Kenneth Bernard Hendricks, officie depuis trente-sept ans dans l’archipel, aurait abusé sexuellement à son domicile des enfants de chœur âgés de 7 à 12 ans.
Si les scandales pédophiles éclaboussent l’Eglise dans de nombreux pays, l’Asie reste relativement épargnée. Le continent abrite pourtant l’un des pays les plus catholiques au monde : les Philippines, avec plus de 80 millions de fidèles.
Dans l’archipel, jamais aucun membre du clergé n’a été civilement condamné pour de tels faits. Fin 2018, un prêtre américain qui officiait depuis quarante ans, était arrêté pour pédophilie par la police philippine et les autorités fédérales américaines.
Selon des documents confidentiels, les évêques philippins auraient été informés du scandale dès le début des années 2000.
A l’occasion des préparatifs du procès de Biliran, nous avons enquêté sur cette affaire qui en dit long sur l’omniprésence de l’Eglise dans l’archipel et son influence sur le système judiciaire, mais aussi sur certaines méthodes pour faire taire les victimes d’abus sexuels.
Un an après l’organisation par le Vatican d’un sommet mondial sur les abus sexuels, malgré de rares initiatives pour améliorer la prévention, le sujet reste profondément tabou aux Philippines.