Mons-en-Barœul | Maltraité enfant et déficient il s’en prend à sa sœur

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Inceste dans une fratrie sur fond de retard mental et de carences affectives
A Mons-en-Barœul, lourde tâche que celle de juger un homme, enfant de l’Aide Sociale à l’Enfance (ASE), âgé aujourd’hui de 23 ans, violenté physiquement dans son enfance par son père.

Il est déjà en détention provisoire pour une affaire de viol commis sur un garçon commis dans un foyer.

De l’avis du ministère public, il est à la fois « auteur » des faits qui lui sont reprochés et « victime de son histoire familiale ».

Il a été condamné à un suivi socio­-judi­ciaire de 4 ans, assorti d’une injonction de soins et d’une inter­diction de contact avec sa soeur Ariel qu’il a, en mai 2022, agressé sexuellement alors qu’elle avait 8 ans.

S’il ne respecte pas le suivi so­cio­-judiciaire, il devra purger une peine d’un an d’emprisonne­ment.

Oscar(1), cet « enfant dans un corps d’adulte » comme le dira encore la substitut du procureur, parle d’une voix monocorde et presque inaudible devant la présidente Aurélia Devos, forcée plusieurs fois d’expliquer les termes qu’elle emprunte.

Une petite voix pour répéter qu’il veut que ses « pul­sions s’arrêtent », qu’il en a marre d’« avoir envie de toucher tout le monde ou d’être touché ».

C’est ce qui s’est passé ce jour de mai 2022 à Mons-­en­-Baroeul.

Il regardait un dessin animé avec sa soeur Ariel (1), alors âgée de 8 ans lorsqu’il a pris sa main et l’a posée sur son sexe, « en dessous de son pantalon », dira la fillette dotée d’une « intelligence inférieure à la norme ».

Une version que confir­mera sa soeur jumelle, présente au moment des faits.

C’est la maman qui, quelques mois plus tard, portera plainte.

Elle ne l’a pas fait de suite, d’abord parce qu’elle n’y croyait pas, en­suite parce qu’elle avait peur de perdre ses enfants.

Car Oscar, qui souffre d’une « déficience de l’intel­ligence », a été placé de 6 ans à 18 ans, et se trouve depuis sous tu­telle.

« J’étais séparée de son père, j’étais jeune et j’avais des difficultés à m’en occuper, reconnaît la mère qui n’a pas vu son fils pendant 12 ans et a eu des jumelles avec un autre compagnon. Quand je l’ai retrouvé, je voulais qu’il partage des bons mo­ments avec ses sœurs, mais je n’avais pas été informée de ses antécédents ».

Oscar est aujourd’hui en déten­tion provisoire dans le cadre d’une instruction pour viol sur un garçon en famille d’accueil.

Et ce n’est pas tout.

« Oscar a gran­di dans un climat de violence », pointe Me Théophile De Weirdt en défense.

« Oui, confirme la mère. Quand il avait deux ans, son père l’a mis dans un bain bouillant ».

Lorsqu’on lui demande comment va Ariel aujourd’hui :

« Elle est brisée et repousse sa sœur parce qu’elle ne l’a pas défendue. Elle lave sa main encore et encore mais elle sent toujours le sexe de son frère ».

Pour l’avocate des parties civiles, c’est toute la famille qui est « bri­sée ».

« Ariel est la première victime, mais sa sœur l’est de manière colla­térale, déplore Me Sophie Visade. C’est pour elles le premier rapport à la sexualité et pour leur maman un énorme sentiment de culpabilité ».

« On n’est pas là pour faire le procès des parents, mais on ne peut passer outre le contexte de carences affec­tives dans lequel le prévenu a évo­lué », estime le ministère public

Il requiert un suivi socio­judi­ciaire de quatre ans, assorti d’une injonction de soins et d’une inter­diction de contact avec Ariel.

Des réquisitions accueillies favo­rablement par la défense qui es­time qu’Oscar subit déjà « une double détention, carcérale et psy­chique ».

« C’est un malade de l’es­prit que vous jugez », tonne Me De Weirdt.

Le tribunal l’entend, re­connaît une « altération du discer­nement » et suit les réquisitions. Si Oscar ne respecte pas le suivi so­cio­-judiciaire, il devra purger une peine d’un an d’emprisonne­ment.

(1) Prénoms d’emprunt

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