitude. D’avoir été démasqué, ça a été une fenêtre pour lui. Il peut en parler… Il a aujourd’hui ce sentiment de honte et de culpabilité.”

À l’issue de son délibéré, le tribunal a finalement condamné Thomas à trente mois de prison, dont dix-huit assortis d’un sursis probatoire pour une durée de trois ans.

Pour la partie ferme d’un an, il l’exécutera sous la forme d’une DDSE.

Il devra aussi verser 1 500€ aux “Enfants d’Argus”.

Son inscription au fichier national des auteurs d’infractions sexuelles a été ordonnée.

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