Le Neubourg | Le Pédocriminel Gilles Guibert, ancien Adjoint au maire et Directeur d’école, condamné pour agressions sexuelles sur mineures

18 faits présumés prescrits, Gilles Guibert dit être victime « d’un complot » parce qu’il était « juif » et « pied noir »

Ancien adjoint au maire du Neubourg et ancien instituteur et directeur d’école entre 1969 et 1993, Gilles Guibert vient d’être jugé pour de multiples agressions sexuelles sur d’anciennes élèves, âgées à l’époque d’une dizaine d’années.

«Je continue à nier ce qui m’est reproché. »

Âgé de 80 ans, le pédocriminel retraité a été condamné une première fois par le tribunal correctionnel d’Évreux à cinq ans de prison dont deux avec sursis. Il a fait appel.

En 2007, une quinzaine d’années après les faits présumés, une victime de 37 ans, dépose plainte. Elle explique aux gendarmes qu’elle a subi des attouchements sexuels de la part de l’ancien enseignant, alors qu’âgée de 10 ans, elle était en classe de CM2 au Neubourg.

Lors d’une classe de neige, celui-ci l’aurait attirée dans une chambre et en aurait alors profité pour frotter son sexe sur son dos. Les gendarmes enquêtent et entendent 87 anciens élèves. Beaucoup confirment que l’ancien professeur de CM2 était « particulièrement tactile avec les jeunes filles ».

D’anciens collègues enseignants parlent :

« un homme au paternalisme déplacé, mais qu’ils ne l’ont jamais vu toucher les parties intimes d’une petite fille. […]. Je m’en veux aujourd’hui de n’avoir rien vu de plus. »

Ils le surnommaient « Big bisou » pour les baisers sur la joue qu’il faisait aux fillettes pour les récompenser de leurs bonnes notes. Vingt-quatre anciennes élèves devenues des femmes ont déposé plainte contre lui au cours de la procédure.

Pour dix-huit d’entre elles, les faits présumés sont prescrits.

Caresses sur la poitrine

Directeur, enseignant, chargé d’études du soir et de cours particuliers, responsable du centre aéré, Gilles Guibert est partout et toujours au contact rapproché des jeunes écolières. Ces dernières dénoncent des attouchements sur les seins et les fesses, alors qu’elles récitent en classe leur leçon derrière le bureau du maître. D’autres indiquent qu’il prenait leur main pour les frotter contre son sexe.

Au centre aéré, une jeune fille dit avoir été coincée dans une pièce ; Gilles Guibert aurait soulevé sa jupe et l’aurait allongée sur une table.

« Elle affirme s’être débattue et avoir pris la fuite », relate la présidente de la cour.

D’autres écolières dénoncent des attouchements et caresses sur la poitrine et les fesses lors de cours particuliers donnés dans une cabane au fond du jardin à son domicile. Certains enfants en parlent à leurs parents qui les retirent des cours particuliers.

Mais personne ne dépose plainte. Peut-être parce que Gilles Guibert, également ancien adjoint au maire du Neubourg, fait figure de notable. Il est aussi reconnu dans son travail comme un très « bon professionnel et pédagogue ».

À l’audience, l’octogénaire au ton dédaigneux et arrogant, évoque des « médisances » et des propos « malveillants » de la part des victimes.

« Je me permettais seulement les gestes que peut faire un papa et je me consacrais à la réussite de mes élèves. En classe, on travaillait dans une ambiance familiale. »

Se décrivant comme un instituteur à l’ancienne, il soutient être victime « d’un complot » par « jalousie » et parce qu’il était « juif » et « pied noir ».

Le parquet général a requis cinq ans de prison dont deux ans avec sursis. Le jugement a été mis en délibéré au mois de septembre.

Source : paris-normandie

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